PDV Esteban– Debout Ruby, aujourd'hui nous sortons, déclarais-je, en ouvrant ses volets.
La demoiselle poussa un charmant grognement, en se terrant davantage sous sa couette et ses oreillers.
– Je n'ai pu, hélas, dormir avec toi cette nuit ; je compte donc bien me rattraper, tu sais, continuais-je, en tirant d'un mouvement sur sa couette.
Tous mes muscles se crispaient soudainement et mon cœur s'emballait en voyant Ruby vêtue d'un t-shirt léger d'une petite culotte...
Je remettais d'un mouvement brusque la couette sur son corps, en me retournant subitement.
– Dans une demi-heure je veux te voir dans le couloir, repris-je en me raclant la gorge, et en me dirigeant d'un pas pressé vers la porte.
– Je n'ai pas envie de rester avec toi. Laisse moi, râla aussitôt une voix féminine, alors que je souriais.
– Sois tu viens avec moi, aujourd'hui, sois tu risque de m'avoir dans ton lit ce soir. Hier tu as réussi, tu as gagné. Mais crois moi Ruby, je peux être aussi têtu que toi quand je le souhaite, répliquais-je très sérieux, avant que je ne la vois sortir sa petite tête de sa couette.
– J'arrive mon babysitteur adoré ! Jamais je ne voudrai louper cette fabuleuse journée à tes côtés ! S'exclama-t-elle d'une voix très aiguë, en me lançant un magnifique regard noir.
– À tout de suite, Ruby, soufflais-je, en lui adressant mon plus beau sourire.
**
Ruby avait finalement montré le bout de son nez une heure plus tard. J'avais été à deux doigts de venir fracasser sa porte, mais j'avais vite repris mon calme. Elle s'était donc montrée beaucoup plus tard, en ne me lançant aucun regard. Nous étions ensuite monté dans une voiture, et la demoiselle était encore et toujours d'humeur ronchonne.
– Puis-je avoir l'honneur d'avoir un de tes sourires ? Demandais-je, alors que nous descendions de la voiture.
– En tant que prince, n'as-tu pas d'autres priorités que de t'occuper de moi et de te balader dans ce parc ? Répliqua-t-elle aussitôt, en serrant contre elle son petit gilet gris.
– Je me suis bien avancé hier soir. Cette journée est entièrement consacrée à une seule et unique personne. Toi, Ruby, répondais-je sincère, alors que je voyais ses petites joues devenir rouges.
Un sourire vainqueur se dessinait rapidement sur mes lèvres, avant que je ne fasse deux pas pour être au plus près d'elle. Évidement elle le remarqua, et donc elle fit quelques pas en avant.
– On dirait un malade ou un psychopathe, alors je te conseille vivement de t'arrêter .
– Pourtant je vais très bien. Il n'est donc pas la peine de t'inquiéter pour ma santé mentale, déclarais-je, en attrapant ses mains.
Mes doigts glissèrent naturellement dans les siens, tandis que je la sentais s'arrêter dans ses mouvements. Bien entendu Ruby commença à se débattre, en me donnant un léger coup de coude dans le ventre. Je lâchais sa main, puis encerclais aussitôt sa taille.
Je commençais ensuite à avancer, la faisant reproduire les mêmes mouvements que moi. Mon bras tenait sa taille et il était donc impossible pour elle de s'en départir.
Et oui. J'avais gagné.
Un sentiment de bonheur venait naître dans mon cœur, appréciant réellement cette douce proximité.
– Que tu es énervant, l'entendais-je souffler, alors que je faisais glisser mes doigts contre son ventre.
– Tu aimes ce rapprochement. Ne me mens pas Ruby. Tes jolies pommettes rouges me le prouvent très bien.
– Que des mensonges inventés de toutes pièces. Il fait chaud, c'est tout.
Mais quelle adorable petite menteuse...
Je fis davantage presser son corps contre le mien, un nouveau sourire plus éclatant apparaissant sur mes lèvres. Étrangement Ruby ne disait plus rien et finalement, je me disais que j'avais peut-être gagné quelque chose. Elle ne m'avait pas rejeté, encore une fois...
– Dis-moi Esteban. Est-ce normal de ne trouver personne dans cet immense parc ?
– Oui. Cette priorité entière m'appartient. Aujourd'hui j'ai exceptionnellement fait interdire les visites, répondais-je naturellement.
Ruby s'arrêta aussitôt dans sa marche, en me regardant outré.
– Et tu n'aurais pas pu me le dire avant, non ? Pesta-t-elle.
– À quoi bon ? Cela ne change absolument rien. Au moins, si nous voulons tenter une quelconque activité physique, rien que tous les deux, nous pouvons être sûr de ne pas être découverts par une personne, déclarais-je tout souriant, avant que je ne reçoive une légère tape sur l'épaule.
– Aucune consommation des corps avec son client, non mais oh Esteban ! S'exclama mon petit Ruby, alors que j'hochais de la tête.
Elle leva les yeux au ciel face à mon comportement, et quelques secondes plus tard nous reprenons notre agréable marche. Et je constatais à mon plus grand bonheur qu'elle n'avait pas retiré sa main de la mienne. Je sais qu'elle aurait pu la retirer, mais le fait était bien là : elle ne l'avait pas fait.
– Tes poignets te font encore mal ? Demandais-je encore anxieux.
– Non, tout va bien, me répondit-elle d'une voix douce, en regardant un chêne qui se trouvait à quelques mètres de nous.
– Je remarque encore cette tristesse et cette peine dans tes yeux émeraudes, Esteban. Bon si tu le veux tellement, je n'ai pas d'autres choix alors... Si tu souhaites te faire entièrement pardonner, alors tu peux essayer en t'agenouillant à mes pieds et en me complimentant, dit soudainement Ruby, pendant que je m'arrêtais.
Ce bout de femme a toujours ce mot, cette phrase qui me fait instantanément sourire. Elle peut voir à travers mes yeux quelle émotion m'habite. Ses paroles ne sont pas totalement sérieuses, je le sais. Pourtant, elle essaye de me faire sourire. Je l'ai compris.
– J'ai envie de me faire pardonner, mais à ma façon. Ce soir nous dînerons ensemble et finirons donc cette soirée ensemble, rien que toi et moi, repris-je, en caressant lentement sa nuque.
Je ressentis ce petit frisson se balader sur sa peau et je ne pouvais m'empêcher de sourire en réalisant bel et bien l'effet que je lui produisais.
– Ça se retourne dans ton camps, là, souffla-t-elle immédiatement.
–Je t'emmène dîner chez une personne qui compte énormément pour moi, continuais-je.
– Oh c'est vrai ? Chez une de tes nombreuses conquêtes, c'est ça ? Mais quel honneur... Répliqua-t-elle, en levant les yeux au ciel.
– Jamais je n'oserai présenter ma femme à une de mes anciennes conquêtes, voyant Ruby, complétais-je avant de m'abaisser et de déposer un baiser sur son front.
Oh. Son visage venait de se décomposer, encore une fois. Sa petite mine colérique était bel et bien de retour pour mon plus grand bonheur.
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Princesse Ruby
Teen FictionQuand pouvons-nous réellement juger la maturité de quelqu'un ? Cela change constamment de personne en personne. Et les parents de Ruby le savent pertinemment. Depuis déjà un très long moment. Cette jeune femme est âgée de vingt-deux ans ; chevelure...