Les rayons du soleil continuaient encore de se poser sur ma jambe, me provoquant ainsi quelques picotements. Je me tortillais légèrement, essayant de me replacer sous les draps. J'entendis soudainement un grognement, suivi d'une sorte de pressement sur ma cuisse. J'ouvrais immédiatement les yeux, et mon cœur loupa un joli battement quand je trouvais son visage à quelques pauvres centimètres du mien.
Non...
J'étais allongée sur lui. Sur son torse. Nos jambes étaient entremêlées. Mes cheveux retombés sur ses épaules. Mon peignoir n'était plus sur moi. Seul ma petite tenue tenue d'hier recouvrait finement mon corps.
Pour être collé, c'est que nous l'étions plus que bien, dites-moi.
Je commençais à comprendre que tout cela était de sa faute, et que ce n'était pas par pur hasard que je m'étais retrouvée sur ce corps brûlant, juste recouvert d'un maudit petit bout de tissu. Et ne voulant connaître ses réactions purement masculines et matinales, je m'empressais de me dégager de lui précipitamment.
Évitons ce moment de gène, merci.
Je me dépêchais de regagner la salle de bain, en emportant avec moi de nouveaux habits propres et qui bien sûr, ne viendront par me mettre dans l'embarras par la suite. Plus tard je ressortais de la pièce, et qu'elle ne fut pas ma surprise en voyant Esteban lever, son peignoir sur lui. Dès qu'il m'aperçut, son visage s'illumina, comme un enfant qui recevait un cadeau à Noël.
– Eh bien, si je peux te faire cet effet là... Déclarais-je tout bas, en le voyant s'approcher de moi.
Il entoura ma taille d'un de ses bras musclé, que je m'empressais aussitôt de pincer. Je lui lançais déjà un regard noir, essayant de contrer ses attaques dès le matin. Il est tenace, c'est sûr.
– Bonjour ma chérie, dit-il, un maudit sourire en coin.
Aussitôt il se ramassa mon poing dans son ventre, mais étrangement il ne réagissait pas. Rien. Aucun petit gémissement. Aucun petit froncement de sourcil. Non, il me regardait juste, normalement, comme s'il avait reçu un vulgaire petit coup de patte d'un chaton, dans le ventre.
Pourtant j'ai tapé fort, non mais oh !
– Lâche-moi.
– Bien dormi ma princesse ?
– Tu m'énerves déjà de si bon matin, alors je te conseille vivement de me lâcher, Esteban, répliquais-je, en essayant de m'extirper de son étreinte devenue beaucoup trop oppressante.
Il commença à me frotter les cheveux, agréablement, puis à déposer un baiser sur mon front.
– Je te rejoins pour le petit déjeuner, tu peux y aller mon cœur, dit-il d'une voix très sensuelle contre mon oreille, avant de m'octroyer un nouveau baiser, mais cette fois-ci contre ma joue.
– C'est ça oui... Grommelais-je, en le voyant disparaître derrière la porte.
Mon Dieu. Il est déjà comme ça dès le matin... C'est énervant...
**
Assis, tous deux face à face, je ne pouvais retirer ses trais colériques qui m'avaient encore une fois rattraper de si bon matin. Monsieur Esteban ne cessait plus m'observer, en touillant son café noir avec sa main droite. Je commençais à tartiner mes pains, en lui lançant comme à mon habitude mes adorables regards noirs remplis d'amours et de sincérités.
Ah. L'amour fou que dis-je...
Quand il a dit qu'il allait me coller, ne plus me lâcher, il ne rigolait pas. Ah ça non, pas du tout.
– Demain je t'emmène quelque part, déclara-t-il plus tard, en buvant son café noir.
– Où ça ? Demandais-je, assez méfiante et curieuse à la fois.
– Tu verras, dit-il simplement, un sourire mystérieux en coin des lèvres.
– Et tu crois que je vais vraiment te suivre avec cette réponse ? Répliquais-je aussitôt.
– Bien évidement. Toi et moi sommes inséparables, tu le sais très bien. Comme les doigts de la main.
– Que des mensonges...
– Il faudra que tu te prépares une petite valise. Je te prierais également de mettre de jolis sous-vêtements et un maillot de bain à l'intérieur de celle-ci, continua-t-il, alors que je m'étouffais avec mon morceau de pain.
La blague.
– Crois-tu vraiment qu'il pourrait se passer quoique soit entre nous deux ? Me dépêchais-je de commenter, après ce magnifique étouffement et ce crachât de miettes.
Un grand sourire venait encore illuminer son saleté visage de vicieux, sa petite fossette revenant creuser sa joue. Il commença à rire, en secouant légèrement sa tête de droite à gauche.
– Je ne crois pas. J'en suis sûr, Ruby, dit-il quelques secondes plus tard, en me fixant intensément.
– Tu te trompes alors, désolée pour toi.
Esteban haussa un sourcil, puis il se leva subitement de sa chaise. Il contourna la table, son regard commençant à se faire de plus en plus intense sur le mien. Il vint ensuite s'agenouiller devant moi, en prenant l'une de mes mains dans la sienne. Mon cœur s'emballa en le voyant porter nos mains à ses lèvres...
Un doux baiser venait marquer ma peau, son regard émeraude ne voulant plus me quitter d'une seule seconde. Je ne répliquais rien, puis Esteban se releva. Nous nous fixions, sans échanger aucune parole. Puis... il se pencha vers moi et déposa avec une incroyable douceur ses lèvres sur les miennes.
Je laissais échapper un petit gémissement, avant d'essayer de le repousser en posant mes mains sur son torse ferme. Je le sentais sourire contre mes lèvres et quelques secondes plus tard nous nous séparions finalement.
– Tu te laisses faire maintenant. Je commence à gagner, Ruby... me chuchota-t-il tout bas, en me caressant les cheveux.
Je lui lançais ma tartine en plein sur sa chemise, dans un geste totalement incontrôlé. Je lui tirais la langue, me levais de ma chaise pour partir de la salle.
Sous ses rires graves et moqueurs, évidement...
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Princesse Ruby
Teen FictionQuand pouvons-nous réellement juger la maturité de quelqu'un ? Cela change constamment de personne en personne. Et les parents de Ruby le savent pertinemment. Depuis déjà un très long moment. Cette jeune femme est âgée de vingt-deux ans ; chevelure...