Chapitre 7

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POV Ali


M. Stark me regarde les lèvres pincées.

-  Il faudra repayer le manuel.

Ma frange cache mes yeux coupables et je hoche docilement de la tête.

- Que cela ne se reproduise plus, hmm ?

- Hmm.

 Il soupire et me rend le manuel.

- Vous pouvez retourner à votre place.

Sous les rires étouffés de mes camarades de classe, j'obéis le plus vite possible. Je suis soulagée, qu'il ne m'ait pas incendié devant tout le monde. Je l'ai déjà vu faire auparavant et il a déjà fait pleurer des filles pour moins que ça. J'ignore si j'aurais craqué aussi. C'était une entrevue plutôt intimidante.

A l'heure du déjeuner, il pleut des cordes et la cafétéria est bondée. Les élèves courent dehors pour rejoindre les abris le plus vite possible. Je suis la seule, qui tient son sac contre elle et marche d'un pas rapide et buté en traversant le préau à toit ouvert. Puis la pluie cesse et un manteau bleu se pose sur ma tête. 

Je lève le nez, confuse. Connor rit face à mon expression. Alors il a les cheveux plus bruns que noirs. Ses yeux bleus sont d'un bleu ciel saisissant.

-  Salut ! Vite, dépêche !

 Une main dans mon dos, il m'entraîne vers l'abri le plus proche. Je lui rends son manteau et lisse ma frange du bout des doigts. J'arrête dès qu'il remarque mon manège capillaire.

- Merci, je dis d'un ton brusque.

 J'ai l'impression de lui avoir dit « dégage » et je tressaille.

- De rien. Alors comme ça tu es une pyromane ?

La question m'a prise au dépourvu. J'écarquille les yeux et il éclate de rire.

- Eh bah dis donc !

- Non ! c'était un accident, juste une page.

D'un geste solennel, il lève la main pour m'arrêter et pose l'autre à plat sur son cœur.

- J'avoue aussi avoir pensé à cette alternative. J'ai même essayé de persuader mon chat de faire ses griffes dessus.

Je secoue la tête.

- Je ne l'ai pas fait exprès, j'insiste.

Il me dévisage et baisse ses mains.

- Je te crois. Tu viens manger avec nous ?

Le « nous » me fait peur. J'ai un mouvement de recul.

- J'ai déjà mangé, je mens.

- Ah.

Il semble ne pas me croire vu la manière dont il me fixe. Quelle conne. C'est le premier service. Je suis mal à l'aise.

- Connor ! interpelle un garçon en se jetant sur son dos. Sens combien je suis trempé !

- Vire de là gros dégueulasse, rit Connor.

Si le soleil avait un son, ce serait le rire de Connor. Quand le regard de son ami, des yeux noisettes cette fois, tombe sur moi, je baisse le menton par réflexe pour me dissimuler derrière ma frange.

- C'est qui ?

Connor émet un son désapprobateur.

- En plus d'être malpoli tu es un poisson rouge. C'est Alicia qui nous a sauvé la mise pour la soirée de karaoké. Tu sais, hier ?

À Bout de Souffle [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant