Chapitre 25

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– Ne me regarde pas avec ce regard de tueuse, Ruby. Tout va très bien se passer, je vais rester avec toi, dit-il, en s'approchant petit à petit de moi.

– C'est bien ça le problème, ajoutais-je froidement, en plaçant mes cinq licornes entre nos deux corps.

Esteban haussa un sourcil, puis les balança soudainement une par une, en dehors du lit. En dehors du lit. Tout mon corps s'arrêta dans ses mouvements, en réalisant ce qu'il venait de faire. Un horrible crime.

Je suis profondément choquée. Outrée. Médusée. Scandalisée. Tout ce que vous voulez.

–Tu n'es pas sérieux ? Chuchotais-je, en le foudroyant du regard.

Monsieur haussa des épaules, tandis que je me retenais de lui sauter dessus et de lui faire avaler un coussin. Puis d'ensuite le gifler et de le mordre. Et d'également le griffer.

– Tu as osé balancer mes bébés. Tu as vraiment osé. Mes pauvres bébés. Mes pauvres Pomme, Pinkye, Azais, Comette et Ginger.

– Elles vont très bien, détends toi. N'entends tu pas ce calme ? Tes poneys ne sont pas en train d'hennir, mais bel et bien de dormir, continua Esteban, en glissant encore près de moi.

– Mais tu es affreux. Le pire, le plus monstrueux des babysitteur, renchéris-je puis en me retournant.

Non mais pousser mes gardes personnels hors de mon lit est un terrible affront. Un horrible affront. Je remontais le drap jusqu'à mon cou, en inspirant l'odeur que dégageait malheureusement son peignoir. Je fermais ensuite les yeux, en resserrant mon coussin entre mes doigts.

Plus tard Esteban éteignait la lumière, puis j'entendis les draps de nouveau se froisser. Je sentis soudainement un bras entourer ma taille, puis un corps venir se presser au mien. Une jambe lourde vint se placer au dessus des miennes, les coinçant et les bloquant ainsi. Un souffle chaud venait balayer mes cheveux, tandis que je me sentais monter de plus en plus en colère.

– Pousse toi immédiatement, Esteban, dis-je, en sentant mon cœur s'accélérer.

– Bonne nuit ma Ruby, chuchota-t-il, en déposant un baiser bien trop brûlant sur ma nuque.

Oh le fourbe. Il sait que cela me fait de l'effet. Et il en joue terriblement comme à chaque fois.

– Ta Ruby de rien du tout oui. Rien ne nous lie alors calme toi immédiatement, répliquais-je acerbe, en pinçant sa main encore blessée.

Étrangement monsieur ne répondit plus rien, comme si cette réplique lui avait cloué le bec.

– Quoi ? Un problème ?

– Souhaites-tu te marier plus tard ? Me questionna-t-il soudainement, alors que je fronçais les sourcils.

Il est bizarre.

– Pourquoi pas. Si j'ai trouvé le bon mari, alors cela peut-être chouette et avantageux dans l'avenir, répondais-je simplement, en m'imaginant déjà toutes les peluches qu'il pourrait m'offrir par la suite.

–  Tu voudrais que l'on organise un petit mariage assez intime, ou bien un grand mariage avec toutes nos familles et nos amis ? Continua-t-il, avant que je ne me retourne.

Même si la lumière était éteinte, je savais que nos lèvres ne se trouvaient qu'à quelques petits centimètres l'une de l'autre. Son souffle chaud me le prouvait très bien. Et bien entendu, sa grande main virile venait aussitôt entourer ma taille.

Je me laissais faire, me disant bien que pour l'instant c'était peine perdu. J'étais fatiguée et je n'avais plus la force de lutter contre cet homme. Déjà qu'il est tenace, alors là je pouvais dire qu'il avait redoublé ses gestes et ses efforts. Et puis, cette proximité avait aussi quelques avantages...

– Je ne sais pas, répondais-je bien plus tard à sa question, en fermant à nouveau les yeux.

– Et puis ce n'est pas dans mes projets de me marier avec toi, repris-je rapidement, alors que je me rendais compte que monsieur devait être tout souriant.

Une nouvelle fois Esteban ne répliquait pas, me laissant encore étonnée. Enfin s'il peut aussi se taire un peu, c'est pas mal quand même, je l'avoue. Je laissais échapper un soupir, puis posais ma tête contre le coussin. Le coussin qui étrangement était devenu un bras assez musclé et tout chaud...

– Bonne nuit, murmurais-je par la suite.

Je l'entendais échapper un soupir, comme je l'avais fait tantôt, avant de le sentir resserrer sa prise autour de ma taille. Je ne pouvais pas l'avouer. Mais la vérité était qu'en ce moment même, je me sentais terriblement bien auprès de lui.

Bien sûr, cela il ne le sera jamais. Après tout, j'ai encore ma fierté.

– Bonne nuit ma Ruby... Chuchota-t-il de sa voix grave, avant que je ne sente ses lèvres s'écraser sur les miennes.

Mon cœur loupa un battement, tandis que je sentais mon corps se manifester de petits frissons. Heureusement que je portais son peignoir, sinon il aurait été certain qu'il ressente les effets qu'il me faisait... J'essayais de réguler ma respiration, mais directement je sentis ses lèvres glisser contre ma joue droite. Je ressentais cette fois-ci un long frisson parcourir tout mon dos, en ne sentant que bien plus tard ses lèvres arriver au coin de mes lèvres.

Je savais ce qu'il allait se passer. Mais je n'avais absolument rien fait pour l'en empêcher. Non. Rien. Je m'étais encore une fois laissée ensorceler, en appréciant totalement cette douce caresse que m'octroyait sa bouche.

Esteban scella immédiatement nos lèvres, dans un doux et lent baiser à la fois.

Je sentis sa main venir me caresser la joue, tandis que timidement, je posais la mienne sur son torse. Nos lèvres se mouvaient l'une contre l'autre, tendrement, appréciant pour chacune cette caresse que nous nous octroyons. Finalement le baiser prit fin quelques secondes plus tard, Esteban posant son front contre le mien.

– Mes sentiments grandissent encore, Ruby, me murmura-t-il, celle-ci étant traversée par plusieurs émotions.

Je laissais échapper un second soupir, en essayant de réguler ma respiration. Je décidais ensuite de déposer un baiser timide sur sa joue gauche.

– Bonne nuit Esteban, répétais-je, en me laissant petit à petit bercer par son odeur masculine.

Princesse Ruby Où les histoires vivent. Découvrez maintenant