Say you love me

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Je ne savais même pas quelle heure il était et je m'en fichais royalement. Je ne l'avais pas vu depuis des jours. Je n'arrivais plus à rien. Je n'arrivais plus à dormir, plus à manger, plus à danser. Je ne pensais pas qu'en le rencontrant il allait tant avoir d'influence dans ma petite vie. Je ne montrais pas facilement mes sentiments habituellement. Mais cet homme avait le pouvoir de faire ressortir ce dont personne d'autre ne parvenait à faire. On avait gagné. On avait déconné aussi c'est vrai. Je lui en voulais d'avoir balancé la première excuse qui lui venait en tête. Je savais pertinemment que dans sa boîte crânienne ça sonnait vrai. Il était en panique totale. En plein flippe. Et il a réagi comme il a pu. Mais il a vraiment pas géré. Oh non vraiment pas.
En déverrouillent mon téléphone et allant sur les photos dans ma galerie personnelle je revoyais des photos de nous deux qui me sautaient au visage. Celle de notre victoire, notamment. Mais pas seulement, celle où il m'a embrassé. Ce n'est qu'à ce moment précis que je me souvenais dans quel but j'étais depuis dix bonnes minutes en bas de chez Rayane. Je devais lui poser cette question. Celle qui allait me rendre folle si elle continuait à tourner en boucle dans ma tête. Pourquoi m'avait-il embrassé ? J'avais besoin d'une vraie réponse. Sinon j'allais perdre la tête. Son immeuble était plongé dans la pénombre et le dernier étage était éclairé d'une faible lumière tamisée à peine visible depuis l'extérieur. On était en plein hiver et il faisait relativement froid dans ma petite voiture. Je réfléchissais avant de sortir de la voiture. Était ce une bonne idée ? J'avais qu'une question à lui poser mais avait il une réponse à me donner ? Allait il m'ouvrir ? Si ça se trouve il n'est même pas seul.. et il est peut être en train de mettre dans son lit une jolie brune qui lui montrait ses sentiments, elle. J'avais parfois été très dure avec lui mais je ne le regrettais pas vraiment. Il savait que j'avais mon caractère et ça me permettais de ne pas paraître trop faible devant lui. Il ne voyait que ma carapace que je m'étais forgée au fur et à mesure de mes années de Danse, de solitude et de travaille acharné. Mais Rayane avait fissuré cette image assurée que je m'efforçais de faire paraître devant les autres de mon entourage. J'avais ma fierté et je tenais tout de même à paraître crédible. Mais il fallait bien avouer qu'il n'était pas comme les autres. Il paraissait avoir été crée sur mesure spécialement pour qu'on se rencontre. J'étais faible face à lui. Oh oui. Toute personne fatiguée nécessiterait en soit de dormir. Eh bien pas moi. Moi je n'avais besoin que de lui et de son énergie à toute épreuve. Il me suffisait de le voir courir et sauter partout pour me redonner l'énergie de bouger avec lui. Il était ma pile de rechange. Je ne savais pas vraiment ce qui nous avait rapproché, je veux dire plus qu'avec mes deux partenaires précédents. Avec mon premier partenaire on avait également passé plusieurs soirées ensemble. Mais c'est vrai que en y repensant de plus près ça n'avait pas été autant qu'avec mon petit jeune plein d'énergie. Rayane était un comédien et ses tournages se passaient beaucoup le matin et le début d'après midi, alors les soirées et nuits c'étaient nos heures d'entraînement. J'adorais beaucoup plus de choses que je ne pensais au départ chez lui. Il était très drôle il fallait le dire. Son humour était toujours présent même si le moral lui n'y était pas. Il était très beau, voir même magnifique. En revanche je ne pensais pas le lui avouer aussi facilement. Il savait jouer de ses expressions et de son corps vu son métier. Il savait également danser. Ce n'est pas pour rien qu'il a gagné l'émission de Danse dans laquelle nous avons participé tous les deux. J'ai déjà dit qu'il avait un corps parfait ? En fait oui et le plus impressionnant selon moi, c'est que c'était totalement naturel. Il n'a jamais voulu me révéler grâce à quel sport il avait ce corps-là. Je savais juste qu'il avait fait de la boxe, du tennis etc. Et il peut d'abattre tranquillement durant une semaine des pizzas alternées avec de la mal bouffe. Et même s'il était tout tout petit, il embrassait vraiment bien. Et il jouait de la guitare. Est ce qu'il avait un défaut, franchement ? Oui ! Oui il n'est pas du tout, du tout ponctuel !
Je regardais par la fenêtre, il fallait que je monte, je le savais, j'avais besoin de la réponse à la question qui me hante jour et nuit depuis notre victoire. Qu'est ce que j'étais véritablement pour lui ? Un jouet ? Un instrument ? Un coup ? Une histoire ? Une envie ? Un dérapage ? J'avais besoin du fin mot de l'histoire pour m'en tenir enfin au fait. J'avais envie que ce qui s'était passé il y a quelques jours était aussi important pour lui qu'il l'était pour moi. Je n'avais pas l'habitude de me dévoiler. Mais s'il le souhaite, j'étais prête à déposer mon monde à ses pieds, mon cœurs entre ses mains et ma vie dans la sienne. Il était devenu si important en quelque semaines à peine ! Personne à part ma propre famille ne me connaissait comme lui.
J'étais déjà venue quelques fois dans son appartement. À l'époque je faisais tout pour que notre relation reste telle qu'elle était. Aujourd'hui ça me paraît véritablement impossible. Pour la première fois depuis des années j'avais envie que la situation qui se proposait à moi dérape complètement. J'avais envie de me laisser bercer par la passion et ne plus rien maîtriser. J'avais envie de perdre pied avec lui et de nous construire une bulle d'oxygène rien qu'à nous où j'allais enfin pouvoir me sentir moi-même. J'allais bientôt devoir repartir pour Montréal. Je savais que ce soir je jouais le tout pour le tout. Que s'il n'en avait rien à faire de moi et que je venais de me monter un film pour rien toute seule dans mon coin, je ne reviendrais pas. En fait je savais parfaitement que je ne m'en remettrais jamais. Rayane était devenu mon astre solaire. Celui autour duquel je gravite sans jamais pouvoir changer de directive.
Je sortais de ma voiture et entrais dans le bâtiment, je me souvenais du code pour entrer. Je prenais l'ascenseur et attendais dans la petite boîte, morte de trac. Mes talons claquaient sur le sol. Je toquais deux fois sur sa porte et derrière celle ci j'entendais quelqu'un approcher. C'était lui. Lorsqu'il ouvrit la porte un immense sourire fendit son visage en deux. Ses yeux brillaient d'un éclat dont lui seul avait le secret.
- Entre fais comme chez toi, me dit Rayane en ouvrant davantage la porte, alors que je pénétrais dans son petit intérieur il continua à parler dans mon dos : Bonsoir Denitsa. Je remarquais que sa voix tremblait, il n'avait pas l'assurance que je lui connaissais d'habitude alors je me retournais et le regardais plus sérieusement. Il était en jean, t-shirt noirs, ses cheveux étaient en bataille, signe qu'il avait passé sa main dedans à plusieurs reprises. Son visage de bébé était légèrement rouge au niveau des joues et ses yeux brillaient comme des diamants émeraudes.
- Bonsoir Rayane, j'avançais un peu plus vers lui et lui touchais le front, ça n'a pas l'air d'aller ? Tu es tout rouge. Tu n'as pourtant pas de fière, j'étais réellement inquiété pour le petit jeune en face de moi.
- Tout va bien, je te sers quelque chose à boire ?
Quelle bonne idée ! Avoir autant réfléchi seule dans la voiture durant plusieurs dizaines de minutes m'avait donné soif.
- Je veux bien s'il te plaît.
- Mais encore ? Il arqua un sourcil ce qui me fit lever les yeux au ciel, ce qu'il est agaçant !
-La même chose que toi.
- Bien Madame.
Madame ? Je me souviens d'une discutions que nous avions eu alors qu'il me parlait d'une sortie qu'il avait fait avec ses fans. Il détestait appeler une jeune femme non mariée Madame, c'était une torture pour lui. J'en déduisais donc qu'il me provoquait. Et donc que j'allais rentrer dans son jeu.
- Mademoiselle, il riait suite à ma réplique et pris un faux aire de bagarre avant de répondre :
- Ou la la tu cherches la merde ? Je riais de plus en plus fort suite à l'accent qu'il avait pris pour dire cette phrase, l'humour, j'adore son humour !
- Tu veux te battre ? Même à mes oreilles ça ne paraissait pas du tout crédible mais c'était le dernier de mes soucis. Et tout d'un coup, sans que j'ai pu calculer la moindre chose, Rayane était sur moi, une main tenant mes poignets et d'autre me forçant à relever ma tête. Il était si proche de moi que je pouvais sentir son parfum, à moi que ce ne soit son odeur naturelle ? Aucune senteur au monde n'égalait celle-là.
- Et maintenant Madame qu'est ce que tu vas me faire ?
Oh si tu savais Ray... Il s'agissait du bon moment et j'en étais pleinement consciente. Je ne savais pas s'il voulait vraiment cela. Mais qui ne tente rien n'a rien pas vrai ? Mon choix était fait à l'instant même où mes yeux s'accrochèrent à ses lèvres entre ouvertes. Elles avaient l'air douces, appétissantes et totalement offertes. Je savais qu'il se perdrait dans mon regard alors je me forçais à remonter vers ses yeux qui me fixaient avec une telle intensité que j'en eu le souffle coupé. J'allongeais mon cou et approchais avec une lenteur voulue mon visage du sien. Complément sous mon emprise, Rayane se laissa faire sans forcer et me rendit mes mains que je m'empressais de passer dans son cou et ses cheveux soyeux qui étaient encore humides d'une douche. Oh qu'il était beau. Je ne pouvais plus me le cacher. C'était pourtant une évidence. J'avais des sentiments pour mon complice. J'aimais cet homme et je venais seulement de m'en rendre compte. Alors je pris possession de ses lèvres et rattrapais le temps perdu. Il s'empressa de me répondre jouant avec ma bouche. Il me titillait à en perdre haleine. Au bout de plusieurs minutes il interrompit notre baiser pour me regarder et reprendre son souffle devenu rare. Moi j'attendais le verdict. J'étais tendue comme un arc, prête à exploser. J'avais envie de lui arracher ses vêtements et j'avais besoin de tout mon self-control pour ne pas faire ce qui pourtant me démangeais. Il fallait que je sache. Maintenant.
- Ray ? Ma voix n'était qu'un murmure doux contre ses lèvres encore humides.
- Oui ? C'est le moment de lui demander.
- Pourquoi n'est pas notre premier baiser ? Devant son air perdu et interrogateur, je me disais que son cerveau n'était plus irrigué correctement alors je continuais plus précisément, tu voulais uniquement me remercier ?
- Deni... je le regardais dans les yeux, davantage tendu chaque seconde qui s'écoulait. J'ai tellement peur d'entendre sa réponse. Deni... Je suis vraiment désolé d'avoir choisi cette excuse bidon qui ne tient même pas la route. La vérité c'est que je ne sais moi même pourquoi j'ai fait ça.. Mais tout ce que je sais... C'est qu'aujourd'hui, maintenant, tu es la seule qui compte à mes yeux... Denitsa, je t'aime.
Choc planétaire instantané dans ma tête. Il m'aimait ? Il m'aimait vraiment ? Je passais du stress extrême au désir irréel qui partait dans la démesure. Je n'avais même pas répondu et ce dû être l'explication qui lui manquait puisqu'il se leva. Non ne pars pas ! Pas maintenant ! Je me levais à mon tour suivant le même mouvement et le fit s'assoir. Je pris place sur ses genoux. Il n'avait pas compris le message ? Très bien, j'allais être plus explicite dans ce cas. Je retirais mon t-shirt et l'envoyais voler à travers le salon. Ses yeux me dévisageaient. Mais il avait compris le message apparement. Je l'embrassais de nouveau et lui retirais rapidement son t-shirt. Mes jeux de bassin fonctionnaient, des gémissements lui échappaient. Sa tête se rejeta en arrière me laissant le champs libre pour lui démontrer à quel point je l'aime moi aussi. Très vite il me portait dans sa chambre située en duplex. La nuit était pleine de tendresse et d'amour.
Une respiration derrière mon oreille me tira de mes songes les plus profonds. Il faisait presque frais dans la pièce dans laquelle je me trouvais. Une odeur masculine et sexuelle se dégageait du lit. Un corps puissant m'enlaçait par derrière. Son torse était chaud et ferme. Je pouvais le sentir monter et descendre en fonction des inspirations qu'il prenait. J'étais dans les bras de Rayane. Mystérieusement j'aurais voulu y rester pendant tout le reste de ma vie. Son bras droit était rabattu sur mes hanches et sa main était posée contre mon ventre plat. Les souvenirs de notre nuit écoulée me revinrent tel un boomerang. Je tournais sur moi-même et me retrouvais face à lui. La lumière du jour traversait les rideaux c'est pourquoi je pouvais admirer librement le visage endormi de l'homme en face de moi. On aurait dit qu'il n'avait aucun soucis au monde. Il paraissait encore plus jeune que lorsqu'il souriait. Mais il est jeune ! Les draps blancs étaient rabattus sur nos deux corps dénudés. J'avais également la libre vue sur son torse incroyable. J'étais persuadée que quatre-vingt-dix pour-cent des hommes en France voulaient son corps et il était là allongé à mes côtés. Je souriais et avec ma main gauche je caressais sa joue et sa barbe soyeuse. Le matin est toujours difficile pour Rayane et comme je ne savais absolument pas quelle heure il était je décidais d'y aller en douceur : je m'approchais davantage et l'embrassais délicatement sur les lèvres. Elles avaient un goût sucré, elles étaient douces. Instinctivement il me semble Rayane ouvrit sa bouche je pris cela pour une invitation alors je léchais sa lèvre inférieur et plus bas quelque chose se réveilla. Un œil vert vint scruter mon visage et sa main droite se glissa dans mes cheveux et contre ma nuque pour m'embrasser plus profondément. Il stoppa mon élan et je le regardais comme une idiote. C'est ça l'amour ?
- Tu vas me dévisager toute la journée Déni ?
Eh merde prise en flagrant délit. Je riais nerveusement puis caressais sa barbe naissante.
- Bon matin Ray, il rigolait, on ne disait pas ça en France mais je trouvait ça jolie.
- Salut princesse, dit il en m'entraînant vers lui pour continuer de m'embrasser

One shootOù les histoires vivent. Découvrez maintenant