Roxanne

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Il y a des choses qu'on préférerait que personne ne sache parce que ça fait trop mal. En soit, la position dans laquelle j'étais ne devrait même pas m'être douloureuse. Mais si c'était tellement évident est ce que ça viendrait réellement de moi ? C'est pas sûr.

Je suis une de ces personnes qui font des conneries à peu près partout. Je suis ce genre de personne qui aime amuser les autres pour ne pas penser à lui en premier. Ce n'est pas être gentil c'est être désespéré. Je ne dis pas non plus que je le suis. Mais je me suis déjà senti mieux je dois bien l'avouer.
Ces quelques semaines ont été éprouvantes. Tout ce sport, tout ce stresse, ça n'est vraiment pas fait pour moi. Mais c'est cette adrénaline là qui me fait grandir un peu plus chaque jour. Je ne devrais déjà pas être là. Je ne devrais pas être dans cette salle avec cette personne là. Ou plutôt, ces personnes là.

J'aurais dû me retrouver avec une grande blonde et jamais il n'y aurait eu de soucis. J'aurais pu coller mon corps au sien sans qu'il y ai de conséquences. Mais comme par hasard une nouvelle fois je n'ai pas de chances. Ils m'ont mis une petite brune à la peau de pêche. Je suis censé être indifférent au genre de femme que je préfère ?

Alors oui il y a des choses qui ne devraient jamais se savoir.

Jamais personne ne doit comprendre que j'avais un violent penchant pour ma danseuse. Personne non plus devait s'apercevoir que je fantasmais un peu plus chaque semaine.

En plus de tout ça, je suis partagé entre le fait de ne rien faire, pour perdre et être sur de partir et cette volonté acharnée que je ne me connaissais pas pour rester au maximum à ses côtés. Depuis quand étais-je aussi contradictoire ?

J'étais à peu près certain de danser avec Kathrina. Mon pote Brahim avait dansé avec elle, de par notre corpulence similaire et notre taille identique, cela m'avait paru logique. Je pensais échapper à une attirance que j'allais être incapable de contrôler. Mais non, je me retrouve là à devoir la porter, à devoir faire croire ou prouver que j'ai envie de la sauter.

Cette nouvelle danse est d'autant plus difficile vu que c'est un tango. Qui dit tango dit sensualité. Je sais l'être mais pas devant des caméras. Pas devant une personne que je refuse catégoriquement de regarder ailleurs que dans les yeux. Pas quand mon cœur s'ouvre sans que j'y consente.
'' - Il faut vraiment pas que tu rigoles.
- Non mais je sais.. '' oh oui je le savais. Cette danse est le dernier des châtiments. Et dire que j'avais déjà supporté sa samba avec cet abruti fini il y a quelques semaines. Je crois qu'avoir écrasé mon point dans le mur de ma loge n'a pas été une de mes plus brillantes idées.

C'est bien là que j'ai arrêté de réfléchir. Oh oui c'est bien là que j'ai commencé à faire n'importe quoi. J'ai acheté des fleures à la con, j'ai cuisiné des chocolats pendant une semaine - alors que je me laisse presque mourir de faim - j'ai même fait marquer deux t-shirt de nos deux noms dans un cœur. Quel genre de personne suis-je devenu ?

Si je rigole c'est bien parce que je n'arrive qu'à danser avec elle. Fauve était l'appât que je traquais. Denitsa m'avait cherché avec Brian. Je n'étais pas comme ça mais j'avais passé la semaine à faire la gueule. Un vrai gamin. Et puis j'avais même fait le gentleman amoureux pour ses beaux yeux. Là c'était la fin du fin.

Maintenant j'avais deux danseuses devant moi, une blonde et une brune, les deux avec un accent. Mais une seule pouvait faire craquer mon jean en parlant. Et ce n'est certainement pas Louise. En soit je n'avais aucun problème à gérer deux femmes en même temps. Le problème n'était pas là, encore une fois c'était trop simple.

J'encadrais son frêle corps dans mon robuste cadre. Deux corps étrangers se moulaient autour du mien. J'étais devenu une sorte d'homme objet. J'avançais devant le miroir en essayant systématiquement de respecter toutes les consignes qu'on m'avait inculquées.

One shootOù les histoires vivent. Découvrez maintenant