Chapitre 39 - partie deux.

1.1K 115 32
                                    

Retour au point de vue d'Havana :

Depuis l'incident, Tirana et Chris étaient persuadés que c'était une tentative de suicide, pourtant j'ai tenté de leur prouver qu'ils se trompaient. Et j'avais encore une fois échoué. Jamais je n'aurais voulu mourir pour un homme, surtout que je n'ai pas tout tenté, je n'ai pas non plus eu d'explications. Bien que la vie soit capricieuse, compliquée, elle mérite d'être vécue.

Ma trachée me brûlait encore un peu, j'avais toujours un peu de fièvre ce qui faisait que j'étais alitée et surveillée de près par mes deux amis. Et pourtant, ce n'était pas ce qui m'inquiétait le plus. Ayant le temps de bien réfléchir, j'avais compris que ce n'était que le retour du coup de bâton un peu plus d'un an après, pour ce que j'avais pu faire à Margarita. Le contexte, les circonstances et les raisons n'étaient pas les mêmes et pourtant, elle devait s'en régaler. Et c'est dans ces moments précis que l'on se rend compte que nos amis les plus fidèles sont rares. On remarque aussi que nos ennemis seront toujours là pour nous, contrairement à certaines personnes en qui vous aviez confiance.

La couette remontée contre la poitrine, je jouais avec son bord, me demandant si j'allais enfin pouvoir retrouver entièrement la forme jusqu'à ce que j'entende la porte s'ouvrir, il était encore un peu tôt d'après mon portable pour que ce soit Carter qui revienne de quelque part ou Tirana qui vienne. Et une seule personne avait les clés de l'appartement.

Mon pouls s'accéléra alors que je me redressais subitement mais Chris sembla bien plus rapide que moi...

« Chris ? Qu'est-ce que... ?

- Sebastian tu ferais mieux te partir. »

Mon cœur loupa un battement.

J'entendis une autre porte de l'appartement s'ouvrir, probablement celle de la cuisine vu son grincement.

« Il a raison, ajouta une voix féminine que je connaissais bien. »

Tirana.

« Où est Havana ?

- Dégage, grommela ma meilleure amie. »

Je portai une main à ma poitrine, tournant les jambes vers l'extérieur du lit, prête à sortir si ça dégénérait.

« Je suis encore chez moi alors ne me donne pas d'ordre ! rétorqua Sebastian en haussant le ton. »

Je devinais son expression faciale ; la mâchoire serrée, les sourcils froncés et les yeux légèrement plissés. Je ne réussis pas à entendre le reste de la discussion, ils devaient chuchoter pour espérer ne pas me réveiller mais c'était trop tard. Alors que des pas lourds se rapprochaient, Chris reprit la parole à voix haute.

« Si elle est mal en point, c'est de ta faute. »

Pas un bruit, je m'étais levée du lit, prête à intervenir mais Tirana fut plus rapide que moi.

« Repasses plus tard, c'est tout ce qu'on te demande.

- Je rêve... il poussa un lourd soupir. Elle n'est plus une enfant et vous n'avez pas à vous mêler de notre vie privée.

- Tu as mis fin à « votre » vie privée quand tu l'as plaqué, ajouta Chris.

- Vous me cassez les couilles. Ce n'est pas en agissant ainsi que vous l'aidez à faire face à la situation, à la réalité.

- Reviens dans une semaine. »

Au ton que ma meilleure amie employait, je pouvais sentir à quel point elle lui en voulait, à quel point elle était tendue, à quel point elle se retenait de lui hurler et cracher dessus, à quel point elle ne le supportait plus.

Sweetheart | ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant