Chapitre 1

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PDV Ruby

– Ruby, revenez ici immédiatement ! Crièrent-ils en cœur, alors que je m'empressais de descendre les marches d'escaliers.

– Attrapez la ! S'exclamèrent-ils à l'attention d'autres gardes, tandis que je décidais de changer de chemin.

Une dizaine de garde se mirent étrangement à me courir après, mais malheureusement j'étais beaucoup plus agile et rapide qu'eux. Enfin... jusqu'à que je glisse sur le carrelage gris, qui venait visiblement d'être très bien lavé et savonné.

Je m'emmêlais les pieds dans ma robe et perdais aussitôt l'équilibre. Oh... Heureusement mon corps percuta un canapé, tandis que tous les gardes venaient glisser comme moi et s'écraser contre le mur.

Ouch. Ça doit faire très mal, je pense. Merci ma bonne étoile et merci ce canapé.

– Ruby ! Qu'as-tu fait encore ! Cria une voix féminine, que je reconnaissais aussitôt comme étant celle de ma mère.

– Nous jouons au loup, c'est tout. Tout va bien maman, soufflais-je, en me retournant.

– Au loup ? Au loup ! Pardis Ruby épargne moi ces excuses d'enfants ! S'exclama-t-elle, alors que le groupe de garde essayait de se relever, mais en vain.

Les voir tous à terre me faisait échapper un petit rire. Oups. Mauvaise idée puisque ma mère me fusilla du regard.

– J'ai rien fait pour une fois, retenais-je en levant les mains, et en cachant mon sourire.

Cela ne fit visiblement qu'attiser sa colère, puisqu'elle me fixait encore, l'air dur. Soudain des pas se firentp entendre et mon sourire revenait petit à petit en voyant mon garde préféré arriver : Matteo, mon bon petit père âgé de quarante ans.

– Excusez-moi madame pour cet incident. Plus jamais cela ne se reproduira, commença-t-il à s'excuser, pendant que je me relevais.

On dirait une patinoire, c'est génial ! À noter dans le carnet des bêtises. Trop chouette !

– Ce n'est pas de ta faute Matteo, ne t'excuse pas à sa place... s'exaspérait ma mère, visiblement désespérée.

Après avoir un peu papoté tous les deux, en bonne convenance, ma mère me lâchait finalement et repartit à ses occupations. Quant aux gardes ils s'étaient relevés au bout de la... hum treizième glissade. Et évidement, mon rire de phoque s'était encore et toujours échappé de mes lèvres à chaque retombée qu'ils faisaient.

Maintenant j'étais désormais sur mes deux pieds, face à mon cher et tendre Matteo qui me fixait, les bras croisés contre son torse.

– Quelque chose ne va pas mon petit chocolat ? Demandais-je tout bas, en souriant.

Étrangement, cela n'a jamais énervé Matteo que je fasse des blagues sur son physique. Car oui il a la peau noire, et le crâne dépourvu d'un seul et petit cheveux. J'aurai pu le nommer mon petit maltesers mais je réservais encore cette appellation pour une autre fois. Il faut se réserver dans la vie.

– Qu'as-tu à dire pour ta défense, Ruby ? Me questionna-t-il l'air dur, alors je lui offrais mon plus beau sourire.

– Que grâce à tout ça, je viens de découvrir une superbe idée : faire une patinoire ! J'irai demander à Laylia le produit quelle utilise et je pourrai ensuite le verser dans la grande salle ! Ce sera trop chouette ! "

– Ruby tu as vingt-deux ans, pas six ans.

– Retire le vingt alors, répliquais-je, ce qui lui décrochait un petit sourire.

Il ne peut jamais me résister trop longtemps, ce petit chocolat tout mignon... Cela fait déjà plus de vingt ans qu'il est à notre service et donc, qu'il m'a vu grandir au fil des jours, des mois, des années... Il m'adore, je l'adore.

– La prochaine fois essaye de ralentir la cadence, tu aurais pu te faire très mal, reprit-il plus tard, en retrouvant déjà tout son sérieux.

– À vos ordres chef ! M'exclamais-je, avant qu'il ne frotte sa main dans mes cheveux.

– Ton père veut te voir dans son bureau, alors vas y et essaye de ne pas causer d'autres bêtises, finissait-t-il plus tard, en me souriant.

– D'accord, merci pour tout Matteo.

**

– Entre Ruby, déclara-t-il de sa voix grave, alors que je m'empressais de m'avancer pour être à son niveau.

Il m'intima du regard à m'asseoir sur le fauteuil rouge et directement je le fis.

– Ta mère aurait dû être avec nous, mais elle devait impérativement préparer les valises.

– Quelles valises ? Répétais-je.

Mon père me fixait encore, et immédiatement un sourire en coin se dessinait sur mon visage.

– Enlève moi ce sourire ma puce, je t'en prie, ajouta-t-il, tandis que je levais les yeux au ciel.

Mon père me connaît bien, terriblement bien ; je dirais même mieux que ma mère. Qui dit valise dit voyage. Qui dit voyage dit château libre. Qui dit château libre dit liberté pour Ruby.

Une agréable excitation commençait à me gagner de plus en plus, avant que je ne vois mon père inspirer.

– Ta mère et moi devons partir pour une durée indéterminée en Australie, pour certaines affaires. Et bien sûr tu ne peux pas venir avec nous, Ruby, dit-il finalement, en me fixant l'air sérieux.

Ah oui quand même... Mon excitation retombée un peu, finalement. J'étais un peu triste d'entendre ce mot indéterminé car ils pouvaient donc revenir dans un mois, comme dans six mois... J'avais déjà vécu plusieurs fois cette situation étant jeune et j'avoue que cela n'avait jamais été très plaisant de les savoir si loin de moi.

– Pourtant... Ta mère ne veut pas te laisser seule ici... Poursuivit-il, avant que je ne pousse un long râle.

– Il y aura Matteo et la ribambelle de gardes masculins, ça devrait aller non ? Soufflais-je, en voyant encore une fois que ma mère en faisait trop.

– Quelqu'un d'autre va venir te surveiller, Ruby, ajouta-t-il, ce qui avait déjà le don de m'énerver.

– Ah non, non et non, pas de babysitteurs ! Je n'ai plus quatre ans ! M'exclamais-je, en me levant de ma chaise.

Effectivement, cette petite est très énergique, dit subitement une voix grave, un étrange frisson me parcourant la peau.

Hum. Attendez.
C'est quoi cette voix ? C'est qui lui... ?

Princesse Ruby Où les histoires vivent. Découvrez maintenant