Chapitre 12 ✔️

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Surprise par les paroles de Peter, je restai le fixer longuement. C'est vrai que depuis que mon père s'est remarié, je ne le vois plus beaucoup. Ses voyages d'affaires lui prennent le plus clair de son temps et je n'ai jamais considéré Lenny comme mon frère.

Gabin, quant à lui est très proche de son père et de sa petite sœur. Ils ont toujours eu ce lien et ses rapports de complicités dont j'ai toujours rêvé. Quand mon père m'a présenté, Cécile, la mère de Lenny, je m'étais sentie complètement délaissée. J'ai eu l'impression qu'il voulait remplacer ma mère et moi par la même occasion.

Revenant à la réalité, j'aperçu du coin de l'œil, le sourire de Peter s'élargir à mesure que je comprenais que ma place était ici, avec les autres garçons qui n'ont pas de famille. Mais il y a une chose qu'il ne sait pas : c'est que je ne me laisse pas abattre aussi facilement et si je veux m'en aller, je trouverais un moyen de le faire quoiqu'il m'en coûte et quel que soit le temps que cela me prend.

- Tu penses que me rappeler que je n'ai pas de famille va changer le fait que je ne veux pas rester ici. Ce n'est pas parce que cette bande d'ados est comme moi que je vais forcément m'intégrer comme tu rêverais que je le fasse pour que je sois LA première fille perdue. N'y compte pas. Tu ne me connais pas et tu ne sais pas de quoi je suis capable. Je n'ai peut-être pas la magie et je ne connais pas cette île qui est la tienne mais j'ai quelque chose que tu n'as pas...L'espoir.

- Coriace, j'adore. Vraiment. Mais tu sais si tu voulais partir, il faudrait que non seulement la lune soit bleue mais qu'en plus les étoiles brillent dans le ciel. Ce qui n'arrive qu'une fois tous les mois.

Tu viens de me donner la première phase de mon plan d'évasion. Apprend à fermer ta bouche la prochaine fois. Quand les étoiles se dessineront dans le ciel et que la lune deviendra bleue, je vais m'en aller et tu n'y pourras rien mon coco.

- Mais sache que personne ne part du pays imaginaire sans que je ne le veuille, poursuivit-il.

Ahahah, tu crois ça.

- Je sens quand quelqu'un quitte cette île. Je suis connecté à elle si tu préfères, continuait Peter avec un air suffisant.

Ah. Ça commence à devenir compliqué cette histoire...

- De plus, il faudrait que tu saches voler car sans haricot magique, tu ne peux pas partir d'ici, conclue Peter avec un sourire mesquin.

Ok, faux espoirs... Je ne sais pas voler et je n'ai pas de haricot magique... Je ne sais même pas ce que c'est... Comment je vais partir de cet endroit ?

Je dissimulai une grimace involontaire, ce qui ne fit qu'accentuer le sourire de Peter. Il pourrait un jour arrêter de sourire, celui-là ? Je passais nerveusement ma main dans ma longue tignasse brune quand une mèche s'égara et atterrit juste devant mon nez, simulant une longue vague. Je soufflais dessus pour la faire partir mais celle-ci ne retombait que mieux entre mes deux yeux.

Peter se tourna vers moi en approchant sa main pour glisser cette mèche rebelle derrière mon oreille, d'un geste doux. Quand ses doigts frôlèrent lentement ma joue, je ne pus m'empêcher de tressaillir. Son contact était si brûlant. Je restai pendue à son geste sans ne savoir quoi faire, ni même comment faire pour respirer. Tous mes sens semblaient troublés.

A la vue de ma réaction, Peter se recula et reprit sa place sur le sable. Je lui assignai un sourire contrarié, resserrant encore plus mon gilet contre moi.

J'étais frigorifiée. Je tremblais tellement le vent était froid. On se croirait dans le Sahara : chaud le jour, glacial la nuit.

Peter, me voyant trembler, se leva.

Neverland ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant