Chapitre 11

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– Tu peux me gratter plus haut s'il te plaît, souffla-t-elle soudainement, alors qu'un sourire étirer mes lèvres.

–Normalement tu ne portes pas ton babysitteur dans ton cœur, à ce que j'ai constaté. Cela viendrait-il de changer ? Demandais-je aussitôt, en exécutant quand même sa demande.

–Tu m'as sauvé la vie, je peux éventuellement te remercier en t'octroyant le droit de me caresser les cheveux. Beaucoup de gens aimeraient être à ta place, tu sais, dit-elle, tandis que mon sourire s'élargissait davantage.

– Sauver la vie est un grand mot, mais effectivement je t'ai évité certains ennuis avec tes gardes, et surtout Matteo.

Je retirais ensuite ma main pour la glisser dans ma poche.

– La prochaine fois évite de faire ce genre de glissades, Ruby. Je n'ai pas envie de dire à tes parents que leur fille chérie se trouve à l'hôpital, dans un cas critique.

– Ne t'inquiètes pas, ils ont en vu pire, rétorqua-t-elle en caressant sa bosse, et en faisant une petite grimace.

Elle dit ne pas m'inquiéter mais... Oh que si je m'inquiète. Effectivement il y a cinq mois, cette jeune demoiselle avait été emmenée en urgence à l'hôpital. La cause : elle s'était amusée à sauter cinq marches d'escaliers d'un coup et évidement, l'atterrissage n'avait pas été fabuleux.

Entendre cette nouvelle derrière mon portable, m'avait littéralement terrifié. Cette femme est beaucoup trop importante pour moi et elle ne doit plus se blesser à l'avenir.

Plus jamais.

– Ce soir tu resteras dans la chambre et le repas te sera apporté. Tu ne bouges plus, à part pour aller soulager ta vessie, est-ce clair ? Déclarais-je plus tard, en reprenant mon sérieux.

– Et mon joli, remettons directement les pendules à l'heure. Tu ne me donnes pas d'ordres, répliqua aussitôt Ruby, en me laissant presque sans voix.

– Tu as fait une bêtise, maintenant je me vois dans l'obligation de rester avec toi à chaque moment, repris-je calmement, alors qu'elle se leva.

Évidement un gémissement s'échappa de ses lèvres, avant qu'elle ne porte ses mains à son front.

– Tiens mademoiselle ne rigole plus maintenant, dis-je, en retenant mon sourire.

Ruby me lança immédiatement un regard noir, en se marmonnant quelques phrases qui m'étaient j'en suis sûr, adressées.

– Désormais tu vas arrêter tes bêtises et bien sagement m'écouter, d'accord ? Repris-je.

– C'est fou. Tu es vraiment la première personne au monde que j'ai sauvagement envie d'étouffer avec des coussins pour ensuite donner les os à des pauvres chiens sans foyers, dit-elle.

Tiens, je ne savais pas que cette jeune demoiselle avait des tendances psychopathes...

– J'espère que tu prends correctement tes cachets, Ruby. Il serait très malheureux que tes parents me retrouvent décédé dans leur grand jardin, il est vrai, ajoutais-je, en lui lançant un clin d'œil.

– Effectivement. Ce serait terrible...

– Je vois tes tentatives Esteban, reprit-elle en vitesse, alors que je collais comme par hasard mon épaule contre la sienne.

– Dis-moi Ruby... Quel coussin vas-tu choisir pour m'étouffer ; un gris ou un rouge ? Demandais-je, en la fixant encore.

– Les deux, répondit-elle, en soufflant.

– Très intéressant...

– Tu ne m'aimes peut-être pas, comme tu le dis Ruby, mais tu continues toujours de me donner de ton attention. Tu es adorable, enchaînais-je.

– Que des mensonges ! Je me défends juste ! S'exclama-t-elle, en me pointant du doigt.

Je m'emparais de celui-ci, puis de sa main, et je faisais naturellement glisser mes doigts entre les siens. Une agréable chaleur s'empara de tout mon être, très heureux d'avoir fait ce geste.

Depuis le temps que je l'attendais.

– Mais tu es malade ! Arrête tes attouchements totalement déplacés ! S'exclama Ruby, d'une voix étrangement aiguë, en commençant à se tortiller dans tous les sens.

– Mes attouchements déplacés ? Tu vas un peu loin, Ruby.

Évidement le petit diablotin commença à s'agiter de plus en plus, essayant de séparer nos mains devenues bien liées.

– Je vais bientôt crier à l'aide, alors je te conseille vivement d'enlever tes sales pattes de moi, Esteban ! S'écria-t-elle, alors que je relâchais nos mains.

Un grand sourire venait étirer mes lèvres, tandis que la demoiselle reculait au fond de son lit.

– Tu es un grand malade dans ta tête, marmonna-t-elle, comme si je venais de commettre une terrible horreur.

– Que veux-tu manger ce soir ? Demandais-je, alors que je la sentais toujours monter en colère.

– Tes yeux avec un peu de salade, je t'en prie,
répliqua-t-elle sèchement, en me fusillant du regard.

– Étrange femme... Murmurais-je tout bas, un sourire en coin.

– C'est toi l'homme étrange ici, pas moi, rétorqua-t-elle en me lançant un coussin sur le torse.

Je laissais échapper un rire grave, en repensant à ses paroles remplies de sombres idées.

Pendant que mademoiselle Ruby continuait encore de me dire de charmantes paroles, je décidais de me lever et de me diriger vers la penderie. Je fouillais dans les poches de ma chemise blanche, puis revenais sur mes pas. Ruby était encore entrain de marmonner et donc, j'en profitais pour attraper ses poignets.

Elle n'eut le temps de dire un seul mot, que les menottes se refermaient finalement autour de sa peau, et que je les accrochais ensuite contre le barreau.

Voilà. Elle était coincée sur ce lit, les menottes aux poignets, ne pouvant donc plus bouger.

– Mais oh ! Espèce d'immonde perve...

– Je vais chercher le dîner, à tout de suite mon petit Ruby, la coupais-je avant de partir le sourire aux lèvres.

Mais que va-t-elle s'imaginer ? Tout bon babysitteur qui se respecte utilise cette technique pour empêcher les bambins perturbateurs de s'enfuir...

Princesse Ruby Où les histoires vivent. Découvrez maintenant