Chapitre 23

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J'attrapais un petit coton qui traînait par là, et commençais ensuite à tapoter sa superbe blessure de guerre.

– Eh bien. Si toi et moi devions avoir des enfants plus tard, j'espère que tu te seras amélioré pour les soigner quand ils auront des bobos.

Un sourire venait lentement dessiner ses lèvres, visiblement très intéressé par mes propos. Ah le revoilà : monsieur se réveille enfin et arrête de faire l'enfant boudeur et grognon.

– Je les surveillerais assidûment. Personne ne pourra se faire mal, ne t'inquiète pas ma Ruby.

– Tu veux combien d'enfants plus tard ? Questionnais-je, avant de jeter le coton à la poubelle.

– Onze, répondit-il, ce qui me fit brusquement lâcher la bouteille.

Dieu soit loué. Cet homme a au moins hérité de très bons gestes et réflexes.

– C'est beaucoup, parvenais-je à dire, assez décontenancée par cette réponse.

– Tu seras parfaite pour ce rôle, ne t'en fait pas, reprit-il, alors que je me rendais compte qu'il était en train de se moquer de moi et de retourner la situation en sa faveur.

Son sourire taquin venait de nouveau faire son apparition sur ses lèvres, visiblement ravi de m'avoir fait perdre mes moyens.

– Tu rêves mon pauvre, complétais-je, en m'emparant d'un bandage.

– Deux, c'est bon ? Reprit-il, sa jolie fossette venant déjà marquer sa joue droite.

– Tu dérailles totalement mon pauvre ami, soupirais-je, en serrant avec force son bandage autour de sa main.

J'entendis ce petit juron venir s'échapper de ses lèvres, me faisant soudainement apparaître un sourire machiavélique. Moh mon petit chou.

– Tu ne seras pas une bonne infirmière, Ruby.

– Je le sais bien.

Même s'il avait levé les yeux au ciel, j'avais encore une fois pu apercevoir ce petit sourire en coin. Plus tard je finissais de le soigner, de tout ranger soigneusement, plutôt contente de mon travail effectué. Je commençais à déposer le dernier élément de torture sur une étagère, quand je me sentis brusquement attraper par les épaules et subitement retourner.

Mon léger cri se perdit dans ma gorge, quand je sentis ses lèvres se sceller aux miennes. Comme ça. D'un coup. Je n'ai rien pu dire ou faire. Je fronçais juste les sourcils, mais je pouvais lire dans ses yeux qui ne s'étaient pas fermés, de l'amusement.

Je n'ai eu le temps de faire quelque chose, que le baiser se termina aussi vite qu'il avait commencé. Esteban me lança un clin d'œil rempli de malice, puis sortit de l'infirmerie en sifflotant.

Et oui. Monsieur sortait de l'infirmerie les mains dans les poches, en sifflant un petit air. Comme si tout avait été normal, n'est-ce pas.

– Esteban ! Criais-je, en donnant un petit coup de pied dans une chaise.

Mais c'est pas possible ! Je me suis encore fait avoir, non mais oh !

Il est joueur. Terriblement.
Tu es énervant, Esteban Monero.

**

– Pour la vingtième fois, tu retournes dormir en face et tu arrêtes de me faire ce maudit sourire et de faire apparaître ta satané fossette, répliquais-je sèchement, les bras croisés contre ma poitrine.

Il secoua la tête pour la vingtième une fois, en commençant à déboutonner un à un les quelques boutons de sa chemise bleu marine.

– Esteban !

– Oui Ruby ? Continua-t-il d'une voix très calme, en retirant finalement sa chemise et en la posant sur la commode.

Je me faisais raison de ne pas descendre mon regard un peu plus bas, et donc de bien le regarder droit dans les yeux. Ce maudit sourire et cette maudite fossette revenaient, tandis qu'il commençait à se diriger vers ma penderie. Là où il avait installé ses affaires, bien entendu. Esteban attrapa un bas de pyjama, puis revenait se placer calmement devant moi.

Il me testait. Je le savais.

– Je vais appeler les gardes, Esteban ! Le menaçais-je immédiatement, en tapant des poings sur le matelas.

– Ils ne feront rien, tu le sais aussi bien que moi, répliqua-t-il d'une voix toujours calme, en commençant à retirer sa ceinture.

Je sentais mes poings se serrer davantage, tandis que ma colère commençait à monter dans mon corps. Il veut jouer ? D'accord nous allons jouer ! On va voir qui aura le dernier mot !

Je me précipitais vers la penderie puis fouillais de partout, afin de retrouver cette pièce. Finalement trouvé, je m'empressais de me diriger vers la salle de bain et de  claquer la porte.

– Que fais-tu mon diablotin d'amour ? L'entendais-je me demander à travers la porte, alors je commençais à me déshabiller en vitesse.

Je me dépêchais de filer sous la douche, en attrapant mon super shampooing aux fruit rouges et mon savon préféré. Après cette petite douche, je me dépêchais de me sécher et d'enfiler ce magnifique ensemble acheté il y a déjà deux ans de cela. Je séchais ensuite mes cheveux bruns, puis m'observais devant le miroir.

Parfait. Ça va marcher.

Je resserrais les quelques ficelles de ce magnifique ensemble fait en soie, puis me décidais finalement de réouvrir la porte. Esteban était de dos, face à la penderie. Je me dirigeais vers le lit, puis m'asseyais dessus, en ramenant mes cheveux bruns sur ma poitrine. Soudain un quelque chose de lourd tomba au sol, avant que de magnifiques petits jurons ne s'en suivent et ne viennent embaumer la pièce.

Bingo. Je l'avais eu.



**

Princesse Ruby Où les histoires vivent. Découvrez maintenant