Chapitre 52

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« Tu crois pouvoir me faire gober ça ? Sérieusement Eve ? Tu me crois bien trop naïf... siffla Julian d'un air supérieur. Je joue les gentils garçons devant Gabin mais au fond y a qu'une chose qui m'obsède... Toi... Tu es si différente...Si...Unique. Je ne sais pas ce que tu es, ni ce que tu es capable de faire mais tu n'es pas comme nous... Et maintenant tu vas gentiment me dire quel genre de créature tu es, sans faire d'histoire ! »

Il me menait en bateau depuis le début...J'étais si naïve...Il n'a jamais voulu me dire ce qu'il m'était réellement arrivé... Il voulait simplement servir ses propres intérêts. Ce que je ne peux, en soit pas lui reprocher étant donné que je comptais faire exactement la même chose.

« Julian, je ne te le répéterais pas...Lâche-moi !

- Il n'en ait pas question ! Pas cette fois ! »

Alors qu'il avait dit ces mots, il attrapa fermement mes deux épaules me forçant à reculer. Mon dos claqua bruyamment contre le mur froid de la cuisine m'arrachant un léger soupire à la fois de peur et de surprise. Mon souffle saccadé frappait contre sa peau bronzée immaculée. Cette prison humaine m'oppressait à tel point que je ne pourrais l'exprimer. Je ne ressentais que le dégoût à ses côtés. Pourquoi avait-il fait ça... Que pouvait-il avoir en tête ? Me frapper jusqu'à ce que je décide de lâcher le morceau ?

J'essayai de me débattre mais il me tenait encore une fois trop fort et je n'avais vraiment aucune échappatoire. Je n'étais pas assez forte et mes petits poings ne suffisaient pas.

« Dis-moi ce que tu es ! »

Qu'est-ce que j'étais ? Je ne le savais pas moi-même... Ses prunelles sombres se plantèrent alors dans les miennes d'une façon qui provoqua en moi une colère monstrueuse.

Pourquoi ai-je toujours peur ? Je ne veux plus avoir peur ! Je suis plus forte que ça ! C'est fini !

Je serrai les dents me crispant intérieurement sous la violente requête de Julian. Il n'a pas le droit de s'adresser à moi de cette manière. Personne n'a ce pouvoir ! Et personne ne l'aura ! Jamais !

Une agréable chaleur m'envahit et je ressentis quelque chose que je croyais ne pas connaître. Le pouvoir, la colère, la rage et la violence se chamboulaient dans mon crâne déjà trop encombré par des questions restant sans réponses.

Sans m'en rendre compte, je m'avançai encore plus vers le corps maintenant paralysé de Julian, m'approchant de son oreille, plus qu'à quelques centimètres de mes lèvres gercées par le froid.

« Ne pose pas de question auquel tu ne veux pas de réponses... je soufflai doucement. »

Hein ? Ce n'est pas moi qui ai dit ces mots ! C'est juste impossible ! Je ne suis pas cette personne sûre d'elle comme ça... Je ne me reconnais même pas...

Pourtant ma conscience ne suivait plus les mouvements et les paroles que j'aurais voulu lui dicter. Cette personne qui avait pris possession de mon corps m'empêchait d'être moi-même, même si je devais avouer que j'aimais cette fille qui contrôlait tout et qui prenait le dessus sur ce jeune homme pitoyable ! Cette personne que je méprisais comme un vulgaire cafard.

Une sourire carnassier étira mes lèvres qui étaient il y a encore quelques secondes contre l'oreille du blond à lui susurrer des mots que je n'aurais jamais cru être capable de penser.

[...] Julian

Je ne sais pas ce qui était pire... Qu'elle ne veuille pas me dire ce que je voulais savoir ou qu'un sourire mauvais effleurait ses lèvres fines que je croyais pures.

J'agrippai toujours ses épaules essayant de la maintenir contre le mur mais quelques choses étaient plus fort que moi et ses omoplates se décollèrent du carrelage grisâtre.

Neverland ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant