Carmen

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On aurait pu lui donner le bon dieu sans confessions.
Elle aurait pu facilement tous nous rendre fou tour à tour. On passait tous sur le grill, elle nous prenait puis elle nous jetait. C'est très facile et surtout très intéressent pour un homme qui raisonnait comme elle. Et honnêtement j'pensais pas pouvoir réfléchir de cette façon avant qu'elle m'emprisonne dans une chambre d'hôtel. Bon, emprisonner n'était peut être pas le bon terme. Elle m'a persuadé avec ses yeux brillants de la suivre. Je ne suis qu'un homme et j'avais pas tant résister que ça.
Mais je crois que face à elle aucun homme ne le peut. Elle a ce quelque chose de spécial qui fait qu'on aurait tout donné pour elle. Oui oui autant que ça. Non effectivement quand je suis arrivé dans ce bar j'avais pas particulièrement l'impression que j'allais vraiment m'amuser. Les quelques potes avec qui j'étais venu m'avaient rapidement tous abandonnés. On s'y fait. Je m'en''étais retrouvé seul au bar. D'habitude c'est moi qui aborde les filles. Soit disant que c'est l'homme qui doit faire le premier pas. Serte. Je le faisais donc. Mais pas cette fois. La femme qui s'était avancée vers moi avait un sourire à faire tomber des lustres, au sens propre du terme. Elle avait des cheveux lisses et brillants ainsi qu'une magnifique robe bleue. Je ne pensais pas qu'une femme comme elle allait venir me parler. Et surtout pas pour me faire le proposition désarmante qui s'en est suivie :
'' - Je parie que tu vas vouloir rentrer avec moi cette nuit.
- Et qu'est ce qui te fait dire ça ?
- On pari ?
- Quoi ?
- Ce verre. '' elle déposait un verre devant moi. J'comprenais pas au début. J'avais beau chercher la réponse dans ses yeux il étaient beaucoup trop étincelants pour me révéler quelque chose de compréhensible. Si je n'avais pas envie de partir avec elle je ne le ferais pas. Je me connaissais un minimum. Mais bon c'est vrai me demander ça alors que je suis seul c'est une façon assez efficace d'avoir ce qu'elle me demande.
Non vraiment c'était allé très vite. Elle avait parié que j'allais être accro à elle avant la fin de la soirée ; chose que je n'ai pas du tout prit au sérieux au départ. Je n'étais accro à personne et certainement pas à une femme allumeuse de cette façon. Mais passons, je la laissais chercher et j'espérais qu'elle allait lâcher l'affaire. Mais rapidement j'me retrouvais sur cette piste de danse. J'ai pas comprit parce qu'une bulle hermétique s'était formée autour de nous. Bon, j'hallucinais certainement. Et puis elle avait commencé à se frotter contre moi, ses courbes se déhanchaient face à moi.
Je suis tellement faible. Le dieu sans confessions j'vous jure.
Et puis deux secondes plus tard, alors que j'étais prêt à exploser, elle a disparu, s'effaçant dans la foule. Eh merde, elle avait raison, je la cherchais par tout, à la recherche désespérée de l'objet de mon désir. Oui c'est comme ça ça y est c'est écrit je l'ai déjà dans la peau. Je suis faible bordel. Je la cherche partout. Je ne vois plus personne, même les amis sont partis, je je sais même pas quelle heure il est. Je suis totalement paumé comme si ma boussole avait soudainement disparu.
En sortant prendre l'air tellement j'étais dans un état de souffrance extrême. Je suis rendu comme un arc et j'ai déjà perdu le pôle qui avait presque immédiatement commencé à me faire vraiment gravité. Ça faisait peur parce que je ne la connaissais que depuis deux heures. Et au vue de sa disparition aussi soudaine que prématurée, je me demandais vraiment si par hasard je n'avais pas rêvé. Si je pouvais dire malheureusement je le dirais. Mais non elle était vraiment là à ce foutu bar puisqu'elle m'attendait sur un banc à l'extérieur avec un sourire victorieux. Elle avait tout prévu. Apparemment elle connaissait vraiment bien les hommes. En arrivant face à elle je savais pas trop quoi faire. J'étais comme une statue et puis finalement elle me devança.
'' - Je savais que tu allais finir par me retrouver.
- Tu a l'air de savoir ce que tu fais.
- C'est vrai, et tu n'as encore rien vu. '' en effet ce n'était que le début de mon long cauchemar. Un fabuleux cauchemar où Denitsa, c'était son prénom m'en faisait voir de toutes les couleurs. Elle savait exactement ce qu'elle voulait. Elle était vulgaire et particulièrement directe. Mais bordel ça fonctionnait sur moi comme un aimant. Pire les secondes étaient devenu des heures tellement je profitais de chaque instant. Puisqu'il fallait se rendre à l'évidence Denitsa n'était pas une femme qu'on attache à un homme avec un collier et une pancarte '' en couple '' sur la tête. Elle n'était pas comme ça et ça se voyait à sa manière de passer une nuit avec un homme. Elle ne m'a pas laissé une seule seconde de répit. Elle a enchaîné mon esprit au sien pour quelques heures. Et je crois qu'elle avait aussi jeté la clef.
Qu'est ce qu'elle avait fait de moi ?
Je n'étais pourtant pas du genre à m'attacher à quelqu'un aussi rapidement. Voir jamais en fait. Parce que toutes les femmes qui croisaient ma route ne détachaient pas quelque chose en moi. J'étais comme bloqué. Et elle en seulement quelques secondes avec un pari ridicule elle avait fait basculer la balance. Je ne croyais pas aux coup de foudre. Mais maintenant que je suis couché dans un lit d'hôtel, les draps jetés non sans ménagements sur nos deux corps suintant l'effort et la passion, je crois que finalement se prendre la foudre pouvait arriver.
Je sais pas ce qu'il m'a prit. Ni même ce qui lui a prit à elle. Je ne connaissais rien de cette même, juste son prénom et tout son corps dans tous les moindres recoins. Au moins j'avais eu le temps de le découvrir son corps. Il était parfait, sans aucun défaut. On a du mal à le croire venant de moi. Mais putain c'est la vérité.
Il était aux alentours de sept heures du matin lorsqu'elle s'échappa de mes bras pour partir à la recherche de ses vêtements éparpillés dans la chambre. Je le savais parce que je ne dormais pas. En fait je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit. J'avais tout ça qui se bousculait dans ma tête. Je pouvais pas la retenir. Elle n'était pas comme ça. Mais je me redressais quand même. Qui ne tente rien n'a rien non ?
'' - Denitsa ?
- Hum ?
- On va se revoir ou pas ?
- Comme tu veux.
- T'es sure ?
- Bah Oui.
- Alors viens deux secondes s'te plaît. '' elle s'exécutait mais malgré tout en lâchant un souffle exaspéré. Bon.. je crois qu'elle en avait carrément marre de moi. Elle arrivait devant moi mais je l'embrassais passionnément j'avais envie de la convaincre que ma réponse à moi était évidente. Je n'avais pas envie de me sentir dépendant de quelqu'un mais j'crois que c'était déjà trop tard. Elle répondait à mon baiser avant de se glisser contre moi. Elle commandait. C'était comme ça avec elle et pas autrement.
Mais je crois que je pourrais facilement m'y habituer.

Je déteste les habitudes parce qu'après dés que ça s'arrête ça nous manque. Et le manque est un foutu sentiment à la con. Il nous prend aux tripes et rapidement on pense plus qu'à ça. Comme je m'en étais douté après le départ de Denitsa après m'avoir vidé de toute énergie, elle s'était enfuie ne laissant aucune trace de son passage dans les parages. Heureusement que j'avais les souvenirs parce que j'aurais pu croire que toute cette merde n'avait été que rêvé dans ma tête.
J'avais donc continué ma vie comme si de rien n'était, comment j'aurais pu faire autrement de toute façon ? J'avais repris mes répétitions, les entraînements et ma petite vie de célibataire bien ennuyante. Et puis j'étais retourné au bar. J'y étais retourné comme ça. Pas du tout dans l'optique d'espérer la retrouver là-bas. Je n'étais pas aussi bas que ça. Bon en fait si, mais c'était totalement interdit de le dire.
Honnêtement je pensais pas être comme ça.
Le bar état blindé, encore plus que la dernière fois. Bon en même temps là fois précédente je n'avais eu d'yeux que pour elle malgré toutes les bonnes paroles que je me disais.
Je me payais un verre, le même, déposais l'argent et me retournais sur le tabouret pour regarder la piste de danse. Honnêtement je ne regardais pas réellement. Mais une présence m'attirait soudainement l'attention comme si mes yeux étaient appelés par cette présence.
C'était elle dans les bras d'un homme, pendue à ses lèvres en train de se déambuler tout contre lui. Bon, prend ça dans ta gueule Rayane.
Je soulevais mon cul du tabouret et rejoignais moi aussi la piste. De toute façon ce n'était qu'un coup d'un soir, on avait rien à se prouver, ni elle ni moi d'ailleurs. Alors je faisais la même chose qu'elle. Une grande blonde répondait à mon sourire et vint faire la même chose que Denitsa. Mais putain ça n'avait rien à voir. À croire que mon stupide inconscient avait enregistré tous les mouvements pour ensuite les comparer aux prochaines femmes que j'allais rencontrer.
Et puis finalement c'était œil pour œil, dent pour dent. Elle voulait jouer, on allait jouer.
Je dansais comme je l'avais fait avec elle, en prenant bien soin de me mettre pile dans sa ligne de mire.  Nos regards se rencontraient avant qu'elle ne fronce les sourcils. Elle abandonnait l'homme sans plus aucun regard et m'attrapait le bras pour me tirer dans un endroit plus isolé.
'' - Qu'est c'que tu fou ici ?
- Je danse tu vois bien.
- Non mais pourquoi ici ? Tu pouvais pas aller dans un autre bar ? '' j'écoutais ses paroles et rentrais dans j'en colère presque noire. Pour qui elle se prenait au juste ?
'' - Attend tu ne crois quand même pas que je vais m'empêcher de sortir à l'endroit où je veux parce que manque de bol t'y es déjà ? Tu débloques vraiment. Je vais ou je veux quand je veux et j'ai rien à te prouver. Et apparemment toi non plus. Tu feras gaffe il est encore en chien. '' je débitais ça à une vitesse fulgurante. Elle n'en avait rien à goûter des hommes et des relations qu'elle avait avec eux ? Très bien mais qu'elle ne vienne emmerder personne pour leur dire ce qu'ils doivent faire derrière.
Je sortais de la boite totalement sous la pression d'un meurtre imminent. Surtout que la porte s'ouvrit sur elle. Je crois qu'à ce moment précis j'étais capable de lui donner une bonne gifle.
'' - Rayane..
- Lâche moi. '' je dégageais mon bras alors qu'elle avait tenté de le prendre entre ses doigts fins. J'étais peut être faible mais peut être pas totalement con. Alors je l'écartait de quelques pas et plantais mes yeux dans les siens, j'étais prêt à ne plus jamais la revoir à partir de maintenant. Mais aucun son ne voulait sortir de la bouche. Mon saleté de cerveau faisait apparaître des images à l'intérieur de ma tête.
Je vais me tuer dans les prochaines secondes.
'' - J'aime pas te parler parce qu'après ça me donne envie de te voir. Et ça c'est pas possible. '' je rigolais nerveusement. Tout ça pour ça ?
'' - Alors ne me parle pas.
- Tu ne veux pas ça. Et moi non plus.
- Tu ne sais même pas c'que tu veux putain. Une fois t'es avec moi et la semaine d'après tu fais le même numéro de charme a un autre homme. Alors comment tu pourrais savoir c'que moi j'ai envie ? Tu ne me connais pas mais finalement c'est peut être pas plus mal. ''
Je déposais les armes en même temps que les doutes qui s'étaient installés dans le fond de mon esprit.
'' - Tu veux juste de l'attention. Tu veux ni mon cœur ni celui d'aucun homme sur terre. '' je faisais demi tour et rentrais à l'intérieur à la recherche d'une Denitsa qui elle, n'aura aucun effet sur moi.

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Coucou les amis ! Ce Os est assez bizarre et j'ai beaucoup hésité à l'écrire et surtout à le publier. Dites moi ce que vous en pensez, je l'aime bien quand même et j'ai adore l'écrire !
Xxx

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