Chapitre 59

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Hello c'est Sabi ! (I'm aliiiive)
Je m'excuse de mon absence. J'ai eu du mal à écrire la suite de cette histoire parce que je sais que la fin approche (snif) et qu'il a fallu faire des modifications qui ne me plaisent pas tant que ça. Vous verrez pourquoi.
Dans ma NdA, j'ai dit que c'était une histoire sombre, mature etc et au final elle fait plus rire que pleurer lol. Et j'avoue avoir enlevé pleins de moments sexy gratuits parce que ce n'était pas pertinent au déroulement des péripéties (oh la radine je sais mais y en a encore...)
Je vous publie ce chapitre que je n'ai pas réussi à bien écrire malgré mes nombreux essais et j'espère qu'il vous plaira plus qu'à moi.

Bonne lecture !
Bises 💋

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Ishan

Le temps est un concept qui m'échappe. De même que la mort. C'est peut-être pour ça que j'arrive en retard au cimetière. Mais peux-t-on parler de retard concernant les macchabés ? Ou dire qu'il est tout simplement trop tard ?

Oscar fait semblant d'être dans son élément tandis que je me contente d'être là en présence.

Je regarde la stèle du boss.

Manque d'empathie, absence de désir, socialement inadapté. C'est ce que je suis d'après le psy de mon enfance. Peut-être pour se venger de lui avoir cassé ses fenêtres avec son siège. Son air condescendant et hypocrite, son vocabulaire sophistiqué, son uniforme soigné, tout m'avait énervé chez cet homme qu'on avait engagé pour me faire parler. Il m'a fait sentir comme un sociopathe ou un autiste. Un animal. Des mots qui ont censuré mon profil et qui m'ont renvoyé de beaucoup de jobs. Jusqu'à un certain employeur qui m'a dit : «Je choisis les meilleures bêtes pour être à mes ordres.» C'était Augusto.

Or il a engagé une bête qu'il n'a pas su dompter et ça s'est retourné contre lui. Les gens ont déposé des fleurs, et à défaut de les arroser avec de la pisse, j'ai déposé mon crachât. Touche personnelle.

― Ne sois pas en retard pour jeudi, ok ? On a besoin de toi. Et moi, je vais crouler sous le boulot du vieux, alors aide-moi sur ce coup.

Je n'écoute Oscar que d'une seule oreille car je repère mes lionceaux qui se tiennent au pied de la colline, les cheveux ébouriffés par le vent à se les geler.

« Réfléchis. Qui tue les lionceaux en fin de vie ? »

Les mains dans les poches, je commence à descendre le chemin de gravas quand un crissement de pneus lointain m'arrête. Je tourne la tête pour voir des fourgons arriver à toute vitesse sur la route qui longe le cimetière. Des vitres ouvertes des canons dépassent, tous pointés dans ma direction et celle d'Oscar.

C'était pas trop tôt.

Les premiers tirs retentissent dans les airs et je réalise qu'ils ont été tirés vers le ciel dans l'unique but de disperser la foule qui panique aussitôt. Robbie me tend fébrilement une arme à feu que je refuse d'un geste catégorique de la main. Oscar trottine le long du chemin pour me rejoindre, le souffle un peu court par l'effort.

― Des trouble-fêtes, on dirait.

― Si on appelle ça une fête...

Les hommes du District 8 ont sorti leurs flingues et visent les fourgonnettes, le doigt figé sur la détente en attente de nos ordres directs.

J'ai un rictus mauvais en voyant les jumeaux descendre d'une voiture à l'écart. Lunettes de soleil sur le nez, des holsters à chaque hanche, des ceintures de balles en croix sur le torse, des expressions carnassières au visage, je sais qu'ils sont là pour faire couler le sang et je me mets devant les gosses horrifiés de cette vision. Oscar et moi savions que ce n'est qu'une mise en scène et que seuls les crédules se laissaient facilement intimidés. Escorté de ses gardes du corps, Christian ne tarde pas lui aussi à faire son apparition.

À Bout de Souffle [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant