Chapitre 40

29.8K 2.9K 146
                                    

J'ouvrais la porte, mais immédiatement Esteban se retourna d'un mouvement vif.

– Tu téléphonais à mon père, c'est ça ? Demandais-je, en m'avançant près de lui.

Esteban hocha de la tête, aucun sourire ne venant étirer ses lèves.

– C'était quoi cette discussion ? De quoi parliez vous ? Pourquoi parlais-tu d'un plan ? Questionnais-je, en fronçant les sourcils.

– Ce n'est rien.

– Tu me caches des choses et je n'aime pas ça, Esteban, répliquais-je, alors que je voyais immédiatement son regard changer.

Une sorte de culpabilité venait accaparer ses yeux émeraudes. Et je savais que cela ne me présageait rien de bon, oh ça non.

– Écoute Ruby, je...

– Vous voilà ! Je vous cherchais partout les tourtereaux ! Venez avec moi et ne restez pas là, voyons ; le petit déjeuner est prêt ! S'exclama une voix féminine, que j'identifiais aussitôt comme étant celle d'Elise.

Directement elle venait attraper nos mains, puis elle nous faisait ensuite sortir de la salle. Je lançais quelques regards à Esteban et je pouvais aussitôt voir qu'il les évitait. Je lui avais quand même fait d'autres signes par rapport au tatouage mais même cela, il ne réagissait pas...

Hum. Étrange.

Plus tard nous rentrions dans une nouvelle pièce et je pouvais apercevoir Larissa et son père assis à table. Tous deux venaient nous saluer chaleureusement, en ne manquant pas de ricaner lorsqu'ils avaient vu ce maudit tatouage. Cependant je n'avais rien répliqué, bien trop préoccupée par cette fameuse discussion. Esteban s'installa à côté de moi, puis posa une de ses main sur ma cuisse gauche.

Je le regardais et aussitôt il déposa un léger baiser sur mon front.

– Je ne t'ai pas dis bonjour correctement, me chuchota-t-il, tandis que je levais les yeux au ciel.

S'il croit que j'ai oublié pour tout à l'heure, ainsi que pour le tatouage, alors il se trompe lourdement. Cet homme me cache des choses, c'est certain !

**

– Que veux-tu faire aujourd'hui, mon amour ? Me demanda-t-il contre mon cou, en déposant un baiser sur ma peau.

– Ce truc va s'enlever bientôt, j'espère ? Répliquais-je sèchement.

– Oui, dans deux heures. Nous allons passer notre journée à la plage. Cela te convient ?

– Oui. Pourquoi pas, répondais-je sans grand enthousiaste, en me levant et en partant attraper mon maillot de bain.

Je me réfugiais dans la salle de bain ; je soufflais un bon coup quand je me trouvais finalement devant le miroir. Les réponses n'arriveront pas maintenant à ce que j'ai constaté. Néanmoins je ne compte pas abandonner. Mais pour les jours qui suivent, je préfère profiter de ce voyage et de ce cadre qui m'est donné.

Les réponses arriveront plus tard, mais arriveront un jour, je me le promets.

**

– La plage est vide, est-ce normal ?

– Oui. C'est Esteban qui me l'avait acheté et offerte pour mon anniversaire il y a deux ans, intervenait sa mère, un sourire attendrissant aux lèvres.

– Oh je vois... répliquais-je, avant de voie Esteban nous faire signe.

– Il ne peut pas se passer de toi, dis-moi... Me chuchota Élise, en se penchant vers moi.

Oh ça j'en ai bien l'impression moi aussi...

– Il est collant, soufflais-je, en sentant mon cœur se remuer lorsqu'il retirait son t-shirt noir.

– Et tu n'aimes pas ça ? me demanda-t-elle malicieusement, en me donnant un petit coup d'épaule.

J'ai l'impression de me confier à ma meilleure amie ; c'est très étrange...

– Ça va... dis-je, en sentant mes joues chauffer quand je le vis s'étirer et ainsi faire davantage ressortir ses muscles.

– Sache que ce petit n'a de yeux que pour toi. Cela se voit terriblement. Il a des sentiments pour toi, c'est indéniable, reprit-elle d'une voix très douce.

– Des sentiments pour moi... Il m'a déjà avoué cela avant...

– Et tu n'en ressens pas, toi ? me demanda-t-elle d'une voix douce.

À quoi bon lui mentirais-je... Je sais très bien ce que je ressens...

– Si... quelqu'uns... avouais-je, assez gênée d'avouer cela pour la première fois.

– La vie est courte, Ruby. Tout peut se passer, comme rien ne peut se passer. Mais quand deux êtres s'aiment, pourquoi attendre si longtemps ? Vos regards et tous vos gestes ne vous trompent pas. L'amour est déjà bien présent.

– L'amour est aussi dangereux... soupirais-je, en regardant désormais Esteban s'approcher de l'océan.

– Mais aussi très beau. N'aies pas peur Ruby. Je suis sincère avec toi. Vous êtes magnifiques tous les deux.

– C'est gentil... Ajoutais-je, en lui souriant timidement.

– Tu devrais te dépêcher d'aller le voir, Ruby. On dirait bien qu'il commence à être contrarié de ne pas voir sa petite amie à ses côtés, renchérissait Élise, en me poussant doucement dans le dos.

Petite amie.
Oui. Ça sonne pas mal quand même...

Princesse Ruby Où les histoires vivent. Découvrez maintenant