Intemporel T3 & 4

Azylis (Chapitre 79)

-Stop Azylis !

Un cul de sac. Nous sommes dans un cul de sac ! Je retiens un cri de panique et sens un calme relatif m'envahir.

-On ne peut pas reculer Maly, on est bloqué ici !

Mais elle secoue la tête et me désigne une petite ouverture rectangulaire que je n'avais pas remarqué en haut du couloir.

-La dernière fois que je me suis trouvé dans une situation similaire, j'étais avec Gabriel et on est sorti par les fenêtres...

-Et comment vous avez fait pour ne pas tomber ?

-J'avais du matériel. Je n'en ai pas sur moi cette fois-ci.

Je m'adosse au mur pour souffler un peu. La fournaise est telle que j'ai l'impression depuis quelques minutes de ne plus pouvoir respirer normalement.

-Donc on n'a plus aucune chance.

-Si... Il y a un aéronef tout près...

Je trouve au fond de moi un regain d'énergie pour lever vers elle des yeux interrogatif.

Maly me répond avec hésitation tout en prêtant visiblement attention à un bruit que je n'entends pas, perdu pour moi parmi tous ceux de la tour en flamme.

-J'entends beaucoup plus de choses qu'un humain.

Essoufflée, je réponds d'une voix neutre.

-Tu ne me l'avais jamais dit.

-J'évite en général. Sinon les gens se méfient et je ne peux pas les espionner.

Je n'ai ni la force de sourire ni celle de m'insurger. Je me contente d'inspirer de nouveau péniblement.

Maly ne me laisse pourtant pas tranquille et elle s'approche de moi pour me secouer.

-Il est tout près Azylis... Il faut que tu sortes par l'ouverture !

Je la regarde, les yeux troubles, et murmure :

-Tu es folle... Comment veux-tu qu'ils nous voient ?

-S'ils sont malins, leurs aéronefs sont équipés et nous recherche. Mais tant que nous sommes derrière ces murs il ne peuvent rien pour nous...

Je secoue la tête et lui désigne l'ouverture.

-Vas-y toi...

J'ai la tête qui dodeline. Les fumées ! Plus nocives que le feu lui-même, elles risquent d'avoir raison de moi... Je me décide brusquement et accepte de suivre Maly jusqu'à la petite ouverture dans un énorme effort de volonté.

Maly reprend la parole. Depuis le début de cette folle équipée, c'est Lydie qui tient les commandes et empêche Mahaut de paniquer... Une idée qui m'aurait fait sourire dans n'importe quelle autre circonstance.

-Grimpes sur mes épaules... Dépêches toi, on n'a plus beaucoup de temps...!

Elle se positionne prêt du mur et positionne des mains de manière à me faire la courte échelle. Deux minutes plus tard, je suis perchée sur ses épaules, les jambes vacillantes, et ma tête passe par l'ouverture.

Dans un nouvel effort, je parviens à sortir également mon buste et mes deux bras. C'est alors que je regarde en bas. Le vertige que je tente de combattre depuis mon arrivée dans cette époque me reprend soudainement et je dois me concentrer pour ne pas m'évanouir dans un moment aussi critique.