Héroïne

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Tu es mon héroïne. Tu es le genre de fille que l'on ne peut oublier. Et ce n'est certainement pas moi qui dirais le contraire. Même un genoux à terre devant toi, j'me demande bien quelle force tu me donnes pour que j'arrive à faire ça. J'ai quand même réussi à foutre tout ton mariage en l'air. Sérieusement. J'ai eu les couilles d'aller acheter une bague pour te la pointer sous les yeux. J'ai réussi à te laisser m'embrasser devant l'homme qui devrait être l'homme de ta vie. Dis-moi, même si j'en ai rien à foutre, que maintenant je suis heureux, comment arrives-tu chaque fois à m'élever plus haut que jamais ? Sans toi j'aurais jamais eu le cran de faire ça. Qui sait, je ne saurais même pas ce que c'est d'aimer pour de vrai. Tout ça parce que c'est toi et uniquement toi. J'ai même l'envie de tout oublier si ça nous permet de recommencer sur de nouvelles bases. Dis moi, qu'est-ce-qu'on fait à présent ? Je prenais ta main, alors que la réception s'était totalement arrêtée. Je voyais vaguement derrière mes yeux pleins de larme que l'homme qui devrait être à ma place s'avança vers nous. Il allait me tuer, nous tuer.
'' - Denitsa. Tu peux m'expliquer ce bordel ? '' non, non elle ne pouvait pas. Ça n'aurait servi à rien qu'il sache la vérité de toute évidence. Ce qu'on a fait n'est pas forcément bien. Mais ça a été les plus beaux instants de ma vie. Parce que pendant quelques heures, quelques jours putain même quelques semaines elle a été totalement à moi. Rien qu'à moi et personne d'autre. Je voulais à tout pris son amour. Parce que j'aurais crevé si je m'étais pris un mur. Surtout si c'était elle qui me le donnait. J'aurais aimé qu'elle soit toujours avec moi. C'est pour ça que je pouvais pas m'en vouloir d'avoir gâché une si belle cérémonie. Parce que moi je savais, intimement j'étais persuadé qu'elle ne l'aimait pas. Qu'elle avait juste peur de se jeter à l'eau. Tout ça parce que lui prouver que je l'aimais au-delà de tout, au dessus de tout ce qui existe, ça lui paraissait tellement énorme qu'elle m'a pas cru. Mais je lui en voulais pas. Elle m'aurait dit un jour par n'importe quelle lubie qu'une histoire entre nous était possible. Je suis pas sûr que je l'aurais cru dés le départ. Parce qu'il faut le dire. Entre elle et moi ça n'a pas tellement été le plus évident. Elle était magnifique, elle était simplement elle même. Et moi, bah moi je suis con et jeune. Je savais pas ce que je voulais. C'est cliché mais c'est quand on a perdu les choses auxquelles on tient le plus qu'on s'en aperçoit. Sinon on considère que c'est acquis. Mais rien ne l'est jamais et ce n'est certainement pas parce qu'elle est pendue à mes lèvres pour lui prouver qu'elle m'aime moi que c'est un fait accomplit. Et je suis le premier à le savoir. Denitsa n'est pas une femme qu'on a comme ça. Et je savais que j'avais encore tellement de choses à lui prouver. Même avec une belle déclaration comme je l'avais fait, les choses n'avaient pas tellement avancées.
'' - Répond-moi. Pourquoi tu nous as fait ça ? Je croyais que t'étais heureuse putain ! '' s'il la connaissait réellement comme un homme qui va épouser la femme de sa vie, il aurait su qu'une femme est une vraie énigme. Et croire qu'elle est heureuse à un moment précis et que ce moment va s'éterniser. C'est croire que l'histoire est déjà finie. Je ne disais cependant rien. P arce que je n'étais juste pas mieux que lui ; je n'avais aucun droit de lui donner une leçon. Moi aussi Déni avait fini par partir pour retrouver un autre homme. Mais contrairement aux autres qui ont peut-être croisé son chemin, moi, j'étais venu la rechercher.
Fallait le dire, c'était l'acte le plus héroïque que j'avais jamais fait de toute ma vie.
Et le plus insensé aussi.
Mais si ça me permettait de la voir lui sourire avec une expression pareille. Je crois que je pourrais crever heureux.
'' - J'étais heureuse, je l'étais juste dans les bras d'un autre homme. Ce n'est pas de ta faute. Mais je crois juste que toi et moi on mérite quelque chose d'autre. Tu dois trouver la femme qui t'aimera comme je n'aurais jamais pu le faire. J'aurais aimé j'te jure. Mais tu vois, cet homme-là est rentré dans ma vie. Et je suis jamais parvenue à l'en faire ressortir.
- Je vais te tuer. '' Je baissais les yeux vers mes chaussures cirées que je ne met que pour des occasions très particulières. Ici ça en était une. Je devais prouver à la femme qui venait – quand -même – d'accepter d'être ma femme devant lui. J'aurais été à sa place, je n'aurais même pas demandé des comptes à ma femme, j'aurais tué le mec sans attendre mon reste. On ne touche pas à ce qui est à moi. Je suis exclusif quand ça la touche elle. C'est pas ma faute putain. Mais la voir à ses côtés, c'était totalement inacceptable. Je pouvais pas imaginer que ça allait se terminer comme ça. Parce que une seconde loin de ses bras peut me faire plier.
J'dis ça parce que ça n'aurait dû être qu'une histoire d'un soir. Mais y a très longtemps que c'était dans notre dos tout ça.
'' - T'as pas intérêt à faire ça.
- Qui t'es pour me dire ce que j'ai à faire ?
- Je défend ma fiancée. '' un rire amer franchissait ses lèvres brisant le silence qui venait de s'installer. Je crois que j'avais arrêté de respirer.
'' - T'en fais pas, je te la laisse. Moi aussi elle m'avait dit oui. Alors te fais pas trop d'illusions. Elle te plaquera, comme elles le font toutes à chaque fois. '' sur ces paroles il quitta l'autel sans demander son reste. On était tous sur le cul. Je ne respirais toujours pas. C'était trop dur de supporter le regard plein d'interrogation de ses amis, plein d'appréhensions et de reproches. S'ils savaient toute l'histoire ils me regarderaient certainement pas comme si j'étais l'auteur d'un énorme désastre. Un désastre ? Ça en aurait été un si j'étais pas arrivé à temps.
Pour le meilleur pour le pire, j'espère qu'elle sera là pour moi comme je l'ai été pour elle. Même si putain c'est pas gagné, même si je sais qu'on va galérer. J'suis peut-être complètement con, ou sacrément aveugle, mais moi j'y crois. Putain ouais tellement fort.
'' - Bensetti c'est quoi ton problème ! '' une des meilleures amies de Denitsa venait d'arriver face à nous alors que mes pieds étaient toujours cloués dans le sol.
'' - Tu veux la vérité Jade ? Tu la veux ! Eh bah écoute sans elle je peux pas, sans elle j'ai plus d'oxygène. Si je suis accro ? Ouais putain totalement. Tu sais quoi ? Si je savais pas qu'on avait une chance elle et moi, je serais pas venu faire ça.
- Jade s'il te plaît... Essaye de comprendre.
- Mais Bulgaria, comment t'as pu nous cacher ça ? Me cacher ça ?
- Parce que pendant que j'étais avec lui, ma vie elle semblait parfaite. Je voulais pas prendre le risque de gâcher ça... '' Jade s'était approchée encore un peu plus, me poussant presque au passage pour se retrouver pile dans le blanc des yeux de Déni, ni pas du tout impressionnée ne baissait pas du regard. Elle était fière de ses choix, elle n'avait pas honte. En quelques secondes à peine je reprenais de l'assurance pour venir à ses côtés et passer ma main dans ses cheveux. Je voulais lui montrer que maintenant j'étais là, qu'on devait plus jamais se séparer. Que cette putain de connerie, elle était maintenant derrière nous.
'' - Alors pourquoi t'es pas restée avec lui hein ? T'avais bien une raison ?
- Oui c'est vrai j'en avais une. Je l'ai mal jugé. Je me suis trompée et crois moi que j'ai regretté chaque jour de ma vie. '' elle prenait ma main et me dirigeais vers la sortie sans plus donner aucun regard à tous ses invités qui, ébahis n'avaient pas osé broncher. En arrivant dehors, je n'étais toujours pas redescendu. Elle était là, elle était vraiment là. J'aurais vraiment tout fait pour elle. C'était ridicule de dire que chaque lumière de ses yeux rendaient mon monde meilleur chaque fois ? C'était ridicule d'être amoureux à en crever ? Parce que si ça l'étais plus ridicule que moi, ce n'est pas possible.
J'ai regardé mes parents se déchirer quand j'étais gosse, je les ai vu plus bas que terre. Ils me répétaient que je ferais mieux qu'eux. Qu'ils avaient fait tellement de conneries. Ils étaient fait pour s'aimer mais pas pour se supporter. On aurait dit qu'ils m'avaient donné le même symptôme. Je pouvais pas croire que la seule femme que j'avais jamais aimé allait vivre avec un autre homme, allait épouser et fonder une famille avec un mec qui n'était pas moi. C'était même pas envisageable. Non mais vous m'avez pris pour qui ? On aime une personne parce qu'elle ne ressemble à aucune autre. Une femme comme Denitsa n'existe pas. Personne ne peut lui arriver à la cheville à mes yeux.
Elle me poussait dans sa voiture avant de refermer la porte sur moi. On était derrière un arbre recouvert de feuilles vertes magnifiques. Elle riait en venant s'allonger tout contre moi.
'' - Quand est-ce-qu'on se mari Rayane ?
- Quand tu veux.
- Dans deux jours ?
- Deux jours !
- Je peux plus supporter d'être loin de toi... '' mon cœur fondait totalement dans ma poitrine. Je l'embrassais pour qu'elle comprenne que j'étais prêt à tout faire pour elle. J'aime qu'elle m'élève à ce que je ne serais jamais. Ses lèvres dérapaient dans mon cou créant des ondes de désirs qui me parcouraient dans les deux sens. Un gémissement venait franchir ses lèvres quand elle comprit dans l'état qu'elle m'avait mis. Elle décida alors de me faire perdre la tête assez subtilement. Je renversais ma tête, qui heurta la portière de la voiture. On éclatait de rire. On riait comme on s'aimait ; à s'en fondre le cœur.
Ce n'était pas après le mariage la lune de miel ?
Elle me regardait comme j'ai toujours rêvé qu'on me regarde. Ça aurait pu être mauvais si on oubliait pas le fait qu'il y a quelques heures elle était encore à quelqu'un d'autre. Et qui sait si on aurait pu vraiment vivre l'un sans l'autre ? Moi avec une autre femme ? Jamais de la vie. J'aurais clairement préféré finir seul et malheureux que de rendre une autre femme encore plus malheureuse parce que j'aurais pas été celui qu'elle aurait voulu. C'est honnête. Trop certainement pour quelques-uns. Mais au juste, qu'est-ce-que j'en avais à foutre ?
Si Denitsa et moi on avait envie de s'envoyer en l'air dans une voiture derrière une salle de fête, ça ne regardait que nous. Ce n'est qu'à ce moment-là que je me demandais vraiment pourquoi on s'était justifiés. Pourquoi vouloir prouver aux autres ce que déjà nous on avait du mal à se faire comprendre ? Ce n'était qu'entre nous que ça aurait dû se passer. Mais si ça avait été simple, ça n'aurait pas vraiment été nous.
Tu es mon héroïne parce que sans toi, je suis plus rien.

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Coucou ! Comme vous aurez pu le constater j'ai écrit la suite de Mine car c'est celle qui m'a été le plus demandé. J'espère qu'elle vous plaît !

One shootOù les histoires vivent. Découvrez maintenant