Mine

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Je commence à t'aimer quand je finis de te détester. C'est horrible de regarder ces gens s'aimer alors que moi je dépéris sans que personne n'y prête attention. Le ciel est lourd et noir de sens, j'aimerais m'envoler loin d'ici. C'est dur de te savoir sur le point de te marier avec l'homme de ta vie. Pourquoi cette personne ce n'est pas moi ? Qu'est-ce-que je fou là d'ailleurs ? Ici n'est pas ma place. J'aimerais ne jamais t'avoir rencontré si tu veux tout savoir. Parce que sans toi je serais pas dans cet état là. Je suis toujours dans ma foutue voiture, tout le monde klaxonne alors que je n'ai même plus la force d'appuyer sur la pédale d'embrayage pour faire avancer ma voiture. 
Il fût il temps, on était beaux, on était amoureux, pire on était vivants, moi du moins je l'étais. 
Dis moi pourquoi tu m'as fait venir si c'est pour me tuer ? 
Tes amis m'ont accueillis à bras ouverts, et ton mari aussi devrait pas tarder à venir me saluer, si au moins il sait ce qu'il y a eu entre nous ? S'il y a vraiment eu quelque chose entre nous. Je devrais arrêter de me battre contre moi-même, baisser les bras et continuer ma vie sans toi. Exactement comme tu l'as si bien fait. 
Te soutiens-tu de ce qui nous liait autrefois ? Te souviens-tu de pourquoi tu m'as aimé à en crever ? De pourquoi on s'est quittés ? Sûrement que tu avais raison. Après tout, on était peut-être pas fait pour être ensemble, on avait des chemins différents à suivre ? Le fait est que jamais je n'aurais voulu que ça se termine. Tu sais ce que j'en pense, tu sais qui je suis. Pourquoi alors tu me fais ça ? La plaie n'était même pas refermée, et toi tu viens m'achever avec ton invitation de mariage ? Pourquoi, je mérite vraiment que ça ?
Quand je t'ai connu c'était tellement différent, tellement simple et limpide. Le fait est que je voulais plus, toi non, mais apparemment ça ne dépendait que de la personne, vu qu'aujoud'hui on y est : je suis à l'autel, enfin non, j'attends à l'entrée. C'est pas ma place ici. Je devrais te laisser vivre ta vie. Mais si tu m'as invité, c'était clairement pour me prouver que tu savais avancer sans moi. Aucun problème, tu veux que j'te dise ? La vérité elle est claire et précise : je veux te récupérer, parce que t'es la femme de ma vie. Tu devrais être ma putain de femme, et je devrais être à sa place aujourd'hui. On était trop cons pour comprendre. On était trop cons pour s'aimer bien.
Mais je peux pas croire que tu l'aimes comme tu m'aimes moi. Je suis qu'un putain d'égoïste de penser ça. Qui je suis pour prétendre que tu m'aimes encore ? 
'' - Tu viens ? Tu vas rater la cérémonie. '' je ne sais même pas qui me parle mais je ne l'écoute pas. Je ne suis personne, je ne suis que ton ex qui n'a plus aucune importance si au moins j'en ai déjà vraiment eu une. Le problème c'est que je savais que c'était la cas. On s'aimait encore, et il n'y avait aucune raison apparente pour que je reste encore loin de toi. Tous tes amis sont là, tous ceux que tu aimes sont à tes côtés, présents pour toi. Alors qu'est-ce-que tu fous là avec l'homme qui n'est pas celui qui doit passer le reste de sa vie à tes côtés ? La vraie source du problème vient des mots que j'ai trop souvent pris à cœur alors que ça n'aurait pas dû être la cas. Quand tu me disais en jouissant que tu m'aimais au-delà des étoiles. Tu pensais vraiment ce que tu disais ou c'était encore une des nombreuses illusions que se sont installées dans ma tête ? Je n'étais pas fou, j'y croyais c'est tout. 
J'étais peut-être le seul après tout. 
Au début j'ai cru que tu allais m'appeler, que tu allais m'écrire, que tu viendrais me chercher. J'ai longtemps cru que j'allais te manquer. Mais la seule fois où j'ai eu des nouvelles de toi c'était pour apprendre que tu allais te marier. C'est sympa n'est-ce-pas ? 
Celui qui s'investit le moins tient les commandes. C'est aussi simple que ça. Tu n'en avais certainement rien à foutre au fond de ce que j'essayais désespérément de construire avec toi. J'ai tout donné, j'ai baissé les armes, j'ai même mis mes rêves entre parenthèses pour tes beaux yeux. Parce que si tu étais heureuse je l'étais également. 
Mais là, je peux pas l'être. Pas quand je t'imagine au bras d'un homme qui n'est pas moi. T'imagines ce que t'es en train de me faire ?
Je t'imagine tous les jours mais tu n'arrives jamais. Je suis trop con pour encore y croire. Mais je peux pas me résoudre à te laisser m'échapper encore une fois. Encore une fois sans rien pouvoir y faire. Je peux pas digérer que tu m'ait déjà oublié alors que je rêve de toi toutes les nuits. Alors non je ne vais pas assister à ton mariage, je ne vais pas le subir, je vais l'élever à nous. Qu'au moins tu n'ai pas dépensé autant d'argents pour rien. 
Dis moi ce qu'il a de plus que moi. Dis moi pourquoi lui peut t'embrasser à se tuer, pourquoi il t'a à ses côtés et pas moi. 
J'ai merdé, t'as merdé, on a merdé. 
J'ai le ciel qui me tombe sur la tête si jamais
tu franchis cette porte de voiture à ses côtés. Si jamais tu t'envoles n'importe où il pourra te faire tout ce dont je rêve. Si jamais tu t'enfuis, il ne restera plus rien de moi, ce n'est pas un délire de plus. C'est tout ce que je désire. 
Je le savais dés le départ que ça serait bancale. Tu m'as laissé croire que tu serais à moi. Qu'est-ce-que je croyais ? 
Mais tu ne rentreras certainement pas avec moi ce soir. 
Bébé tu peux essayer de me mentir mais je sais encore lire dans tes yeux. Tu n'es pas toi, tu n'es pas amoureuse de lui. Avoue-le, je suis fait pour toi. C'est un peu prétentieux, mais putain ce que c'est vrai. Y a rien de plus vrai à cet instant précis. 
Je peux pas rester à rien faire une fois de plus. Tout ça parce que je peux plus vivre sans toi. Je t'en ai beaucoup voulu, sache le, je pouvais plus te voir même en peinture. Mais tu vois, je suis certainement plus fort que ça et la rancune n'a jamais été mon truc. Tu croyais pas en l'amour c'est ça ? Quand on s'est connu t'étais tellement loin de ça. Dis moi, où est passé celle que j'ai rencontré dans cette rue sombre et étroite, qui m'a sauté au cou pour me dire à quel point elle était malheureuse ? Tu n'étais plus qu'un semblant de femme quand je t'ai rencontré ce soir-là. La preuve : tu t'es laissé berné par le premier venu. Une chance que ça été moi, qu'est-ce qu'il se serait passé sinon ? Tu te mets en danger, tu n'écoutes jamais ta foutue conscience, comme si cette salope elle pouvait vraiment que te trahir. Encore aujourd'hui tu l'ignores totalement. Tu serais pas là sinon, on serait pas tous à un degré aussi critique de conneries. 
J'étais ton support, ton aide quand tu allais t'écrouler, mais dis moi Denitsa, qui te sèche tes larmes lorsque tu pleures dans ton lit au plein milieu de la nuit ? Qui prétend de rendre ton vrai sourire quand le noir de ton maquillage a recouvert ta peau ? Personne d'autre que moi ne peut avoir ce rôle, et tu sais pourquoi ? Parce que je suis celui qu'il te faut. Celui qui t'aimeras jamais comme tu es vraiment, râleuse et chiante, attachante et aimante. Je t'aime dans toutes tes nuances, sous toutes tes facettes avec n'importe quelle humeur, n'importe quelle tenue. 
Alors dis-moi, quel homme pourrait prétendre me remplacer ? 

J'ai dû remonter toute la route que j'avais semblé parcourir dans un état second il y a même pas une demi-heure. Les rues de Paris sont bondées. Quelle idée tu as encore eu de te marier ici ? Je savais parfaitement ce que j'étais en train d'aller chercher. La seule chose que j'aurais dû faire du temps que tu étais encore à moi. Si jamais je dois vivre sans regrets alors je devais le faire. Pour toi, pour nous. Parce que tu mérites d'être aimée comme tu le mérites. Même si je t'ai détesté de toutes mes cellules de me faire sentir si faible face à toi. Oui je pourrais me plier à tes pieds je le ferais. Oui tu es mon souffle, mon oxygène que je respire, et sans toi je m'étouffe. On dit qu'entre l'amour et la haine il n'y a qu'un pas, mais putain c'est tellement vrai. Tu crois qu'un jour tu arriveras à me pardonner de t'aimer ? Parce que je sais parfaitement que c'est de ça dont tu as si peur. Tu as peur de t'attacher, parce que le seul homme à qui tu as fait confiance, il t'a retourné pour mieux te piétiner. Mais je suis pas comme ça, je serais jamais ce genre d'homme. Alors fais moi confiance et arrête de fuir dés que je fais un pas vers toi.
Si tu ne veux pas de ce que je t'offre maintenant, je jetterais l'éponge, car au-delà de ça, c'est impossible. Tu te rappelles ? S'aimer jusqu'aux étoiles ? Et qu'est-ce-qu'on s'en foutait si on était clichés, on était ensembles et c'était tout ce qui nous importait.
Je remonte dans ma voiture et enclenche une énième fois la première pour démarrer en trombe dans la circulation toujours plus bouchée de la capitale. La cérémonie devrait bientôt être commencée et c'est tant mieux. J'ai toujours été en retard dans tout ce que je faisais. Ce n'était certainement pas aujourd'hui que ça devait changer. C'était même maintenant que je devais être le plus en retard possible. Qu'elle comprenne que c'est moi. Rien que moi. Celui qu'elle aime. Sans aucune carapace à la con, sans aucune triche. Rien que mon amour apparent pour elle. Si fort que j'ai parfois peur qu'il me tue. 
J'ai jamais cru aux fins heureuses tu sais.
Je me garais au même endroit qu'avant que je ne parte. L'herbe fraîchement coupée venait embaumée mes narines alors que je marchais à pas décider vers l'autel. Je me dois de récupérer ma place. La voix du maire parvint jusqu'à mes oreilles alors que j'arrivais vers la salle où tout le monde attendait le verdict. 
'' - Si quelqu'un souhaite s'opposer à cette union qu'il le fasse maintenant ou se taise à jamais. '' normalement dans cette situation personne ne dit rien parce que les deux mariés sont faits pour être ensembles, et qu'il n'y a aucun dégénéré dans les parages prêt à tout foutre en
'' - Si. Moi je m'oppose. '' toutes les paires d'œils se posent sur moi, je suis comme un objet de foire qu'on essaye de comprendre le comportement. Denitsa sait ce que j'ai en tête, ses yeux se perlent de larmes, alors qu'à l'évidence, elle ne sait rien. 
'' - Je t'aime comme j'aurai aimé qu'on m'aime. Je pense que tu étais cette personne. Je pense que tu comprenais quand je te disais mes sentiments. Je sais que tu as juste peur. Que si tu te maries aujourd'hui c'est uniquement par manque d'affection. Mais tu sais aussi bien que moi que je suis le seul à te faire pleurer de rire, à faire apparaître ton vrai sourire, celui qui m'est réservé. Alors, je veux être avec toi, parce que je pense que tu m'aimes. N'est-ce-pas ? '' le temps semblait s'être suspendu alors que la mariée restait liquéfiée sur le sol, incapable de bouger. 
Si je peux me plier face à toi.
Je posais mon genoux sur le sol et regardait cette femme dans les yeux alors qu'elle se tournait face à moi, ses mains cachant sa bouche grande ouverte de béatitude. Je sortais l'écrin de ma poche et le tendait face à moi lui ouvrant mon cœur en grand. 
'' - Oh mon dieu. '' la voix de Jade, sa meilleure amie me parvint alors que Denitsa s'avança en soulevant sa longue robe blanche du bout de ses doigts. Sa main frappa ma joue rugueuse alors que je ne bougeais toujours pas.
'' - Me refais plus jamais ça Bensetti. Je veux que tu te souvienne que je t'ai aimé. '' elle prit la bague et la glissa à la place des deux autres sous le regard choqué de tous moi y compris. Dans un mouvement elle me tirait à ses lèvres par le col de ma chemise. 
S'aimer pour mieux s'oublier ? Autant aimer à s'oublier soi-même.

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Coucou les amis. Nouvelle partie que j'aime beaucoup je vous l'avoue. Désolée de cette absence ! Avis ?
Xxx Lisa.

One shootOù les histoires vivent. Découvrez maintenant