Chapitre 50

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– Appelez tous les gardes immédiatement ! Cria son père avec force, tandis que Matteo se dépêchait de repartir de la pièce.

– Qu'avons nous fait... Murmura sa mère, totalement désespérée.

– Nous allons la retrouver, ne vous en faites pas, déclarais-je, en sortant de la pièce.

Je me dirigeais à grands pas vers notre chambre, le cœur battant à vive allure. Arrivé là-bas je me dépêchais d'ouvrir la porte du dressing et bien entendu, mon cœur venait de rater quelques battements en voyant son côté vide.

Ses affaires n'étaient plus là.

Je me dépêchais de rentrer dans la salle de bain et déjà je remarquais que quelques affaire en plus avaient disparues. Je revenais sur mes pas, complètement déboussolé. Ma respiration était devenue saccadée et je me devais de m'asseoir sur le lit, commençant à sérieusement tituber par cette nouvelle.

Elle n'a pas pu aller si loin... Non... Elle doit être encore dans le coin, dans le pays...

J'inspirais en fermant un court instant les yeux. Je me laissais tomber sur le matelas mais un bruit de froissement venait me faire réouvrir les yeux. Je me relevais avant d'apercevoir vers les coussins un bout de papier. Je fronçais les sourcils et m'emparais directement de celui-ci. Mon cœur loupa un battement, quand j'eus aperçu ce prénom inscrit en haut de la page.

Ruby.

C'était une lettre. C'était elle qui l'avait écrite.

Mon cœur recommençait à prendre de grandes accélérations, tandis que je me dépêchais de lire ce bout de papier.

--

J'espère que tu n'as encore rien cassé dans le palais. Oui Esteban, je suis partie. Je pense que petit à petit, tu vas comprendre ma raison. Je ne pouvais pas rester avec vous. Non, il me fallait du temps pour moi. Que je réfléchisse à tout cela. Vous m'avez tous menti. Même si je sais que ce contrat allait être annulé, je ne peux m'empêcher de repenser à tout cela. Sache que mon stylo ne fait que trembler à cause de cette colère et de cette tristesse qui me font mal. Pour l'instant je ne veux plus vous revoir. Je sais, c'est peut-être trop cruel pour toi ; tu te dis sûrement que nous aurions pu discuter tous ensemble, calmement. Mais non. Il faut que vous réfléchissez de votre côté comme je ferai du mien. Laissez moi du temps, c'est tout ce que je vous demande.

Plus tard tu seras où je suis partie. Je le sais, c'est une évidence pour nous deux. Mais ne viens pas me chercher s'il te plaît. Nous nous reverrons, je te le promets. Après tout, je devrai te donner la gifle du siècle, même deux gifles monumentales pour avoir osé me mentir. Mais je sais que tu ne m'as pas menti pour une chose : tes sentiments. Après tout, cela se voyait terriblement...

Nous nous reverrons, je te l'assure. Mes mains se préparent. Au revoir Esteban. Je t'aime.

Mon premier réflexe fut d'attraper la lampe dans ma main et de la balancer contre le mur. Je resserrais cette lettre dans ma main, une vague de tristesse et de colère me submergeant. Elle était vraiment partie. J'étais désormais seul.

Mes idées ne sont même pas totalement claires pour que je puisse correctement réfléchir. Tout est emmêlé, mais ce qui me revient en tête ce sont juste ces phrases :

" Nous nous reverrons. Je t'aime."

Je ne sais pas dans combien de temps nous nous reverrons. Peut-être dans quelques jours, dans une semaine, comme dans quelques mois. Rien que de penser à cela me tiraille le cœur. J'ai passé tout mon temps avec elle, collé à elle, sans pouvoir me détacher d'elle.

Et désormais, je me retrouve seul. Et le comble dans tout cela, c'est que je ne ferais rien pour aller la rejoindre. Non, rien. Je ne peux qu'obéir à ses désirs car je sais pertinemment qu'elle en a besoin. Elle a besoin de se retrouver seule. De se retrouver loin de tous. Cela me fait mal. Terriblement mal et je sais que je souffrirais pendant un moment. Mais hélas, je ne peux que laisser le temps aller...

Je rangeais soigneusement la lettre dans ma poche, et me décidais de sortir de la chambre. Je revenais dans la salle principale, là où son père ne cessait de crier contre ses gardes.

– Personne ne va la chercher, déclarais-je, en m'avançant près d'eux.

Son père me lança un regard rempli d'incompréhension, tandis que je me décidais de continuer.

– Elle ne veut pas que nous partions à sa recherche. Elle a besoin de se retrouver seule et elle ne veut pas que nous la retrouvions.

– Mais enfin Esteban, ça ne va pas ! Ruby est seule dehors ! C'est une princesse et elle risque quelque chose ! Elle est seule !

– Je le sais. Mais elle-même sait ce qu'elle fait. Elle n'est pas en danger. Et elle reviendra un jour, continuais-je, toujours très sérieusement.

– Je ne vais pas laisser ma fille seule se balader dehors ! S'exclama-t-il, en pointant son doigt face à moi.

– Assez ! Criais-je, en tapant du poing sur la table.

Son père commença à se reculer, les sourcils froncés.

– Je ne me le répéterais pas. Personne n'ira la chercher. Tant que nous n'avons pas de nouvelles d'elle, personne ne va essayer de la retrouver. Elle sait ce qu'elle fait, reprenais-je, en regardant tous les gardes présent dans cette pièce.

– Cela vous brise et je le sais très bien. Moi aussi je souffre à cause de cela. Mais imaginez un peu la souffrance de Ruby. Maintenant je vous ordonne d'arrêter avec vos recherches et de laisser le temps passer. Ruby reviendra.

Tous les gardes inclinèrent finalement leur tête en signe de réponse et Matteo me lança un regard rempli de sincérité. Je lui rendais son hochement de tête, avant de partir en trombe de la salle.

Ma femme reviendra un jour.



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( Le dernier chapitre sortira ce soir, bonne lecture !) ♥️

Princesse Ruby Où les histoires vivent. Découvrez maintenant