Princesse Ruby

Chapitre 38

PDV Ruby

Une jeune femme de petite taille faisait d'un coup son apparition dans la salle ; elle avait des cheveux bleus qui descendaient en cascade derrière son dos, ainsi que des yeux verts qui regardaient un peu partout dans la pièce. Elle avait aussi plusieurs piercing sur son visage et des tatouages sur les bras. Elle était mignonne, il était vrai.

– Bonsoir ma princesse, comment vas-tu ? S'exclama aussitôt Alexander, en se levant pour ainsi encercler sa fille.

Mon cœur se serra lourdement en voyant ce père étreindre sa fille, visiblement très heureux de la revoir.

Je repensais désormais aux miens qui ne m'avaient jamais rappelé. Rien. J'avais juste reçu trois emails mais sinon rien de plus. Leur voyage semblait être tellement important pour eux, qu'ils en avaient complètement oublié leur fille. Totalement.

– Ruby ? Me souffla quelqu'un à l'oreille, alors que je sortais de mes pensées.

Esteban me regardait, l'air inquiet.

– Quelque chose ne va pas ? Me questionna-t-il tout bas, en posant une main chaude sur ma joue.

– Tout va bien, ne t'en fait pas, dis-je en me levant d'un mouvement.

Esteban me regardait intensément pendant quelques secondes, puis m'attrapa la main pour nous amener vers Alexander. Immédiatement les présentations furent faites et je remarquais aussitôt que cette femme nommée Larissa était quelqu'un de très sympathique. Elle n'avait eu aucun regard déplacé ou séducteur sur Esteban.

Cependant je n'arrivais pas m'intégrer dans la discussion, étant bien trop préoccupée par ce malheureux constat. Oui. C'était vrai. Ils ne m'avaient jamais rappelé. Jamais. Je laissais mes doigts jouer avec ma petite cuillère, mon sourire ayant totalement disparu de mon visage.

– Désolé, mais nous devons vous laisser. Ruby est très fatiguée et moi aussi, déclara plus tard Esteban, en se levant de sa chaise.

– Oh oui je comprends... Allez vous reposer mes chéris, répliquait immédiatement sa mère, en nous souriant.

Alexander nous souhaita une bonne fin de soirée et un bon sommeil, puis Larissa faisait de même. Esteban venait ensuite me reprendre la main, puis il commença à nous faire sortir de la salle.

Quelques pas plus tard Esteban entourait ma taille, comme il avait l'habitude de le faire, et je venais instantanément poser ma tête contre son torse.

– Ne pleure pas Ruby, cela me brise le cœur... L'entendais-je murmurer, avant de resserrer son étreinte autour de moi.

– Je ne pleure jamais... soufflais-je en reniflant.

– Oui mon amour, je te crois, reprit-il d'une voix douce, en caressant mon bras droit.

Plus tard nous rentrions dans une chambre qui nous avait été attribuée. Un grand lit se trouvait sur le côté droit, et dès que je l'eus aperçu je me dépêchais de me laisser écrouler dessus.

– Va te mettre en pyjama, tu seras mieux mon ange, reprenait Esteban, alors que je me relevais mollement et partais attraper ma valise.

Je récupérais quelques vêtements et ma trousse de toilette, avant de partir sans un mot dans la salle de bain. Enfin. J'en avais quand même dit un. Même six. J'avais réouvert la porte, en le fixant.

– Je ne suis pas ton ange, dis-je, en le voyant aussitôt sourire.

– Oui mon amour, compléta-t-il taquin, mais avec une touche de tendresse dans sa voix.

Je secouais négativement la tête, puis refermais la porte. Je me dépêchais de faire valser mes affaires, puis de cacher ma peine et ma tristesse sous les multitudes de gouttes d'eau qui glissaient le long de mon corps.

**

– Tu veux quelque chose à boire, à manger ? Me demanda-t-il, en me caressant le front comme si j'étais malade.

– Non merci, Esteban...

Esteban s'était allongé à côté de moi, torse nu et avec seulement un caleçon recouvrant sa peau. Oui, je n'avais même pas eu la force de le contredire. Et puis apercevoir ce corps d'athlète me remontait un peu le morale, c'est vrai. Esteban me caressait doucement le front, en écartant quelques mèches de mes cheveux qui passaient par là. Il était appuyé sur son coude, ses yeux émeraudes ne me quittant plus depuis déjà un long moment.

– Que se passe-t-il, Ruby ? Je déteste te voir comme ça...

– Je viens de réaliser que mes parents ne m'ont jamais rappelé depuis leur départ.

Un silence s'en suivit ma réponse et je pouvais sentir la main d'Esteban cesser de me caresser.

– J'essayerai de les appeler demain matin, dit-il d'une voix assez étrange, en recommençant ses caresses.

Directement je rouvrais mes yeux et je fus plutôt étonnée de voir cette colère danser dans ses yeux verts. Je posais une main sur sa joue, et directement Esteban fermait ses yeux à son tour.

– Je suis désolé pour toi, Ruby. Je te promets de les appeler demain matin à la première heure, dit-il les yeux clos, en recouvrant ma main de la sienne.

– Merci d'être là pour moi... murmurais-je tout bas, en osant finalement sortir cette phrase que je voulais dire depuis un moment déjà.

– Je serai toujours là pour toi Ruby, continua-t-il en m'attrapant par la taille et en me faisant glisser contre lui.

Je posais mes mains sur son torse, puis refermais à nouveau mes yeux.

– Tu es vraiment chouette comme babysitteur. Je ne regrette rien, sache-le, lui avouais-je, avant de sentir ses lèvres s'écraser sur les miennes à la fin de ma confession.

Esteban déposa plusieurs baisers consécutifs sur celles-ci, puis sur tout mon visage.

– Oui, je le sais...