Max et Lana

43 : Max

La neige de la semaine dernière a fondu depuis longtemps lorsque Lana, Just, Artie et moi arrivons au parc de notre ville. Cependant, il fait toujours froid, et j'ai fini la moitié de mon paquet de mouchoirs le temps que nous arrivons. D'une manière, ce n'est pas si mauvais, car j'ai dû piquer les mouchoirs Bisounours de Rob, et les seuls qui resteront après ceux-là seront les Barbapapa.

Décidément, heureusement que le ridicule ne tue pas.

- T'es conscient que tu te mouches avec Toucâlin ? Me fait remarquer Just alors que nous nous asseyons sur un banc.

- N'importe quoi, c'est Harmonie, je réponds en lui montrant le mouchoir.

- Oh putain, beurk. Dégage ça de ma vue. Et Harmonie a une fleur sur le ventre, sale gros con. Elle est plus foncée que ça, en plus.

- Hé, s'indigne Lana en arrivant la dernière, vous avez pris toute la place ! Poussez-vous !

Artie et Just restent de marbre, et comme je suis au milieu, je ne peux pas bouger.

- Desolé, je fais avec une grimace d'excuse.

Elle soupire d'agacement, part s'asseoir sur mes genoux, et je pose les mains autour de sa taille pour la maintenir en place.

- On dirait vraiment un couple, dit Just.

- Bof, répond Artie en haussant les épaules. Il manquerait... un truc.

- Oh, j'ironise, ça a peut-être à voir avec le fait qu'aucun de nous deux n'est amoureux de l'autre ?Vraiment, vous êtes relous avec ça.

Je n'aime pas ces mots quand ils sortent de ma bouche. Ils sont vrais, certes, mais nous deux me fait tilter. Et je n'arrête pas de penser...

Je me fige subitement et interdis à cette pensée d'aller plus loin. Je ne peux pas me permettre.

Les longs cheveux de Lana débordent de son bonnet Stitch, masse blonde et désordonnée, et je ne peux m'empêcher de jouer avec. Ils sont doux, étonnamment, et je pourrais probablement sentir l'odeur de son shampooing à la pomme si je n'avais pas le nez si bouché.

- Hé, Max ? Fait Artie.

- Hein, quoi ? Je sursaute, m'étant perdu dans mes pensées.

- T'as pas si tort, Just. Il est carrément accro à elle.

- Pff.

Je reprends ma contemplation des cheveux de Lana, en me donnant l'air indifférent et en faisant abstraction de mes joues dont la couleur aurait probablement pu être jalousée par des groseilles. Comme la conversation bifurque, on ne sait comment, sur les colorants alimentaires, j'en profite pour me faire oublier.

Toujours inactif dans la conversation, je regarde Lana descendre lentement de mes genoux, puis sa main se poser sur l'un d'entre eux. Des frissons me parcourent la cuisse, mais je n'ose rien dire à mon amie qui ne se rend compte de rien. Just s'en rend compte, cependant, mais pour mon plus grand étonnement, elle hoche silencieusement la tête et continue de bavarder comme si elle n'avait rien vu.

- Maintenant, reprend-elle, tu vas nous dire ce qui va pas, Lana ?

- Ce qui va pas ? Répond l'intéressée, inquiète.

- Tu as souri, genre, trois fois depuis qu'on est là, et tu sais très bien que c'est inacceptable. Explications ?

- Je sais pas, je suis juste pas d'humeur à rigoler, elle ment en haussant les épaules.

- Pas d'humeur à rigoler ? Tu t'fous d'ma gueule ? Pour être "pas d'humeur à rigoler", tu devrais ne pas être Lana Case ! Explications, tout de suite.