Max et Lana

29 : Max

- Maaax ! Crie Lana depuis sa chambre.

Je suis encore dans des vapes à moitié réveillées, mais ça ne m'empêche pas de me lever et d'aller rejoindre ma meilleure amie.

Elle est encore en sous-vêtements, occupée à sautiller pour enfiler un jean, tout en se brossant les cheveux et en chantant en chœur avec la musique qui se fait entendre dans la pièce.

- Oui ? Je demande calmement en me frottant les yeux.

- Ah, t'es là ! S'exclame-t-elle joyeusement. Ça fait dix plombes que je t'appelle. Tu pourrais m'aider ?

- Je t'écoute.

Elle ne répond pas tout de suite, finit de mettre son pantalon et arrête la musique.

- Je ne sais pas comment me coiffer. Et arrête de me mater, espèce de gros pervers, elle ajoute en se saisissant d'une chemise pour couvrir sa poitrine.

- Arrête de me montrer, espèce d'idiote, je réponds, sans pouvoir m'empêcher de sourire. Et qu'est-ce qui te fait croire que je peux te coiffer ?

- Ben toi, imbécile, tu m'as dit que c'était toi qui coiffais ta sœur quand tu étais plus jeune.

- Pourquoi je ne me tais jamais ? Je soupire alors qu'elle ferme les boutons de sa chemise. Bon, fais voir.

●○●○●○●○●○●○●○●○●○

Trois heures plus tard, je suis en cours d'histoire, à côté de la place vide de Dilara. Cependant, celle à ma droite n'est pas vide, et Stephy passe son temps à me le rappeler. Comme elle est gauchère et je suis droitier, sa main touche la mienne lorsqu'on écrit, et à chaque fois que je tourne la tête vers elle, elle me sourit.

Je vais vraiment devoir supporter ça deux heures ?

Je décale ma chaise à gauche autant que je peux, et elle fait de même. Je soupire d'agacement et essaie de me mettre à la place d'à côté sans me faire remarquer. Cependant, le regard perçant de la professeure s'arrête sur moi, et sa seule expression suffit à me dissuader de faire le moindre mouvement supplémentaire. Stephy glousse avec amusement.

- Tu pourrais te pousser, s'il te plaît ? Je demande d'un ton sec.

- Tu n'es pas content ? Me demande-t-elle en s'exécutant, et elle me scrute avec une expression sérieuse. Tu m'en veux pour hier ?

- Je ne vois pas exactement pourquoi je devrais t'en vouloir.

- Je ne suis peut-être pas restée assez longtemps.

- Trop, en fait, je dis en remettant mes lunettes en place.

Ce faisant, je me rends compte que les verres sont sales, et les essuie avec un pan de mon tee-shirt. Je m'arrête aussitôt en remarquant le regard de Stephy sur la partie de mon ventre que je laisse voir.

- Tu sais que tu m'énerves ? Je m'agace en remettant mes lunettes.

- Ne t'inquiète pas, je fais cet effet à tout le monde, elle répond en me tapotant l'épaule.

Je ne réponds pas et me reconcentre sur le cours, essayant de démêler la frustration de la colère dans mes sentiments. On va dire que la colère commande, et qu'il y a un vague soupçon de frustration dû à la superbe plastique de mon ancienne amie. Comment ça, j'aime bien sa personnalité ? Et puis quoi, encore ?

J'observe Stephy alors qu'elle suit la professeure du regard, l'air ennuyé. Elle est vraiment belle. Ses yeux noisette s'accordent parfaitement avec sa couleur de cheveux, et son maquillage est largement assez léger pour ne pas être vulgaire.