J'étais très angoissé, et il ne faut pas se mentir, persuadé de ne pas réussir à tenir le coup et péter les plombs. Et si je lâchais prise ? Et si d'un coup je redevenais le monstre de la mine et que je n'arrivais plus à redevenir Scott ? Alors que Hellen, elle, avait l'air enjouée, prête à jouer sa vie pour me permettre d'avancer et de comprendre comment se passent mes transformations. J'avais fini par céder et tenté le coup. Et je suis enfin libéré de mes chaînes, enfin je pouvais regarder Hellen, sentir ses émotions et l'embrasser sans avoir peur de la blesser sans le vouloir. Je suis maintenant libre de l'aimer sans avoir à museler la puissance de mes sentiments par peur de moi même. Et dans un sens, heureusement que tout c'est bien passé parce que je n'aurais pas supporté d'être le meurtrier de Hellen. Il n'y a peut-être qu'un seul truc qui m'intrigue. Énormément. Pourquoi, à partir du moment où Hellen a libéré ses émotions, ma température corporelle a augmentée jusqu'à atteindre une température scientifiquement impossible à supporter pour un corps humain ? Il est vrai que je ne suis pas totalement humain... Comme si je m'étais mis d'un coup à brûler de l'intérieur. Et je suis désormais capable de le maîtriser. Hellena trouvé le moyen de contrôler tout ce qui me caractérise. Il me suffit de penser à Hellen pour immédiatement devenir brûlant.
- Scott ? Ça va ?
Une main devant mes yeux me tire de mes pensées, je lève les yeux vers la déesse brune devant moi. Je hoche la tête, reprenant difficilement pied avec la réalité. Il est dix-neuf heures et nous sommes dans la chambre de Hellen, en train de faire quelques travaux pour le lycée. J'ai tellement l'impression d'être en marge du monde, un mois je travaille dans un café, et vis comme si j'étais totalement adulte ; et le mois suivant, je suis en train de faire des devoirs ! Mais je suis incapable de me concentrer sur l'exercice d'informatique, j'ai besoin de prendre l'air.
- Dis, Hellen, tu penses que j'ai le temps d'aller voler cinq minutes ?
- Tu peux même aller voler plus longtemps, le repas est servi dans une heure !
Je hoche la tête et vais troquer mon jean contre un survêtement, plus chaud parce que je compte aller haut et que c'est plus confortable, même si je ne bouge pas tant que ça les jambes. Je retourne dans la chambre de Hellen avec une envie bizarre. Lui montrer ce que je vois.Lui montrer à où je vais, pourquoi je reviens trempé, mais heureux, gelé mais enthousiaste. Elle est toujours en train de taper sur son numécran. Elle tape de longues séquences, et puis le numécran produit un bruit de buzzer et Hellen soupire. Notre prof nous a demandé de monter un pare-feu autour d'un dossier, et régulièrement, sur le simulateur, un virus fait tomber notre pare-feu. Sauf qu'il y a des sortes de niveaux, pour que le prof puisse nous noter. Et même pour l'informaticienne de génie qu'est Hellen, le dernier virus fait tomber son pare-feu à tout les coups.Mais la belle brune s'obstine. Elle est vêtue d'une jupe tailleur bleu foncé et d'un chemisier blanc, autrement dit pas du tout la tenue adéquate pour aller tutoyer les nuages. Je l'incite à se changer sans pour autant préciser mon intention. Elle finit par accepter, après avoir tenté de me faire dire ce que je prévoyais de faire. Elle revient vêtue d'un survêtement et d'un sweat-shirt à capuche sombre. Elle se plante devant moi, le numécran à nouveau dans les mains, l'air un peu boudeur. Je ne lui laisse pas le temps de réfléchir et je la prends dans mes bras avant de me jeter de la fenêtre. Le numécran tombe sur la moquette. Hellen serre brusquement mon épaule, preuve de sa surprise.
- Tu m'emmène où ? Murmura-t-elle à mon oreille.
- Je n'ai jamais invité personne à voir ce que je voyais mais j'ai décidé que ça changerait aujourd'hui. Tu vas enfin savoir ce que je fais pendant ses nombreuses heures que je passe en tête à tête avec les nuages.
Le soleil couchant allume des reflets roux dans les boucles brunes qui volent devant moi. Je monte de plus en plus haut. Je me mets en vol stationnaire, vertical et montre à Hellen la beauté du paysage autour de nous. Elle laisse échapper un cri d'émerveillement. Après plusieurs minutes à regarder autour de nous, on assiste au coucher du soleil. La lune se lève, la nuit est noire mais envoûtante, faisant ressortir les lumières de la ville, des mètres en dessous de nous. Une légère brise se lève, faisant frissonner Hellen. J'utilise ma nouvelle source chaleur pour la réchauffer. Elle me remercie en se collant un peu plus à moi.
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Homme-Loup
Fantastik"Aujourd'hui, la science est arrivée à un tel point que l'Homme est en capacité de modifier jusqu'au génome humain pour pouvoir soigner les maladies face auxquelles nos ancêtres ne pouvaient qu'abdiquer." Dr Bersheker, conférenc...