À Bout de Souffle [Terminé]

Chapitre 60

Ishan

En appui sur l'évier, me servant du miroir comme repère, je refais mon bandage en bas du dos. Une vraie plaie. Littéralement. La douleur est presque minime heureusement. Je sors du placard qui nous sert de salle de bains en grattant ma barbe de deux jours.

― Trop de pubs...trop de pubs.

Assise au bout du lit, Ali se fait chier. Elle zappe depuis une bonne minute déjà en faisant des petits commentaires entre les chaînes. On n'a pas bougé de cette chambre d'hôtel relativement petite et à part nos écrans, rien ne semble nous connecter au monde extérieur.

Moi j'attends patiemment qu'Oscar montre le bout de son nez pour que je le...Je prends une profonde inspiration pour me calmer. Le dialogue d'abord, on verra après pour la mise à mort.

Le ciel s'assombrit de ce bleu gris métallique et la lumière décline à l'horizon d'un soleil couchant invisible, caché derrière les nuages bouffants tel un truc divin qui croit nous avoir gâté d'une journée de plus. Regardant dans le vide par la fenêtre, je ressens plus que je n'entends une présence se faufiler dans mon dos. Un bras serpente autour de ma taille. Ali passe une main charnelle sur mon abdomen avant de descendre et d'agripper avec retenue mon sexe à travers le tissu de mon pantalon.

― Viens on le fait.

Je fronce les sourcils sans la regarder. Elle sait pertinemment que je n'ai pas amené de capotes pour notre séjour au milieu de nulle part.

― Non.

― S'il te plaît ~

Capricieuse, elle me secoue un peu pour me faire changer d'avis. Comme je ne cède pas, elle soupire et repart s'allonger sur le lit face à la télévision.

― Espèce de nul, lâche-t-elle et je sais qu'elle boude.

Quelques secondes plus tard, je l'entends s'agiter et je pivote mon regard derrière mon épaule. Elle est en train de positionner les deux oreillers au milieu du lit avant de se mettre dessus sur le dos. Là, elle commence à déboutonner son pyjama fourni dans le service de chambre. Intrigué, je l'observe se désaper en silence et me retourne complètement en transe.

Ses doigts pianotent sur ses hanches pour se rejoindre sur l'aine. Alors je vois son index timide soulever l'élastique de sa culotte noire pour inviter son autre main à glisser en-dessous.

Je m'éclaircis la gorge alors qu'elle inspire brusquement par les narines.

― Ali, qu'est-ce que tu fous ?

Un sourire malicieux se dessine sur sa bouche avant qu'elle ne croise mon regard en battant des cils. Lascivement.

― Je te remplace.

Dédaigneux, je croise les bras sur mon torse.

― Eh bien vas-y. Essaie un peu pour voir.

― Parce que tu crois que je ne vais pas réussir ?

Je hausse les épaules et je vois dans son regard qu'elle relève le défi puis l'expression de son visage se floute alors qu'elle commence à se caresser. Je ne la connaissais pas si intrépide et pour être franc, ça me plaît qu'elle me montre cet aspect d'elle. Comme si elle s'assumait enfin.

Ses cuisses qui pulsent, son ventre qui tremble, ses seins qui ondulent, tous ces stimulus visuels suffisent à grandir mon excitation. Je me sens obligé de fermer les yeux par instants pour la retarder. Mais quand je ferme les yeux, c'est mes oreilles qui s'ouvrent et alors je suis foutu. Sa respiration hachée, ses gémissements de plaisir, sa voix intime, tout me transperce chez elle.