À Bout de Souffle [Terminé]

Chapitre 24

POV Ishan

- Ce n'est pas moi ! Je vous le jure !

Il se prend un coup de poing sec sur le torse et je fais exprès de viser violemment le cœur. L'homme en costard s'effondre, bouche ouverte et paupières fermées en se tenant la poitrine. Je sais qu'il doit sentir les battements de son cœur s'affoler ainsi qu'une douleur indescriptible.

- Première leçon, les sous-merdes, je déclare. La faiblesse d'un homme c'est son cœur, alors visez le cœur.

Le trio est blême en regardant l'homme blessé sur le tapis. Un filet de bave coule de ses lèvres. Accroupi à côté de lui, je lui pince l'oreille pour relever son visage crispé de douleur.

- J'ai ordre du boss de t'arracher les dents jusqu'à ce que tu caftes. Es-tu le traître ou non ?

- Non !

J'écrase sa face contre le tapis et le maintiens d'une pression forte avec ma paume sur l'arrière de son crâne. Il grogne en essayant de se débattre.

- T'as un beau visage, Ricardo. Je ne voudrais surtout pas l'abîmer, je dis.

Comme il ne répond rien, j'empoigne ses cheveux et le soulève à nouveau. Deux filets de sang dégoulinent aussitôt de ses narines.

- C'était un sarcasme ?demande sous-merde N°1 à sous-merde N°2 qui affiche une expression ignorante pour lui répondre.

Oscar avait raison. J'ai de quoi faire.

- Ok. Un autre nom, je réclame.

Robbie sursaute comme s'il sortait d'une transe. Il lève le papier devant lui tout en tapant quelque chose sur son portable. Il déglutit et me montre son écran.

- L'adresse la plus proche c'est Carlos Elizondo.

- Eli, je grogne.

Je me lève et marche sur le cul de Ricardo qui m'insulte. Quand il entend ses clés tinter entre mes doigts, il se redresse à genoux pour fouiller ses poches.

- Non, Ishan pas ma Bugatti ! Prends ma Porsche, elle a coûté moins chère.

Je me retourne vers lui.

- Donc la valeur de ta vie est égale à celle de ta Porsche ? Si oui, ça te coûtera plus cher quelque part dans tes os.

- Et merde. Vas-y prends-là, se résigne-t-il et il semble abattu.

Pauvre con...Il a pas compris que je fais preuve de générosité.

- Allez les sous-merdes, on a pas toute la journée.

Nous quittons la grande maison pour descendre l'allée. Parmi toutes les voitures de collection de ce riche de pute, je repère la Bugatti. C'est celle dont les phares clignotent quand je presse le bouton de la clé.

- C'est parti...je dis avant de me faire interrompre par des cris surexcités.

- Oh putain ! C'est de la bombe !

- Je prends le siège passager !

À mon regard, les mioches s'arrêtent d'un coup de s'agiter et baissent le nez au sol. Plus soumis, tu meurs. Je fais signe à Robbie de prendre le siège passager au conducteur.

- Tu vas me servir de GPS. Les deux autres derrière et si vous êtes pas contents vous allez dans le coffre.

Ils hochent la tête un million de fois et très vite.

- Mais avant ça...je commence en repérant une Porsche reluisante du coin de l'œil.

Je lève les yeux vers la fenêtre par laquelle Ricardo nous espionne une plaque de glaçons sur le visage. Je peux voir combien il est furieux.