Chapitre 36

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Désormais assise au bord de la piscine, mes pieds barbotant dedans, j'attendais patiemment le retour d'Élise. Elle était allée rejoindre son nouveau conjoint, qui se joindrait à nous plus tard. J'ai hâte de rencontrer cet homme qui est maintenant l'auteur de son sourire et de son bonheur.

Je laissais échapper un sourire en coin, et celui s'élargissait encore plus quand ces effluves de parfums m'arrivaient au nez. Immédiatement je me sentis porter dans les airs, avant d'atterrir par la suite sur une table en bois. Esteban posa ses mains de chaque côté de mon corps, sur la table, puis approcha dangereusement ses lèvres des miennes.

– Alors comme ça on se moque de moi, me murmura-t-il à quelques pauvres centimètres de ma bouche.

– Tu sens bon maintenant, c'est chouette, renchéris-je, toute souriante.

– J'aurai aimé que tu me rejoignes... chuchota-t-il, alors que je posais une main sur son torse.

– Dans tes rêves, mon cher et tendre mari, répliquais-je, en embrassant le coin de ses lèvres.

Esteban fut visiblement très surpris de mon geste, et j'en profitais donc pour m'échapper de son étreinte. Je sautais de la table, puis commençais à rentrer dans la villa. Soudainement je fus brusquement rattrapée par les épaules, puis retournais d'un mouvement.

Mon petit cri fut directement oublié sous... ses lèvres.

Esteban commença à me soulever, et instinctivement mes jambes s'enroulaient autour de sa taille. Mes mains se perdaient dans ses cheveux et mes autres gémissements se perdaient entre ses lèvres qui m'embrassaient avec passion.

Esteban prenait immédiatement appui sur une table, sans hésiter une seule seconde à tout balancer par terre.

Notre baiser plutôt passionnel et intense prenait finalement fin, nos fronts se retrouvant l'un contre l'autre et nos souffles étant désormais saccadés.

– Esteban mon chéri, tu me feras le plaisir de ramasser tes bêtises. Tu iras ensuite au coin,
déclara soudainement une voix féminine, nous faisant brusquement sursauter et cogner le front l'un contre l'autre.

Nous lâchions tous les deux un petit juron, ayant bien senti la douleur. Je tournais ensuite légèrement ma tête, les joues rouges, avant d'apercevoir Élise.

La mère d'Esteban était là. Juste devant nous.

Esteban me faisait redescendre tout doucement, et j'en profitais donc pour attrapais immédiatement sa chemise par le col, et de le faire coller contre moi.

– Tu crois qu'elle m'a vu ? Chuchotais-je, très très gênée.

– Oui.

Je n'osais même pas regarder Élise dans les yeux. Déjà, j'ai baissé toutes mes barrières pour Esteban ; je me suis complètement laissée faire. Mais le pire, pour moi, et le fait que sa mère venait vraiment de tout voir. Cette scène. Notre baiser endiablé.

Génial. Elle doit penser quoi de moi, maintenant...

– Allez Esteban, hop hop hop ! Va au coin, je te prie ; pendant ce temps je dois aller préparer le dîner et j'emporte avec moi Ruby !

Aussitôt elle vint encercler mon poignet de sa main, puis elle commença à m'amener par la suite hors du couloir. Quelques bonnes minutes plus tard nous rentrions dans la cuisine et directement Élise me faisait enfiler un tablier jaune poussin. Je la remerciais timidement, les joues encore rouges, évidement.

Étant encore dans ma phase extrêmement gênée, je décidais de mettre quelques petites choses au clairs.

– Je suis désolée pour ce petit...

– Ce baiser était très passionnel, dis-moi. C'est la première fois qu'il t'embrasse comme ça ? Me coupa-t-elle, le sourire aux lèvres.

– Disons que... Bafouillais-je, en peinant à fermer mon tablier.

– Si vous avez des envies comme ça, passagères, tu sais Ruby il y a deux chambre au premier étage,
répliqua-t-elle, en commençant à naturellement touiller la pâte.

Oui. Elle avait sorti cette phrase comme ça. Comme si elle était l'une des plus banales au monde...

Pourtant mes joues avaient encore une fois de plus bien rougies et mon cœur s'était légèrement accéléré.

– Non mais ce n'est pas ça... Il n'y a absolument rien entre...

– Vos gestes et vos yeux parlent pour vous mes trésors.

– Tiens Ruby, met moi ça au four je te prie, reprenait par la suite Élise, ayant finalement décidée de ne pas approfondir plus ce sujet.

Heureusement d'ailleurs...

Je fis ce qu'elle me demandait, mais je restais cependant assez perturbée par ce qu'il venait de se passer. Je m'étais bel et bien laissée tomber dans les bras d'Esteban. Et étrangement... Je ne crois pas que cela m'avait si dérangé que cela. Non...

J'avais aimé. Même beaucoup.

**

– Esteban, Ruby, je vous présente Alexander ; l'homme qui me redonne le sourire chaque jour.

Le dénommé Alexander venait aussitôt m'embrasser le dos de la main, un sourire chaleureux aux lèvres. Esteban lui le fixait, un certain moment, avant de finalement lui octroyer une bonne poignée de main.

– Merci pour tout, lui murmura-t-il, alors que sa mère les regardait avec les larmes aux yeux.

Je souriais, aussi émue de voir cette scène. Élise avait enfin retrouvé le sourire. Et tout cela grâce à un homme : Alexander. Esteban lui avait tout de suite voué une profonde admiration dès que leurs regards s'étaient accrochés.

Il le savait. Sa mère était désormais entre de bonnes mains.

– Désole, mais je dois vous laisser quelques minutes. Je vous emprunte Ruby, déclara soudainement Esteban, tandis que je fronçais les sourcils.

Il entoura ma taille de l'un de ses bras, puis commença à naturellement nous faire avancer.

– Tu fais quoi là, Esteban ?

– J'ai cru qu'ils allaient se sauter dessus. Il y avait trop d'amour dans l'air. Il vallait mieux les laisser quelques minutes, rien que tous les deux, me répondit-il, en nous emmenant sur la terrasse qui donnait vu sur la mer.

– J'ai un énorme doute sur ce que tu avais vu. Ils n'avaient pas l'air d'être à ce stade... répliquais-je, encore sceptique.

Esteban m'offrait l'un de ses habituels sourires en coin. Il s'asseyait ensuite sur une chaise et m'attrapait par la taille, pour me faire ainsi s'asseoir sur ses genoux. Je commençais à gesticuler sur lui, en grognant quelques phrases.

– Tu es magnifique dans cette robe, Ruby, me chuchota-t-il contre mon cou, avant de déposer un baiser brûlant sur mon épaule dénudée.

Un long frisson venait courir mon dos, alors que je me tournais légèrement pour le regarder droit dans les yeux. Son regard était intense et cette fois-ci il était marqué par un sérieux saisissant.

– La plus belle, souffla-t-il, en déposant un nouveau baiser dans mon cou.

– Arrête... soufflais-je, en sentant mes mains fermement s'agripper contre ses épaules.

Esteban commença à remonter de mon cou jusqu'à ma joue, puis à déposer une série de baisers sur tout mon visage. Il frotta ensuite son nez contre le mien, un nouveau sourire sur ses lèvres.

Et là, sans que moi-même je ne le comprenne vraiment, mon corps décida de se manifester involontairement. Mes lèvres venaient de se poser sur les siennes, et mes yeux venaient de se fermer automatiquement.

Je l'avais embrassé. De mon plein gré...

Princesse Ruby Où les histoires vivent. Découvrez maintenant