La fumée qui s'échappait de ma cigarette faisait un petit nuage autour de moi qui était instantanément dissipé car l'oxygène qui émanait de la fenêtre à côté de moi. Aujourd'hui c'était Samedi matin, j'avais strictement rien à faire et surtout pas le moral. Peut être parce que ça faisait approximativement sept mois que ma fiancée avait quitté l'appartement. Elle m'avait surpris au lit avec une autre femme alors que j'avais bien trop bu cette soirée là. Ne vous méprenez pas, je n'en suis pas fier. Pire ; je ne l'ai jamais rappelé tellement j'avais été déçu de mon propre comportement. Denitsa méritait mieux que moi et ce n'était pas une nouveauté. À l'époque j'avais eu peur je crois d'me poser avec une seule femme alors que j'avais jamais été comme ça. Pourtant ça ne me donnait pas l'autorisation d'aller tirer ailleurs alors que j'avais déjà la meilleure avec moi. Mais j'suis jeune et certainement trop con. Mais après tous ces mois j'ai du mal. J'ai beaucoup de mal à vivre sans elle. Elle n'a rien repris dans l'appartement. Parfois même je crois encore percevoir son odeur florale dans le canapé, là où elle venait s'installer quand elle venait de se laver les cheveux. La buée qu'elle laissait sur le miroir avec un message incrusté dedans aussi me manque. Me réveiller avec son corps à moitié couché sur le mien aussi me manque. Ses lèvres, ses yeux brillants... je termine ma cigarette et balance le mégot par la fenêtre. En bas j'entend des pas dans la cours de mon immeuble, toutes les fenêtres son posées autour de celui ci. On a tous accès à cet espace mais personne n'y va jamais. Puisqu'il n'est pas exclusivement à quelqu'un. En bas le facteur rentre dans la cours avec un colis entre les mains. Je me surprend à attendre de voir ce qu'il fait. Au même moment nos regards se rencontrent et il me sourit, un sourire... reconnaissant.
'' - Monsieur Bensetti ?
- Oui ?
- J'ai un colis pour vous. Il est lourd alors si vous pouviez venir le chercher...
- J'arrive ne bougez pas. '' je prenais mes clefs et descendais les escaliers deux par deux. En arrivant devant lui il me donnait le colis qui effectivement pesait une tonne. Je savais d'avance qu'il ne savait pas de qu'il venait alors je je disais rien et me contentais de signer sa feuille et de le remercier avant de retourner chez moi en remontent les trois étages sans ascenseur. Ils m'auront à l'usure eux. J'ouvrais ma porte. Pas franchement interpellé par le colis en lui même, je décidais d'aller prendre une bonne douche. J'avais des rendez vous cet après midi et je ne tenais pas spécialement à être plus en retard que d'habitude. Fallait pas exagérer non plus. L'eau coulait le long de mon corps. Il fallait vraiment que je songe à couper mes cheveux. Même si c'est pour un rôle, ça me démange de me rendre dans le salon de coiffure le plus près de chez moi. J'me répétais que c'était pas définitif. Rien en soit n'est vraiment définitif. C'est juste une question de volonté. En revenant dans mon salon je m'installais dans mon canapé et posais mon paquet sur la table basse devant moi. J'étais un peu curieux finalement. Il n'y avait rien sur l'emballage qui aurait pu lever le voile du mystère du destinataire. Je prenais un couteau et ouvrais le paquet. Le contenu me sautait à la gueule. J'avais la bouche pendante et les yeux qui me brûlaient. J'avais dit quoi il y a quelques minutes ? Que rien n'était définitif ? Mon cul ouais. J'avais devant moi une dizaine de babioles ayant toutes pour intitulé '' papa '' ou encore '' dad '' pour les plus originaux. Ça allait de la médaille du meilleur papa - chose sarcastique au passage - au mug. Je comprenais pas vraiment ce qu'il se passait. J'étais papa ? Tout au fond de la boîte se trouvait une enveloppe. Je l'ouvrais également et découvrais une photo, d'un bébé dans un pyjama bleu et vert. C'était donc un petit garçon. D'où le fait que tous les objets étaient de ces mêmes couleurs. Dans cette même enveloppe se trouvait une feuille repliée accompagnée d'un mémo. '' Ça ne dépend plus que de toi '' je dépliais la feuille tremblant, et découvrais ce qui ressemblait à l'acte de naissance de mon fils. Mon fils Malone est né le deux février deux mille six sept à deux heures du matin d'une césarienne. Putain il n'a pas de nom de famille pour le moment. Et je comprend qu'il s'appellera soit Bensetti soit Ikonomova et que cela ne dépend entièrement que de moi. Denitsa a décidé malgré tout ce qui nous sépare à l'heure d'aujourd'hui de me laisser le choix que je veuille ou non reconnaître Malone comme mon fils légitime. Je crois que j'avais arrêté de respirer depuis déjà quelques minutes puisque je relâchais mon souffle dans un grand silence. J'étais tout seul ici, entouré de mégots de cigarette à la con, devant la télé que je ne regarde jamais vraiment. En fait elle me tient jamais compagnie. On est le quatre février. Avec un peu de chance la mère de mon fils est encore dans une des dizaines maternités de Paris. Ça faisait sept mois qu'elle était partie. Sept mois que j'avais déconné. Sept mois qu'elle était toute seule et enceinte. Je trouvais mon téléphone dans le bordel sans noms de mon appartement à la recherche de son numéro de téléphone que je n'avais jamais effacé. Quelque part qu'elle n'était jamais partie de ma tête. J'men voulais tellement. C'est vrai quoi ? J'avais foutu en l'air une histoire d'amour avec une femme magnifique pour une nuit à la con avec une femme dont je ne me souviens même plus de son visage. Pathétique. J'étais et c'était pathétique. À croire qu'on se rend vraiment compte de la valeur de ce qu'on a qu'une fois qu'on l'a perdu. Je crois que j'en suis la preuve vivante. Mais Denitsa me donnait une occasion de me racheter et j'avais pas l'intention de la gâcher une nouvelle fois. Je trouvais le contact du nom de la mère de mon fils... ça faisait drôlement bizarre de dire ça. Je m'étais préparé à rien. Encore ce matin en me réveillant j'croyais que j'étais libre. Con mais libre. En fait j'étais non pas con mais en plus ignorant. En vrai j'avais déconné. J'voulais me racheter à tout prix.
'' - Allo ? Qui c'est ? '' sa voix ensommeillée me disait que je la réveillais certainement d'une sieste. Putain qu'est ce que je foirais là ? Je devrais pas été ici. Mais à ses côtés.
'' - Rayane c'est toi ? J'ai reconnu ta respiration. '' inconsciemment je souriais comme un con. Elle ne m'avait pas oublié. En même temps elle ne pouvait pas, elle avait porté un morceau de moi pendant des mois. Pendant tous ces mois où j'étais même pas là. Et où j'avais même pas dénié la rappeler. J'étais qu'un jeune con sérieusement. Et en plus cette fille là je l'avais plus jamais revu. En y repensant je savais même pas pourquoi j'avais fait ça. J'avais eu la trouille mais et alors ? J'ai bientôt vingt quatre ans il serait peut être temps pour moi de grandir et de commencer à assumer tout ce que je fais. Et pas seulement sur le point professionnel. Parce que si ma carrière avançait bien fallait bien avouer que ma vie sentimentale c'était plus qu'un grand champ de ruine ravagé par les dégâts de la guerre. Ces derniers mois la nicotine et l'alcool avaient été mes meilleurs amis. Mais c'était pas la solution à toute cette merde. Y avait quel'elle qui pouvait le sortir de tout ça. Y avait vraiment qu'elle qui me poussait à être le meilleur de moi même. Et ça faisait bien longtemps que j'avais plus cet appui, ça faisait bien longtemps que j'avais renoncé à décrocher n'importe quoi. Je faisais n'importe quoi et c'était déjà bien amplement suffisant. Le délire de la famille ça me faisait grave flipper. Mais y avait pas que ça, j'étais même pas capable d'assumer au grand jour que Denitsa c'était bien la seule femme que je désirais, c'était la seule que je voulais pour partage mes vieux jours. Vivre heureux et vivre caché, ouais d'accord mais jusqu'à un certain point. Quoi ? Même moi j'me suis caché mes sentiments jusqu'à qu'elle claque la porte. Sa voix raisonnait de nouveau dans le micro, me soutirant quelques larmes au passage.
'' - T'as reçu mon colis apparemment.
- Denitsa...
- Ah c'est bizarre tu te souviens encore de mon prénom. Et aussi de mon numéro de téléphone.
- Denitsa je..
- Non tais toi et écoute moi bien Bensetti. T'étais où quand j'ai découvert que j'étais enceinte et que j'étais totalement paniquée ? T'étais où quand j'ai eu mes premiers vomissements ? T'étais où quand j'dormais pas de la nuit parce que j'étais malade comme un chien chaque jours un peu plus ? T'étais où quand j'ai dû refaire toute ma garde de robe de pantalons parce que je rentrais plus dedans ? T'étais où quand j'avais besoin de toi pour me lever et me tenir le moral avec tes blagues de merde ? T'étais où pendant ces sept mois Rayane ? T'étais dans le lit d'une autre. T'étais pas avec moi. T'as refait ta vie sans moi puisqu'apparemment tu connaissais plus mon numéro de téléphone. Tout c'qu'il y a dans ce colis j'le pense. Jamais de la vie je n'ai douté que tu serais le meilleur père du monde. Jamais de la vie j'ai regretté d'avoir gardé notre enfant même si le jour où je t'ai découvert dans ton pieu avec une autre je venais t'annoncer que t'allais être papa. J'ai jamais rien regretté parce que je t'aimais du plus profond de mon cœur.
- Denitsa.
- Ta gueule. Dis moi que t'es là maintenant, que t'as des choses à me dire. Dis moi que t'as besoin de moi, dis moi quand sans ma présence c'est plus pareil. Dis moi que c'est dur de m'ignorer pendant des mois, que c'est dur de faire semblant. Dis moi que j'suis l'amour de ta vie, dis moi que t'as envie de moi, que t'as envie de m'embrasser, que tu veux plus jamais essayer de m'oublier. Dis moi que t'arriver dans quelques minutes, dans quelques heures ou même dans quelques jours. Dis moi que j'tai manqué et que tu m'aimes vraiment, que t'es amoureux de moi. Dis moi que tu m'aimes moi et personne d'autre. Dis moi que c'est de moi que t'as besoin, que j'suis la seule personne à te faire sourire quand tu pleures. J'ten supplie dis moi que tu m'aimes. '' je pleurais tellement que j'étais pas certain de pouvoir parler. J'essayais mais c'étaient des sanglots qui sortaient et rien d'autre. Sa voix et son souffle faiblissaient au téléphone. Je savais qu'elle aussi était en train de pleurer. Si son discours là l'avait totalement vidé émotionnellement. Je devais juste savoir où elle se cachait. Et j'allais la retrouver et lui dire tout c'qu'elle désirait de moi.
'' - Deni.. où es tu ?
- Maternité vers chez nous. Enfin, chez toi.
- J'arrive attend moi. '' je crois que je n'ai jamais conduis aussi vite et dangereusement de ma vie. Mais c'était soit disant pour la bonne cause, c'était pour retrouver mon fils et sa maman qui m'avait manqué ces sept derniers mois. J'arrivais à l'accueil de l'adresse indiquée et courais presque lorsque j'eu l'autorisation d'aller la retrouver. En arrivant devant la porte de sa chambre, je prenais une profonde inspiration. J'étais papa. J'étais amoureux et bordel ça faisait du bien. Finalement si, des choses étaient définitives dans ma vie, et c'est bien une question de volonté. Si Denitsa avait voulu me cacher cette histoire elle l'aurait fait parce qu'elle en avait tous les droits. Mais non, elle avait cette volonté que peu de gens ont, et qui la rend si unique en son genre, elle avait la volonté de tout reconstruire. Et moi aussi maintenant, j'avais cette volonté. J'allais changer, pour ma famille.----------
Coucou les amis ! Nouveau one shoot, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas écrit mais je ne voulais pas vois pondre quelque chose sans que j'ai de l'inspiration. C'est dingue ça fleurit en ce moment dans ma tête, quelques autres one shoot sont en préparation et vont sûrement arriver bientôt.
J'espère qu'il vous plaît. N'hésitez pas à commenter ! Xxx