Chapitre 15

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C'est dans ces moments là où je pense que mes jambes me servaient plutôt bien. Je m'étais directement mise à courir dans l'autre sens, sous ses cris plutôt graves qui faisaient encore échos.

Comment avait-il fait pour me retrouver, c'est pas vrai... Matteo ne lui aurait pas dit pour ma cachette, c'est sûr et certain.

– Ruby ! Ici tout de suite ! Hurla monsieur Esteban, alors que je m'arrêtais aussitôt de courir.

– Je ne suis pas ton chien, non mais quel malpoli celui-là ! Criais-je, en le voyant davantage s'approcher de moi.

Commençant à comprendre que ce danger s'approchait de plus en plus, je m'étais rapidement remise à courir. Évidement je fus rattrapée, étant donnée que j'excelle de loin, voir de très loin même dans ce sport : la course ; et en plus c'était sûr et certain qu'il me rattrape. Derrière ces couches de tissus, nul doute que monsieur est un grand athlète qui pratique assez souvent le sport.

Néanmoins je n'ai eu le temps de dire alléluia, que je sentis mon corps soudainement s'envoler et atterrir plus tard, sur une épaule large et dur.

Monsieur a osé. Encore une fois.

– Si tu ne me lâches pas maintenant, dans les secondes qui suivent, je dirai à mes parents que tu as osé faire des attouchements sur une pauvre petite fille, crachais-je, en faisant encore allusion aux propos qu'il avait énoncé quelques heures avant.

– Tu n'es pas une enfant, loin de là. Maintenant je te prie de ne plus rien dire et de sagement écouter ton babysitteur, répliqua-t-il presque froidement, alors que je m'étonnais encore plus d'entendre ses dires.

– Excuse-moi, mais d'où tu oses jouer les hommes en colère ? Continuais-je, assez interloquée par ce comportement.

C'est moi qui doit être en colère. Pas lui, non mais oh.

– Tout le monde s'est mis à ta recherche et mademoiselle n'avait que ça à faire ! Aller se baigner ! S'exclama-t-il durement, en s'approchant de plus en plus de l'hélicoptère.

– Je fais ce que je veux, je te signale ! Je ne suis plus une enfant ! Répliquais-je, en commençant à remuer des pieds contre son dos large.

– Non pas tout ce que tu veux, tu as tords ! Tu n'es pas une fille normale, tu es une princesse ! Imagine un peu si quelqu'un t'avait repéré ici sur cette plage ! Bon sang Ruby, tu n'avais même pas un garde qui t'accompagnait ! S'écria-t-il, un petit frisson me parcourant étrangement la peau.

– Bon sang mais c'est vous quoi ! Vous m'énervez tous ! J'ai le droit de sortir et de me retrouver un peu seule ! J'en ai plus que marre d'être surveillée et cela s'est davantage renforcée avec ton arrivée ! M'indignais-je, avant de le voir faire signe au commandant de l'hélicoptère.

Aucun doute là-dessus. Cet hélicoptère n'appartenait pas à ma famille. C'était donc le sien.

Esteban ne répliquait étrangement plus rien, puis monta avec une incroyable aisance dans l'hélicoptère. Il me fit glisser de son dos, pour ensuite me déposer sur le siège d'à côté. Il referma la porte, puis s'empressa de boucler ma ceinture.

– Nous allons rentrer au palais, me dit-il contre mon oreille, alors que je décidais de ne plus rien lui répondre.

Je laissais tomber ma tête contre la vitre, en laissant échapper un profond soupir. Soudainement je reçus quelque chose se poser sur mon corps et je vis aussitôt que c'était sa chemise. Je levais les yeux vers les siens, sans manquer de loucher un peu sur ton torse, je l'avoue.

– Enfile la, dit-il, tandis que je me rendais compte que j'étais encore en maillot de bain.

Ne voyant pas d'autres vêtements à ma portée, je décidais d'enfiler son maudit bout de tissu pourri. Son odeur frappa vivement mes narines, alors que je frottais sur celles-ci pour essayer de faire échapper cette effluve masculine. Mais c'était peine perdu, comme toujours. Je soufflais pour la deuxième fois, et laissais retomber mollement ma tête contre la vitre.

– Quand tu voudras sortir, je t'accompagnerai désormais. Ce n'est plus la peine de frapper un pauvre garde, ou même plusieurs, qui ne demandaient qu'à accomplir leur travail. Maintenant tu ne sors plus seule. Tu ne sais pas sur qui tu peux tomber, Ruby. De plus, tout le monde te connaît ici ; tu es la princesse ne l'oublie pas.

– Non. Tu ne m'accompagneras pas. Je demanderai à Matteo maintenant.

– Eh bien j'accompagnerai Matteo alors, ajouta immédiatement ce dernier, alors que je serrais mes poings.

– Oui c'est ça... me murmurais-je à moi-même, ronchonne.

– Je fais cela pour ton bien, Ruby. Alors merci d'effacer ce petit visage grognon qui vient nuire à ton magnifique visage, continua encore Esteban, mon cœur s'accélérant doucement face à ce petit compliment.

Même si cela me faisait légèrement, très légèrement plaisir, je ne disais rien et me résignais à faire la fille en colère. Après tout, je suis bel et bien une enfant qui adore bouder, n'est-ce pas.

– Et pour mes paroles de tout à l'heure... Reprit plus tard Esteban, alors que je me tournais vers lui.

– Je les ai très bien comprises, ne t'en fait pas, complétais-je, acerbe.

– Je ne voulais pas dire cela, Ruby. Je ne te considère pas comme une enfant. Peut-être que quelques fois tu te comportes comme une petite fille, mais comment pourrais-je te considérer comme tel avec le corps que tu possèdes ? Annonça-t-il subitement, alors que je lui faisais les gros yeux.

– Mon Dieu. Mais... Cela sonne tellement perve..

– Je me suis mal exprimé, mais tu m'as compris., me coupa-t-il.

– Les babysitteurs ne doivent pas ressentir de l'attirance pour leur clientèles, le sais-tu ? continuais-je à le chercher.

Il haussa un sourcil, s'appuya sur sa paume de main, un petit sourire venant souligner ses lèvres.

– On dirait bien que j'ai dérogé à la règle alors... Chuchota-t-il, avant que je ne sente un long frisson longer ma peau et mes poils s'hérisser.

Mais est-ce une blague... ?

Princesse Ruby Où les histoires vivent. Découvrez maintenant