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Mes mains tremblaient autour de mon téléphone alors que la musique s'arrêtait dans la salle de répétition. Je regardais le miroir comme s'il allait se briser tant le reflet qui me revenait me dégoûtait. Qui pouvait me tuer. Le parquet de danse s'arrêtait de grincer. Ma respiration ne ralentissait pas. Je secouais la tête comme prise d'un léger vertige. Je baissais les yeux vers mes pieds et bougeais mes orteils comme pour me prouver que je ne rêvais pas. J'aurais sûrement dû vouloir halluciner, pourtant ce n'était pas le cas. J'étais toute seule à danser dans la salle de répétition. J'attendais mon nouveau partenaire qui était manifestement en retard aux entraînements. A cause de ça j'me retrouvais propulsée deux ans en arrière face à un grand brun qui n'était pas fichu d'être à l'heure. Quel que soit le rendez-vous, professionnel ou pas, important ou non, il n'était jamais ponctuel. Je trouvais que c'était un énorme défaut, un énorme manque de respect. Mais il avait quand même réussi à me faire aimer ça aussi chez lui. Ça lui donnait un certain charme de tête en l'air. On se complétait bien à l'époque. 
Alors qu'est-ce-qu'il fou là ? Là, ici, dans notre ancienne salle de répétition à me regarder danser dans un coin de la pièce. Là où il savait parfaitement que je ne le remarquerais que quand j'aurais terminé. Il connaissait cet endroit aussi bien que moi pour y avoir été durant des semaines. Un paquet de souvenirs me ramenait deux ans en arrière. Il avait perdu son visage juvénile, pour laisser place à une carrure encore plus sportive, des épaules plus larges et protectrices que jamais, une mâchoire saillante, une barbe de trois jours. Et toujours ces mêmes yeux verts. Eux n'avaient pas changé. Depuis la première fois que je l'ai vu il ne doit rester de lui que ces yeux émeraudes. Son sourire qui me manquait tant n'apparaissait pas sur son visage qui à ce moment-là était plutôt résigné. 

Rayane et moi avons eu une histoire, qui n'a pas toujours été simple. On a eu des hauts et des bas. Et puis on a fini par se séparer. D'un commun accord. Mais il était plus d'accord que moi. Je sais pas qui de nous deux avait le plus peur. Sûrement que c'était moi. Aucun de nous deux n'avait bougé le petit doigt. Laurent n'allait pas tarder et j'avais vraiment pas envie qu'ils soient en face à face l'un et l'autre. Je savais pas ce qu'il venait faire ici, mais il n'avait pas l'air sur la même longueur d'onde que d'habitude. Il avait toujours un petit sourire, une petite blague sous la main pour détendre l'atmosphère. Là rien. Là il n'avait l'air que vide. Lui qui a toujours été plein de vie, ça ne lui ressemble tellement pas.
'' - Qu'est-ce-que tu fais ici ? '' un petit sourire narquois naissait sur ses lèvres alors qu'il quittait le côté de la salle pour s'avancer vers moi. Les bras croisés dans le dos. Son jean slim épousait ses jambes de sportif. Tant de fois j'ai eu la chance de l'avoir près de moi. Ça fait mal de le revoir si près. Parce que putain ces derniers mois ont été vraiment difficiles. Faire comme si tout allait bien, que finalement c'était mieux comme ça à tout le monde, c'était épuisant. Je suis épuisée. Voilà c'est tout. Quant-à moi, je ne bougeais pas d'un millimètre et attendais la suite. S'il s'était déplacé c'était qu'il en avait les raisons. Rayane fait rarement les choses par hasard. Et quand il a quelque chose en tête, il l'a jusqu'au bout. 
'' - Je vois que tu as déjà atteint les quarts de finales. C'est mérité, bravo. '' je fronçais les sourcils face à cette réponse qui n'avait rien à voir avec ce que moi je lui avais demandé. Pourtant je pensais maîtriser suffisamment le français pour qu'il comprenne ce que je disais. Il le faisait exprès ce petit enfoiré. 
'' Merci mais ça ne répond pas à ma question. '' je croisais de nouveau mes bras pour lui faire face alors qu'il venait d'arriver à ma hauteur. Son t-shirt marron relevait la lumière de ses yeux. Deux diamants qui fondent. Bordel qu'il est magnifique.
'' - Je suis là pour toi. '' je riais nerveusement, parce que je savais parfaitement qu'il ne me disait pas tout. Je te connais trop bien Bensetti. La porte s'ouvrit sur Laurent qui, déjà en sueur devait avoir couru pour ne pas aggraver son cas auprès de moi. Ses yeux allaient de Rayane à moi sans sourciller. Il ne devait pas s'attendre à le voir ici. En même temps, moi non plus. Je voyais du coin de l'œil que mon ex ne lui adressait pas un seul regard. Il se contentait de me fixer, les yeux chaque seconde un peu plus brillants. 
'' - Salut Denitsa.
- Laurent..
- Tu peux nous laisser seuls deux minutes s'il te plaît ? Après je m'en vais pour vous laisser travailler. '' Ray venait d'intervenir. Je n'étais pas au courant, mais soit, je me laissais faire. Déjà pas mal de temps que j'attendais qu'il revienne. Maintenant qu'il était là, je n'allais pas tout de suite le rejeter. Je voulais d'abord savoir ce qu'il me voulait. Et pourquoi il était là, aujourd'hui et pas un autre jour. Cette date n'était pourtant pas importante pour nous et rien ne pouvait me montrer ce qu'il pensait. Moi qui pouvais lire comme dans un livre ouvert dans ses yeux, aujourd'hui c'est impossible. Ça fait mal.
'' - Euh ouais pas de soucis.
- Merci. '' je restais stoïque face à la scène qui se passait devant mes yeux. Laurent fit machine arrière et quitta la salle sans faire de bruit nous laissant une nouvelle fois seuls. Comme il le voulait. Mais pourquoi ?
'' - Pourquoi tu es venu ?
- Je t'ai répondu.
- Tu appelles ça une réponse ?
- Comment se passent vos entraînements ? Il est gentil avec toi ?
- Oui. Il est très sympa. '' encore une fois il évitait de répondre à mes questions alors que moi je m'y sentais obligée.
'' - Et il apprend vite ?
- Il était danseur, alors oui. Plus vite que toi. '' je lui envoyais des piques quand je le pouvais. Je voulais juste savoir pour quelle raison il était là. Ce n'était pas un crime quand même !
'' - Je suis sûr que tu vas gagner encore une fois cette année.
- Si tu le dis...
- Pas trop crevée ?
- J'ai l'habitude à force...
- Mais cette année c'est différent. Non ? '' il avait raison, mais je ne voyais pas exactement où il voulait en venir. C'était sûrement pour ça, qu'il était là, face à moi.
'' - Je pense souvent à toi tu sais. Je pense à toi parce que t'es spéciale pour moi. Et pas seulement pour la place que tu as occupé, mais plutôt pour celle que tu auras bientôt.
- Je comprend rien Ray... '' et c'était la vérité, je voyais vraiment pas où il voulait en venir mais je me laissais faire. Des paroles gentilles, j'en avais cruellement besoin. Et si c'étaient les siennes, c'était encore mieux. Je prenais ce qu'il voulait bien me donner.
'' - J'me suis comporté comme un connard. J'ai fait que des conneries Déni.
- Pourquoi tu viens me dire ça que maintenant ? Ça fait déjà quelques mois qu'on s'est séparé.
- J'ai fait une connerie en m'en allant princesse. Je suis désolé. '' les larmes me montaient aux yeux. J'en rêvais de ce moment. Est-ce-qu'au moins je délirais pas ?
'' - Tu es certaine que les entraînements se passent bien ?
- Euh bah oui. Je comprend pas pourquoi tu insistes autant avec ça. Laurent est gentil, professionnel, pas très vanneur, je rigole pas tous les jours. Mais au moins je suis sûre de pas tomber amoureuse de lui. ''

Je suis une de ces personnes qui n'aime pas facilement les gens qui les entoure. C'est facile pour moi de devenir amie avec les autres. Mais dés que ça commence à aller plus loin, c'est tout de suite plus compliqué.
Après l'émission, notre relation a considérablement évoluée. J'étais méfiante. Rayane c'est quelqu'un qui ne lâche jamais rien. Il n'aurait certainement pas gagné dals sinon. Mais plus les jours passaient plus on se rapprochait. Parce qu'on se voyait autrement que devant des caméras. Que devant un public qui n'attend que ça. Il a je pense tout essayé avec moi. Il a fini par me dire qu'il avait eu quelques relations sérieuses mais que ça n'avait mené à rien. Pourquoi ? Je m'étais demandé moi aussi. Ça n'est allé nul part parce que c'était pas la bonne.
'' Je crois à l'amour éternel, les amourettes comme ça de quelques mois ça ne sert à rien. C'est pas ça le vrai amour. Quand je serais amoureux, je sais que ce sera pour la vie. '' et il m'avait dit ça en me laissant devant la porte de chez moi. Je crois que c'était trois jours avant la saint Valentin. C'est là que j'avais commencé à me poser des questions. Les paroles romantiques de Ray fallait les encadrer. Pour lui cette fête c'était carrément commercial. Il voyait même pas sa vie avec une femme à ses côtés. Et puis un jour il m'a balancé ça comme une bombe. C'est là que je me suis laissée prendre à son jeu. Parce qu'il fallait l'avouer : moi aussi je l'aimais bien. Même beaucoup. Le 21 Mars c'est la date à laquelle j'ai compris que c'était lui et pas un autre. Et ça n'a pas changé. 
De ce côté-là, rien n'a vraiment changé.

'' - C'est vrai. Il paraît que j'ai eu cette chance moi. '' je sortais de mes pensées alors que j'étais à des années lumières de cette salle de répétition. Je fronçais encore un peu plus les sourcils. Je ne comprenais toujours pas. Comment ça il avait eu cette chance ? Je pensais qu'il le savait que je l'aimais. Je pensais le lui avoir montré assez régulièrement. Apparemment j'me suis trompée. Voyant que je ne répondais pas il poursuivait :
'' - Quand comptais-tu me le dire ?
- Te dire quoi ? '' il s'approcha de moi pour poser sa main droite, ferme et chaude contre mon ventre. Une larme roula sur ma joue. En réalité je ne pensais pas vraiment le lui dire. Il n'en aurait sûrement pas voulu et moi je pouvais pas me persuader de l'abandonner. Je l'aimais déjà. C'était tout ce qui me restait de l'homme en face de moi. J'étais prête à tout pour le garder.
'' - T'es enceinte Denitsa. T'es enceinte de moi. Et quand j'ai appris ça j'ai pris la direction des studios. Pourquoi tu m'as rien dit ? Pourquoi t'as pas appelé ? Même si on était séparé je serais venu Deni. '' je m'écartais de lui pour redevenir lucide quelques instants.
'' - J'avais envie de t'embrasser, j'avais envie de te faire des enfants, d'être à toi, d'être ta femme. Mais je savais pas si on pouvait y arriver.
- J'ai besoin de toi. Je suis tellement désolé. S'il te plaît, pardonne-moi. '' je savais pas s'il avait besoin de me supplier pour que je lui saute au cou mais je l'ai fait quand même.
'' - Tu as dit que tu voulais être ma femme ? '' je pleurais de joie.
'' - Suis moi. ''

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Coucou les amis ! Je crois que c'est un des Os que j'ai le plus peur de poster.
J'espère que vous allez l'aimer !
Xxx Lisa.

One shootOù les histoires vivent. Découvrez maintenant