Chapitre 61

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Je venais de me réveiller dans ma grosse couette, mais j'étais encore lessivée par l'après-midi et la soirée d'hier. Peter m'avait manqué comme si cela faisait des mois que je ne l'avais pas vu.

J'essayai de bouger mais je sentis deux bras m'enlacer fermement. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas dormi dans ses bras. Je retrouvai avec plaisir cette familiarité. Je me retournai vers lui et découvris son visage endormis. Il avait les sourcils froncés et avait l'air perturbé par quelque chose qui m'échappait. Je posai doucement ma main sur sa joue étrangement brûlante mais la tension aux plis de ses yeux me laissait perplexe.

Au même moment, d'un geste brusque, Peter ouvrit les yeux et saisit ma main qui était encore sur sa joue la compressant brutalement. Les jointures de mes doigts devenaient de plus en plus douloureuses à mesure que mes os subissaient la pression exercée par la poigne du brun. Ses yeux toujours froncés adoptaient une couleur noire presque effrayante.

Soudain, il agrippa mes épaules me plaquant contre le matelas avec force, se mettant rapidement sur moi. Il me faisait peur mais je n'osais pas crier même si la douleur commençait à être difficile à contenir.

Mais c'est quand j'entendis un craquement au niveau de ma paume que je décidai de mettre un terme à cette transe.

« Peter ! je criai presque pour le faire revenir sur terre. »

Je venais à peine de prononcer ces dernières paroles que le brun secoua la tête comme s'il revenait d'un monde lointain. Quand il croisa mon regard je sentis qu'il était affolé et que ses prunelles apeurées me suppliaient de le rassurer. Mais je ne pouvais pas...J'étais moi-même trop indécise.

« Bordel, Eve... Je suis désolé...Je...Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je n'ai plus l'habitude de dormir avec quelqu'un et quand tu m'as touché j'ai eu l'impression que c'était un indien qui voulait me faire la peau. »

Je me relevai un peu, me mettant sur mes avant-bras et déposai un léger baiser sur le front humide de Peter. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète pour moi. C'était lui qui était complètement perdu.

J'aurais voulu le prendre dans mes bras pour le réconforter mais il me repoussa timidement s'asseyant au bout du lit, la tête entre les jambes. Pourquoi, il me rejette comme ça ... ? Je commençai alors à bouder, assise dans mon coin, attristée.

« Eveline...Tu ne peux pas me pardonner à chaque fois que je fais un pas de travers. Je te fais souffrir. Déjà avant qu'on soit ensemble, je te faisais du mal. La fois où je me suis énervé sur toi... J'aurais pu te tuer mais ton cou à brûler ma main... Je suis mauvais pour toi et tu le sais. »

Il ne peut pas dire ça...J'ai été aussi un lourd fardeau pour Peter pendant ma période psychotique. Alors je ne peux rien lui reprocher.

Je me rapprochai de lui et enroulai mes bras autour de son torse nu. Il essayait de se débattre doucement mais je ne le laissai pas faire et resserrai encore plus ma prise sur lui.

« Non Peter ! Tu ne comprends pas... Je t'aime et je te t'abandonnerais pas. Tu as été là pour moi et oui je te pardonne parce que je ne peux tout simplement pas faire autrement. Tu m'entends ? Je t'aime Peter Pan. »

Il se retourna un peu vers moi, les yeux injectés de sang. Je détestais le voir comme ça, c'est tellement rare mais à chaque fois que c'est le cas, je ressens cette petite boule dans mon ventre qui me tend. Je déposai mes lèvres sur son épaule nue, essayant de le convaincre par tous les moyens qu'il n'avait pas à s'en vouloir.

Il se retourna finalement vers moi, prenant en coupe mes joues.

« Je devrais te quitter et repartir. Tu n'aurais plus à t'en faire. Et je ne te ferais plus jamais de mal...

Neverland ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant