Princesse Ruby

Chapitre 44

Quelques heures plus tard.

Nous étions finalement arrivés à la plage. Larissa était à fond dans notre jeu ; elle avait fait exprès de choisir un maillot de bain disons... très provocateur. Elle avait un beau corps, il était vrai. Mais celui de Ruby était encore plus beau et ça, je ne pouvais le nier. D'ailleurs ma mademoiselle se trouvait allongée sur sa serviette, ses lunettes de soleil sur le nez, entrain de nous fixer.

J'en profitais donc pour me rapprocher d'elle, en posant une main sur sa tête.

N'oublions pas le plan.

– Elle est une femme jalouse, j'espère ? Me demanda-t-elle tout bas, en faisant un grand sourire pour que Ruby ne puisse se douter de rien.

– Evidement. Elle ne le montre pas et c'est normal, continuais-je, en attrapant quelques mèches de ses cheveux dans ma main.

Larissa laissa échapper un rire, en venant ensuite me tapoter l'épaule.

– N'oublie pas mes deux cent euros, Esteban,s'esclaffa-t-elle, tandis que je me devais de la suivre.

Haha. Qu'elle est maligne.

Nous nous étions mis à rire tous les deux, montrant ainsi à Ruby cette complicité que nous avions immédiatement eu. Plus tard nous décidions d'aller nager quelques brasses, mais je me décidais cependant d'aller voir Ruby.

– Veux-tu venir te baigner avec nous " Commençais-je à lui demander, avant de la voir retirer ses lunettes de soleil.

Ses yeux noisettes brillaient au contact de celui-ci, et je me devais de lutter contre moi-même pour ne pas l'embrasser sauvagement ici. Sur cette plage.

– Tu as l'air de bien t'amuser avec Larissa, à ce que je remarque. Tu n'as donc pas besoin d'une autre compagnie, répliqua-t-elle assez sèchement, en remettant ses lunettes noires sur son petit nez.

– Ma petite chérie serait-elle jalouse ? Soufflais-je, en m'abaissant à son niveau.

Je posais un doigt sur sa joue, mais immédiatement Ruby le retira d'un geste très vif.

– Du balai. Tu n'as pas besoin de moi, Esteban,
ajouta-t-elle, en se retournant.

Hum. Ça marche. Je souriais, puis lui donnais une petite tape sur le postérieur, avant de me relever sous son petit cri de surprise.

– À tout l'heure mademoiselle jalouse, renchéris-je, en rejoignant par la suite Larissa.

Tous les deux nous partions nous baigner et je savais pertinemment que j'étais bel et bien entrain de gagner la partie.

Elle était jalouse. J'en était sûr et certain.

**

Ruby avait finalement décidé de se jeter à l'eau et de nous rejoindre. Larissa m'embrassa soudainement la joue, avant de me murmurer un bonne chance. Elle partit ensuite se sécher et étrangement Ruby ne l'avait pas frappé quand elles s'étaient croisées.

Hum. Normalement elle aurait dû...

Ruby détacha ses magnifiques cheveux bruns de son chignon, puis elle s'avança petit à petit vers moi. La voir dans ce maillot de bain, ses cheveux détachés et ce soleil rendant ses courbes encore plus splendides, j'étais à deux doigts de vaciller et de tomber dans l'eau.

– Tu t'amuses bien, alors ? Me demanda-t-elle arrivée à ma hauteur, le sourire aux lèvres.

– Oui, parfaitement. Larissa est vraiment une femme géniale et qui possède plusieurs qualités, répondais-je, en espérant voir cette étincelle de jalousie parcourir ses yeux.

– Oh je vois... Il est vrai qu'elle est très sympathique.

– Je pensais à l'inviter ce soir au restaurant. Ça ne te dérange pas si tu restes seule ce soir ? Repris-je par la suite, tandis qu'elle tournait sa tête de mon côté.

– Oh vraiment ? Et pour aller dîner où ?

– Dans l'un des plus beaux restaurants qui est assez réputé ici, reprenais-je, en ne voyant toujours pas son regard s'assombrir de jalousie.

Elle ne veut pas me le montrer...
Elle est tenace.

– D'accord je vois. Non cela ne me dérange pas. J'avais prévu de sortir avec Élise et Alexander ce soir. Ils veulent absolument me montrer quelques boîtes de nuits très réputées ici, aouta aussitôt Ruby, alors que je m'étouffais avec ma salive.

– À ce que j'ai entendu, les femmes et surtout les hommes ici, sont très entreprenants et très sympathiques. J'ai donc hâte de les rencontrer et de faire la fête avec eux. C'est Élise qui m'a assuré que nous n'allions pas nous ennuyer.

– Tu n'es pas obligé de te joindre à ma mère, Ruby... Il passe de très bons films ce soir, à la télé, tu sais...

– Je pourrai toujours les revoir en rediffusion. Et puis, ce n'est pas tous les jours que je peux me rendre dans une boîte de nuit, compléta-t-elle, en s'amusant avec l'eau.

– Je le conçois parfaitement, Ruby. Mais je pense qu'il est préférable de rester à la villa... Ajoutais-je, un sourire crispé et faux aux lèvres.

– Ma fois. Je n'ai qu'une seule vie, poursuivit-elle, en haussant ses épaules.

Elle me lançait ensuite un clin d'œil, puis commença à partir nager dans l'autre sens. Quant à moi je restais là, sans bouger, au milieu de l'océan.

Ah non.
Non non et non !

Elle n'ira pas là-bas !

**

La journée plage s'était finalement terminée. Je n'avais cessé de coller Larissa tout le long. Mais Ruby n'avait malheureusement pas une seule fois crié ou bien frappé Larissa. Non. Elle s'était allongée sur sa serviette, elle avait bronzé, et elle était allée se baigner à quelques reprises.

C'est étrange.
Beaucoup trop étrange...

Nous étions désormais tous assis autour de la table sur la terrasse, ma mère et Ruby ne cessant de se chuchoter des choses à l'oreille. Elles riaient ensemble et je pouvais aussitôt voir Larissa elle aussi, ricaner tout bas.

– Il y a quoi de drôle ? Demandais-je finalement à tous, irrité d'être mis à l'écart.

Ruby lança un regard à Larissa, qui le lui rendait par un clin d'œil complice. Alexander posait subitement sa main sur mon épaule, un sourire taquin aux lèvres.

– La petite écrevisse s'est faite bernée en beauté, déclara soudainement Ruby, en croisant ses bras contre sa poitrine.

– De quoi parles-tu, Ruby ? Répliquais-je directement, les sourcils froncés.

– Ton plan n'a pas fonctionné, mon chéri. Les femmes sont toujours les plus fortes, intervenait ma mère, en me fixant.

Pardon ?

– Tu as voulu rendre jalouse Ruby, mais cela n'a pas du tout marché, reprenait ma mère, alors qu'ils recommençaient à tous rigoler ensemble.

Ceci est une blague ? Ils étaient tous au courant. Non. C'est impossible...

– Avec Ruby nous nous étions douté de ton plan, mon chéri. Et c'est finalement Larissa qui est venue nous confirmer.

La traite.

– Quoi ? Il me fallait bien des sous. Et puis sache, très cher Esteban, que je suis toujours du côté des filles ! S'exclama aussitôt Larissa, tandis que je voyais Ruby et ma mère lui faire un pouce en l'air.

– C'est une blague... Soufflais-je, en fixant Ruby.

Celle-ci haussa des épaules, avant de me dire la phrase qui venait aussitôt me décomposer encore plus que précédemment :

– Et puis Larissa aime les filles, si tu ne le savais pas.