Chapitre 48

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– Maman ? Papa ? Souffla Ruby, en se resserrant davantage contre moi.

– Ma chérie ! S'exclama aussitôt son père, en s'approchant à grands pas vers elle.

Ruby se laissa étreindre par celui-ci, mais je voyais bien que quelque chose n'allait pas. Son regard était marqué par une profonde tristesse. Sa mère venait aussitôt rejoindre ces retrouvailles familiales et tous les droits s'enlaçaient donc. Je restais quant à moi, légèrement à l'écart, avant que leur étreinte ne se termine.

Le père de Ruby venait m'offrir une poignée de main généreuse, tandis que sa mère venait m'embrasser les joues.

– Tu es malade ma chérie ? Tu ne souris pas ? Demanda son père, en voyant Ruby la mine triste.

– Vous ne m'avez jamais rappelé, murmura-t-elle, alors que je voyais ses parents devenir très mal à l'aise.

– Ma chérie... Nous étions occupés...

– Je n'ai reçu que trois messages de votre part. C'était vraiment sympa, merci, répliqua-t-elle, en se détachant brusquement de son étreinte.

Son père la regardait mal à l'aise et sa mère également. Je décidais de me rapprocher de Ruby et d'encercler sa taille. Ses parents fixant attentivement mon geste.

– Nous t'avons ramené des cadeaux Ruby. Tu veux les voir ? Demanda aussitôt son père, alors que celle-ci haussait simplement ses épaules.

Directement il l'attrapa par le bras, puis l'emmenait dans une nouvelle pièce. Sa mère quant à elle s'approchait de moi, puis posa une main faible sur mon épaule.

– Elle l'a très mal vécu, avouais-je, en la regardant partir au loin.

– Nous sommes désolés, Esteban...

- Si vous ne la rappeliez pas et ne lui parliez pas, elle se sentirait seule et se rapprocherait ainsi de moi. C'était ça votre raison de départ. Mais cela n'a pas marché comme il le fallait. Ruby a pensé que vous l'abandonniez. Certes il y a eu un rapprochement entre nous deux, mais il y a également eu un éloignement entre vous trois.

– Je vous avais envoyé plusieurs messages pour vous dire qu'ils faillaient que vous la rappeliez. Mais visiblement, aucun d'entre vous ne m'a écouté jusqu'à ce qu'elle craque quand nous étions en Grèce.

– Nous sommes désolés Esteban... dit-elle, en soupirant.

– Et les cadeaux lui feront peut-être légèrement plaisir. Mais cela ne rachètera pas sa peine et sa tristesse, loin de là, continuais-je avant de la laisser, et de me décider à rejoindre Ruby et son père.

**

– Tu aimes ces nouveaux livres alors ma chérie ? Questionna son père, le sourire aux lèvres.

– Ils m'ont l'air intéressant, merci.

Ruby reposait ensuite les livres sur la table, et s'attaqua à son dessert. Je posais une main sur sa cuisse, en commençant à lui faire de petits cercles dessus.

– Tout s'est bien passé pendant notre absence ? Demanda sa mère, alors que Ruby me lançait un regard.

– Oui. C'était parfait, répondit-elle, tandis que j'acquiesçais ses propos.

Parfait était un doux euphémisme. Cela avait été plus que ça. Ces jours passés à ses côtés avaient été les meilleurs de toute ma vie. Et le meilleur avait été ce voyage en Grèce. L'un de mes plus beaux souvenirs...

– Le voyage en Grèce t'avait fait plaisir ma chérie ?Demanda aussitôt son père.

– Oui, c'était extraordinaire. La mère d'Esteban est vraiment une femme en or.

– Oh vous vous êtes donc liées d'amitié... Commenta sa mère, tandis que Ruby acquiesçait ses propos.

Je savais pertinemment à quoi pensaient ses parents. Si Ruby s'entendait parfaitement avec ma mère, ma famille, alors cela était un énorme avantage pour eux.

Son père lançait aussitôt quelques regards complices à sa mère, avant de reprendre la parole.

– Ruby... Nous devons te révéler une chose, maintenant. Je sais que tu t'es beaucoup rapprochée d'Esteban et je pense donc que cette décision ne changera pas grand chose pour toi, déclara soudainement son père, alors que je sentais tous mes muscles se raidir et ma respiration se couper.

Non. Hors de question.

– Ruby. Tu peux sortir de la salle quelques minutes je te prie, répliquais-je, alors qu'elle fronçait ses sourcils.

– Pourquoi ?

– Je t'en prie. Ça sera rapide.

Ruby hésita un certain moment avant de se lever. Elle me lança un dernier regard puis s'en alla. Quant à moi je me levais, en prenant une grande inspiration.

– Je ne veux plus que nous parlions de ce contrat, déclarais-je gravement.

Ses parents me regardaient, l'air perdu.

– Ruby va se sentir trahir. Elle va tous nous détester. Je ne veux pas de cela. Je ne veux que son bonheur.

– Mais enfin Esteban ! Pourquoi veux-tu annuler ce contrat de mariage ! Ruby est désormais tombée amoureuse de toi, cela facilitera tout !

– Peut-être. Mais quand elle apprendra cela, elle se sentira trahie. Elle sera que tout ceci n'était qu'un coup monté et que nous voulions juste unir nos deux pays. Or ce contrat qui avait été au début basé sur ça, a désormais changé, repris-je sérieusement.

– Si vous ressentez les mêmes sentiments alors elle acceptera ce contrat ; il n'y a plus aucun problème voyons Esteban ! S'exclama de nouveau son père, en s'approchant de moi.

Je tapais durement du poing sur la table, énervé.

– Elle se sentira quand même trahie ! Les sentiments ne vont pas tout changer ! Je la connais parfaitement pour savoir quelle sera déçue et triste de savoir cela !

– Mais que comptes-tu faire alors Esteban ! Intervenait sa mère, perdue.

– Nous oublions tout pour ce contrat. Personne ne lui en parle. J'aime Ruby. Je compte la demander en mariage plus tard, sans qu'il n'y est un fichu contrat derrière. Je veux l'annuler. Et maintenant, répliquais-je sèchement, en fixant sa mère.

Les deux parents se regardaient un moment, avant de laisser échapper un soupir.

– Mais si elle le sait un jour... Cela risque de mal tourner tu ne crois pas, Esteban ? Me demanda sa mère, en se rapprochant tout doucement de son mari.

– Je ne sais pas comme se passera l'avenir. Mais pour l'instant je vais lui demander d'aller vivre avec moi en Espagne. Plus tard je la demanderais en mariage et plus personne ne reparlera de ce maudit contrat. Je l'aime et mes sentiments sont sincères ; c'est tout ce qu'il compte.

Son père voulait encore une fois répliquer quelque chose, mais un bruit de porte nous coupa aussitôt dans notre élan. Nous détournions tous les trois la tête en même temps et c'est quand mes yeux croisèrent les siens, que mon cœur se perdit.

Ruby était là.
Devant nous.

Princesse Ruby Où les histoires vivent. Découvrez maintenant