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Une fois que Hellen m'aie donné un nouveau tee-shirt, et que j'ai caché du mieux possible les marques que les liens ont laissé sur mes poignets, par des bandes de tissu intelligent, Hellen décrète qu'il est temps de rentrer à la maison. Je suis un peu inquiet, connaissant Monsieur Doris, je ne suis pas sûr qu'il ait beaucoup apprécié que sa fille entreprenne tout ça simplement pour retrouver quelqu'un qu'il juge comme une sécurité pour Hellen. Étant donné que je ne peux pas voler et que Hellen est venue en moto, je monte derrière elle et on démarre. Lorsque l'on arrive chez les Doris, Marine vient nous ouvrir avec un petit sourire et nous fait entrer dans la salle à manger.

- Comment vas-tu Scott ?

- Beaucoup mieux depuis que Hellen m'a aidé à m'en sortir. Dis-je avec un petit sourire.

- Est-ce que Mademoiselle et Scottveulent manger quelque chose ? Interroge Marine.

- Oui, j'ai vraiment faim après cetaprès-midi de fou ! S'exclame dans un rire, Hellen.

- Que désire manger Mademoiselle ?

- Oh Marine, quand mes parents ne sontpas là, fais moi le plaisir de m'appeler Hellen !

- B...Bien.

Marine a un petit moment d'hésitation avant de hocher la tête et d'attendre que Hellen lui réponde. Sauf que cette dernière ne s'en rend absolument pas compte et continue à regarder l'écran qui est allumé et qui passe des images de paysages grandioses. Je lui donne un coup de coude pour qu'elle se réveille. Elle a un léger sursaut rapidement camouflé, prouvant son manque d'attention.

- Hein ? Ah oui, excuse-moi, je suisfatiguée et pas très concentrée ! Et bien, fais ce que tu veux et ce qui est déjà prêt, comme ce que mes parents ont mangé parexemple.

- Bien, je me met au travail.

J'adresse un petit sourire à Marine alors qu'elle s'en retourne au fourneaux. Soudain, une odeur bien connue se glisse jusqu'à mes narines. Monsieur Doris approche. Je le fais silencieusement comprendre à Hellen, qui se tend immédiatement.

- C'est partit.

Et en effet, quelques secondes plus tard, Monsieur Doris entre dans la pièce et vient se planter devant Hellen, la dominant de toute sa hauteur. Mais Hellen ne détourne pas le regard, bien au contraire, elle fixe ses yeux noisettes dans ceux de son père et affiche une froide détermination.

- Hellen.

- Papa.

Je me fige et cesse tout mouvement jusqu'à ma respiration. Je me recule de quelques pas et fais semblant de me plonger dans la contemplation du tableau qui me fait face et qui représente une femme de dos, une robe rouge avec un grand décolleté dans le dos,un collier de perles brisé autour du cou. Bon sang, quand les Doris sont en colère, ils font vraiment peur, parce que ce n'est pas des grosses colères et des hurlements à en faire trembler les murs, mais des duels de regards. Ils concentrent toute leur colère dans leurs yeux et attendent que l'autre se détourne. Et curieusement, c'est le père qui se détourne le premier.

- Est-ce que je peux savoir où tuétais ?

- J'étais en train d'aider Scott,puisque tu n'avais pas l'air d'avoir l'intention de demander à cequ'on le recherche.

- Je n'ai jamais dit que je ne voulaispas le chercher, j'ai dit que ce n'était pas notre soucis premier.

- Et bien moi, c'est mon soucispremier.

- Et vous Scott, qu'avez vous à direpour votre défense ?

- Rien si ce n'est que je dois la vieà votre fille.

Homme-LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant