Chapitre 48 - « Sincérité. »

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Vous est-il déjà arrivé de vous lever un matin en ayant un mauvais pressentiment ? En vous disant que quelque chose d'énorme va vous arriver ? Si énorme que vous pensez que c'est impossible ?

C'est ce que j'ai ressenti en me levant un matin. Je ne savais pas ce qui allait me tomber dessus, ça me faisait peur, mais je n'avais aucune autre option. Face à Sebastian, je ne laissai rien paraître, je n'avais pas envie qu'il s'inquiète. A mes yeux, il devait déjà s'occuper de beaucoup de choses, ce n'était pas la peine de lui ajouter un stress supplémentaire.

Je traînai au lit quelques temps avant de sortir des couvertures chaudes, ouvrant les volets de la chambre avant de rejoindre mon petit-ami dans la cuisine. Ce dernier préparait à manger pour nous deux. Voyant que j'avais encore un peu de temps devant moi, j'en profitai pour prendre une douche histoire de bien me réveiller et de bonne humeur, puis une fois sèche, habillée et coiffée, je rejoignis mon bel acteur. Il nous servait tout juste lorsque je m'assis sur une des chaises face autour de la table.

Après le petit-déjeuner, le brun fut partit se raser pour ensuite prendre sa douche, le temps que je fasse la vaisselle. Alors que je m'essuyée les mains avec un torchon, je me rendis compte qu'aucun de nous deux avait été cherché le courrier la veille, c'est donc l'occasion afin d'éviter que les prospectus ne déborde dans la boîte aux lettres. J'ai attrapé mes clés et j'ai prit l'ascenseur jusqu'au rez-de-chaussée. Tranquillement, j'ai ouvert la boîte et attrapé toutes les lettres et publicités.

De retour à notre appartement, je posai le tout sur la table basse de notre salon avant de commencer à faire le tri jusqu'à ce qu'une des lettres ne glissent à mes pieds. Intriguée, je l'ai attrapé, remarquant qu'il n'y avait rien de particulier dessus, c'était simplement une lettre personnelle. Mais qui pouvait bien nous envoyer une lettre ? C'était absurde ! Je l'ai regardé à deux fois avant de l'ouvrir lentement, y dépliant le fameux papier. En balayant du regard la lettre, mon souffle fut coupée, je cru d'abords à une blague avant de comprendre...

« Havana,

Je ne sais pas par où commencer. Je sais que tu m'en veux sans même me connaître alors que je t'aime. Je t'ai mise en monde il y a presque 23 ans et je t'ai abandonné, toi et ton père. C'était lâche et ridicule. Je suppose que toutes les raisons ne t'ont pas été données... Enfin si l'une d'entre elle l'a été. Cela n'aurait pas dû se passe comme ça. J'aurais dû te retrouver plus tôt mais j'ai été privé de cette capacité pendant longtemps, jusqu'à récemment.

Ce que je vais te demander est peut-être trop pour toi mais j'aimerais te voir. Si tu le veux. Je sais que mon départ a fait des ravages mais j'aimerais tout arranger. Pour toi.

Si tu acceptes de me voir, je te donne rendez-vous de jeudi à 17h devant Nice Etoile.

Ta mère. »

Je me mordis la lèvre inférieure alors que des larmes embuaient ma vue, je serrai les poings en sentant la colère monter avant d'inspirer et expirer. Comment ? Comment avait-elle trouvé mon adresse ? Comment pouvait-elle oser revenir ainsi, du jour au lendemain ? Des raisons ? Impossibles ! Mon père ne m'aurait jamais caché quoi que ce soit, il m'avait toujours tout raconté. Et quels ravages ? Papa et moi avons toujours été si bien ensemble, rien que tout les deux. Il avait également su prendre le rôle de mère à la perfection, mieux qu'elle en tout cas. J'ai passé une main dans mes cheveux avant de fermer les yeux.

« Ça va aller Havana... » me suis-je encouragée mentalement.

« Chérie ? »

Je relevai le nez, croisant le regard azur du brun, ce dernier était déjà vêtu. Je tentai de lui faire un petit sourire pour le rassurer mais ce fut un échec, je n'y arrivais pas. Il fronça les sourcils avant de s'avancer et de s'asseoir à côté de moi, posant une main sur mon ventre où il pouvait sentir les coups du bébé.

Sweetheart | ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant