Chapitre 26

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POV Ishan

J'ai décidé d'aller voir ce Raymond le lendemain de ma visite avec le sniper en rapportant les trois bouffons avec moi. Du moment qu'il y avait la Bugatti que Ricardo n'arrêtait pas me réclamer d'ailleurs en harcelant ma messagerie, ils étaient partants.

Ça tourne toujours mal quand j'ai des recrues.

C'était l'après-midi. Le soleil tapait fort sur mon crâne.

Ça fait chier.

Journée de merde.

Ma main presse la blessure. Les deux autres gamins paniquent à côté de moi. Et il y a de quoi. Le sang coule à flots du troisième. Ses grognements entremêlés de gémissements désemparés m'indiquent que c'est critique.

Cette saloperie de Raymond.

À peine a-t-il ouvert la porte qu'il a levé le canon de son arme sur moi.

Mais ce con a mal visé.

Et c'est Robbie-pète-les-couilles qui a reçu la balle dans les boyaux.

Putain, je n'étais qu'à un mètre...comment a-t-il pu me rater...J'aurais bien poursuivi cette merde qui tire comme un pied si Robbie ne m'avait pas agrippé dans sa chute.

- Ne me laissez pas, s'il vous plaît, m'a-t-il supplié alors que mes yeux sont tombés sur la tâche rouge qui fleurissait sous son t-shirt bleu.

Je l'ai tout de suite mis en position semi-couchée, son dos surélevé sur mes genoux. La balle est toujours dans son corps et je sens la chair déchirée sous ma paume. Le temps file à une vitesse folle devenant notre ennemi. L'horloge est son épée de Damoclès. On a même pas dix minutes devant nous.

- On va le soulever et l'emmener à la bagnole, je décide. Pour aller à l'hôpital le plus proche.

Les sous-merdes sont suspendus à mes lèvres. Ils sont sous le choc.

Robbie s'évanouit juste au moment où je l'installe sur la banquette arrière. Il est dans le giron de sous-merde N°1 qui tente de le ranimer avec des petites tapes tremblantes sur la joue. Sous-merde N°2 maintient la plaie fermée. En essuyant la sueur de son front, le sang a laissé une traîné sur son visage et il a le regard fou. Pendant le trajet, il appelle l'hôpital pour leur informer de notre arrivée et répond à des questions d'une voix fébrile et hachée.

Je conduis tout en jetant des coups d'œils dans le rétro pour regarder Robbie. Ils ont réussi à le réveiller deux fois entre temps. En dépassant un feu rouge, parmi les passants sur le trottoir qui attendent leur tour pour traverser le passage piéton, je vois une silhouette familière.

Mes yeux la suivent en reconnaissant Jordan. Il me regarde droit dans les yeux et je sais que c'est juste une apparition. Une hallucination.

Une goutte de sueur coule le long de ma tempe.

Le bâtiment de l'hôpital apparaît et je freine face aux urgences. A la vitesse de l'éclair, je m'extirpe du siège conducteur pour ouvrir la portière derrière et prendre Robbie. Je le soulève dans mes bras et il pousse un cri de douleur avant de sangloter et de délirer des propos que je ne répéterai pas.

Deux infirmières en blouse beige sortent avec un brancard et m'aident à le déposer dessus avant de rentrer à l'intérieur avec précipitation. Je tends les clés à sous-merde N°2, le roux costaud à la face ensanglantée. L'autre gringalet me suit alors que j'emboîte le pas aux infirmières.

Le bleu pâle des murs se marie avec l'odeur menthe qui règne dans les lieux. La vieille sonnerie de mon téléphone retentit dans la poche de mon pantalon et je le balance à sous-merde N°1.

À Bout de Souffle [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant