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Lorsque je rentre à la "base", tout un comité est là pour m'attendre. Je les regarde, sans parler.

- Tu as passé avec succès cette étape.

- Merci beaucoup à vous. Dis-je, ironique.

Puis je pousse quelques uns des hommes qui sont présents et retourne dans la chambre qui m'a été attribuée. Je me couche sur mon lit en espérant que les hommes de Alan vont bien transmettre le message et qu'il va pouvoir monter un programme de sauvetage. Il est à peine dix-huit heures.

Je me réveille en sursaut. Mon réveil, sur la table de nuit, indique 22h30. Dans moins de une demi-heure, tout le monde va être couché. Et endormit j'espère.

Il est l'heure de mettre au point mon plan. Je me glisse en silence hors de ma chambre, trois couteaux dans la ceinture et une corde, que j'avoue avoir volée dans la salle d'entraînement il y a deux jours. J'ai réussi à me procurer une capuche, comme celle que j'utilise pour jouer les Justiciers. A la seule différence que celle-ci est noire doublée de rouge à l'intérieur, les couleurs de l'Organisation, et que la mienne est toute noire. Je me glisse dans les escaliers et commence à courir. Contrairement à ce que l'on peut penser, je ne fais encore moins de bruit que si je marche. En effet, comme je ne pose quasiment pas mon pied sur le sol, ma semelle fait moins de bruit. Soudain, un bruit de pas retentit dans l'escalier derrière moi. Je bondis souplement. Le plafond offre de nombreuses prises, d'autant plus confortables que le bâtiment est vieux et en cours de rénovation. Les ouvriers, pour renforcer les différents étages placent des étais en métal. Et lorsqu'ils sont enlevés, ils laissent des trous. Je commence mon ascension, tête en bas. Ma natte glisse de mon col pour se mettre à pendre, visible par n'importe qui. La personne se rapproche de ma ''cachette''. Je risque le tout pour le tout et, me mettant en équilibre précaire, retenue par une main, les pieds enfoncés dans des aspérités du plafond, je rattrapais ma tresse. L'homme passe juste en-dessous de moi et il me suffirait de tendre la main pour le toucher. Il continue sa route sans se douter une seule seconde que je suis là, et tourne dans un couloir.

Dès que je n'entends plus aucun bruit, je retombe sur mes pieds. Je me glisse dans l'appartement où sont enfermés maman et mon frère. Lorsque la porte s'ouvre, je vois ma mère se tendre. Se pencher au-dessus de Matt, comme pour le protéger et je dois me forcer à ne pas penser au fait qu'ils ont dû être menacés pour que ma mère réagisse comme ça. Je rabats ma capuche parce que jamais ma mère ne doit savoir que je suis capable des prouesses que je vais être obligée de réaliser pour les sortir de là, puis je me mets en mouvement. D'un geste sec, je tire la corde de ma taille, la fixe à un montant de la fenêtre, teste la solidité et demande à Matthew, en forçant ma voix de monter sur mon dos. Il s'y accroche comme le premier jour et me serre plus fort encore.

- Mam...dame, vous passez d'abord. Dis-je, retenant au dernier moment le ''maman'' qui allait s'échapper de mes lèvres.

Maman se tourne vers moi puis commence son ascension. J'ai remarqué qu'elle allait parler mais que mon regard l'en a empêchée, au dernier instant. Au moment où elle enjambe le montant de la fenêtre, je perçois des bruits de pas. Encore ! Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à sortir ce soir ! La porte s'ouvre et avant même de savoir qui arrive, je tire une de mes lames et accroche la curieux par le cou au mur. Matthew laisse échapper un gémissement en me voyant agir de la sorte, sans aucune pitié pour qui que ce soit. Je me penche à la fenêtre en ignorant sa peur, qui pourtant me tord le cœur. Maman a finit de descendre et elle est désormais en un équilibre précaire sur une fine bande de béton vingt mètres au-dessus du sol. Je vais chercher mon poignard, remarque que je viens de tuer sans aucuns remords le chef de la bande.

- Matt, descends et va dire à ta maman que j'arrive.

- Mais je sais pas descendre. Murmure-t-il.

Homme-LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant