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Après cet épisode, on a été un peu distants Hellen et moi. Alors que depuis que nos secrets avaient été révélés, elle venait dormir tout les soirs avec moi, depuis ce jour elle s'enfermait dans sa chambre, me défendait de venir avec elle lorsqu'elle enfilait sa capuche. Je sortais quand même, à son plus grand désespoir mais passais ma nuit à voler toujours plus haut pour me laisser retomber en piqué juste au dessus de la ville comme un aigle qui chasse. J'aime cette sensation du vent dans mes cheveux, ce vent qui te fait pleurer les yeux et monter de l'adrénaline à l'état pur dans les veines. Il me rappelle que même si ma condition n'est pas toujours facile à vivre, je suis tout de même gâté par rapport à certaines personnes. Le vent me rappelle aussi que même avec toute ma puissance, les éléments sont plus forts que moi, plus forts que la science.
Tout ça a duré une semaine. Je pense qu'elle trouvait ça injuste que jegarde tout ça pour moi alors qu'elle pourrait m'aider. Mais il y a certaines choses qui sont inavouables... J'essayais de lui parler et de faire des efforts mais elle m'ignorait, sans savoir que je devinais combien ça lui coûtait de m'envoyer sur les roses. Jusqu'au moment où elle est venue dans ma chambre, un soir où je me préparais pour ma virée nocturne et m'a emmené sur une sorte de colline qui surplombait la ville. De là, tout comme lorsque j'étais en vol, les lumières dessinaient des arabesques étranges. Dans le soleil qui se couchait, elle m'a expliqué que lorsqu'elle avait des problèmes et qu'elle ne se sentait pas bien, elle venait ici. Puis elle s'est tournée vers moi, déployant cette aura féminine pleine de questions. Je fronce les sourcils devant ce qu'elle me demandait d'expliquer. Je l'ai remerciée et me suis forcé à expliquer ce que je ressentais. Elle a simplement hoché la tête, désireuse de me faire oublier mes tourments.

Ce soir là, on a préféré aller dormir. Jouer la double vie, c'est bien pour aider des gens mais parfois il arrive que le mental lâche ou que la personne à aider ne soit autre que nous même.

*

- Courage ! m'exhortais-je.

Cette journée m'avait épuisé ! Entre l'entraînement de cross (où j'ai lancé (intentionnellement, je l'avoue) la balle en pleine figure du frère de James, lui offrant un joli coquard, malheureusement rapidement effacé par les bienfaits de pommades ciblées), les cours et ma vie nocturne, je n'en peux plus ! Vivement qu'on sorte de là et que l'on soit en week-end !

J'entre dans la bibliothèque du lycée, pour attendre Hellen, qui a une option de une demi-heure de programmation. Je m'avance vers l'armoire, attend qu'une jolie brune fasse son choix, choisis mon numécran et tape un titre dans la barre de recherche. Une fois mon livre chargé, je me dirige vers un fauteuil, m'y jette et me plonge dans le livre. J'en perds la notion du temps.

- Eh oh ! Le rat de bibliothèque ! Ici la terre ! Lança une voix en secouant une main devant mes yeux.

Je levais le nez de mon numécran sur les mythologies grecques pour voir que Hellen riait. Je me levais prestement et allais reposer le numécran. Je passais devant la brune de tout à l'heure, qui tapait sur son clavier à une vitesse sidérante, elle leva les yeux pour un sourire sans même cesser d'écrire. Je me détournais, rattrapais Hellen et la suivais dehors. Mais en arrivant devant la grille, je sentis le problème avant même de voir le danger qui s'approchait.

- C'est normal que la voiture ne soit pas là ? Dis-je en retenant Hellen qui partait en avant.

- Euhm non, normalement il est toujours là un quart-heure avant que l'on sorte. Répondit-elle en fronçant les sourcils.

La fléchette qui file vers nous ne fait qu'un léger vrombissement mais nos attaquants ont fait l'erreur de bouleverser nos habitudes. Mes sens en alerte, je le perçois. Je me baisse tout en obligeant, d'une main de fer, Hellen à faire de même. La fléchette se fiche avec un bruit mat dans le dos d'une blonde quasiment entièrement refaite en plastique et couverte de maquillage - comme il est de coutume dans les grandes villes où l'on souhaite se faire remarquer -, qui s'effondre sans aucune classe. Dès lors c'est la cohue totale. Des élèves crient au meurtre, d'autres se mettent à pleurer, certains s'enfuient en courant. J'en profite pour tirer Hellen par la manche et retourner dans l'enceinte du lycée. Nos ennemis semblent préparés. On court sans perdre de temps jusqu'au toit, de là je pourrais m'envoler et nous tirer de là.
Le tir de fléchette était judicieusement ajusté, ce qui me fait déduire que celui qui l'a tirée n'est pas un débutant. Même après plusieurs années de maniement, les armes à flèches dépendent surtout des conditions, du vent, de la pluie, de l'inclinaison, de la vitesse de mouvement de la cible et j'en passe. C'est d'ailleurs pour ça que je préfère les couteaux... Tout en courant, je fais part de mes pensées à Hellen, qui approuve et apporte des précisions avec ses propres connaissances.

- Quand j'étais avec eux, il y en avait un qui était super bon à la sarbacane. Sinon tous les autres ont des armes de contact ou à balles.

Je hoche la tête, les armes de contact, comme les épées, les haches ou les armes à balles sont plus, beaucoup plus même, maniables que les autres, mais tout aussi mortelles.
Sarbacane. C'est vraiment une vieille arme et c'est très étrange. Déjà que je vis un peu dans le siècle dernier et que les gens me trouvent bizarre, alors lui ! Qu'en penseraient-ils ?Soudain au détour d'un couloir, je perçois des bruits de pas venant vers nous. Ça ne peut pas être un prof ou un élève vu le bazar qu'il y a dehors. Je freine et tourne dans l'escalier. J'entraîne Hellen avec moi, ce qui manque de la faire tomber, mais elle me fait totalement confiance. C'est tout ce dont j'ai besoin. On s'aperçoit, juste avant de commencer l'ascension, que l'on est suivi. Au moins sept hommes. On arrive au deuxième étage et trois autres hommes se rajoutent.

- Ils sont beaucoup trop ! Crie Hellen, un peu paniquée, pour couvrir le bruit des pas qui résonne dans l'escalier.

On a beau courir parce que notre vie en dépend, il y a toujours l'un d'entre eux qui nous rattrape. Lorsqu'en arrivant pour aller sur le toit on voit un homme armé de deux lasers, je sens que Hellen nous pense perdus. Ce que tout homme se doit de penser en se voyant pris en étau entre un groupe d'une trentaine d'hommes sur-entraînés pour donner la mort et un espèce de psychopathe avec deux lasers. Hellen, me tenant par la main, avance. Puis recule. Avance de nouveau, indécise. L'homme aux lasers descend d'une marche. Il sourit. Il sait qu'on ne peut pas s'en tirer. Il laisse croire qu'il va tirer. Observe Hellen se tendre. Il la regarde me dévisager comme si c'était la dernière fois. Il n'en sourit qu'un peu plus.

Pendant un instant, je me coupais du monde et explorais la puissance de mes sens. Ainsi, je réussis déterminer avec précision que tout ceux qui nous poursuivaient sont aux trois et quatrième étage. Si on arrive à passer, on sera libre. Je regarde un instant en bas. Le choc est mortel. Mais si ça me permet de sauver Hellen alors je me dois de le faire. L'homme fixe Hellen dans les yeux et je sens qu'il tentait de la soumettre en la faisant vaciller. J'attrape Hellen par la taille sans me poser de questions débiles pour savoir si j'allais souffrir avant de mourir et la colle à mon torse avant de me laisser basculer en arrière. Les hommes se mettent à crier mais le hurlement de peur de Hellenles relègue au rang de chuchotements. Je n'ai jamais vu ni entendu Hellen crier de peur, je dois vraiment l'avoir surprise.
J'ai l'impression que ça fait des heures que l'on tombe, ma vision est obstruée par les boucles brunes de Hellen qui volent dans tout les sens, me privant du moindre point de repère. De toute façon, la cage d'escalier est beaucoup trop étroite pour que je libère mes ailes sans risquer de les coincer dans les garde-fous en métal ouvragé, ce qui serait encore pire. Je sens le sol se rapprocher alors que le cri de Hellen commence à s'éteindre. Lorsque le béton brun du lycée entre en contact avec mon dos, j'ai l'impression d'être broyé vivant par les roues d'un camion. Il y eut un craquement écœurant et une terrible onde de douleur qui se propagea partout puis ma tête frappa le sol avec une violence, qui me parait comme ralentie et je perds connaissance.

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Bonjour !
Alors je sais que je suis hyper en retard (et que cette phrase n'est pas correcte) MAAAAIS ! J'ai une bonne excuse. Et aussi la preuve que les excuses les plus courtes sont parfois les meilleures. La mienne tient en trois lettres ! BAC !
Et en me servant de cette même excuse, je vais officiellement vous annoncer que je vais poster encore moins régulièrement qu'avant, pour me permettre de réviser dans les lois de l'art 😉😨
Voilà voilà !

Bisous bisous !

H.

Et surtout n'oublions pas, n'oublions jamais le tord fait à des gens qui ne cherchaient que dans la musique un peu de réconfort, qui ne cherchaient qu'à voir leur idole. Ou qui se promenaient simplement dans les rues, dans une ville magnifique. N'oublions pas pour garder en nous toute la détermination à combattre ceux qui cherchent notre abattement, notre désespoir. Offrons leur l'espoir et la joie.
"L'harmonie.
Le chaos grogna, se déchaîna, libérant jusqu'à l'ultime parcelle de son essence incontrôlable. Violence, haine, peurs, fanatisme...
L'harmonie répondit en se mettant à danser. Ouverture, temps, respect...
Le chaos rugit.
L'harmonie virevolta.
Le chaos enfla.
L'harmonie ondoya.
L'harmonie.
Le chaos tressaillit. Nia. Cogna. Déroba. Mentit. Tortura. Viola.
L'harmonie s'offrit."
Pierre Bottero, Ellana le pacte ded marchombres.
Ils sont le Chaos. Nous sommes l'Harmonie. Nous répondons à leur haine avec tout notre amour. Parce que l'amour est plus fort que tout.

#OneLoveManchester.
Londres.

Homme-LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant