Homme-Loup

56.

Cela fait une semaine tout pile que nous sommes au Japon. Une semaine, que nous avons passée à faire des recherches pour une maison, chacun de notre côté. Et aujourd'hui, on va visiter la maison que l'autre a choisi pour "voter" sur celle que l'on préfère. Parce que passer des jours à visiter des maisons, puis discuter pendant des heures savoir laquelle serait la plus belle, la meilleure pour nous, est ennuyant, nous avons décidé d'innover. Nous avons tous les deux fait des visites de maisons, pendant cette semaine, et on a choisi celle que l'on préférait. De cette manière, nous n'aurions plus qu'à choisir entre les deux. Cela nous dégrossit de beaucoup le travail et nous simplifie les choses. Normalement, ce soir nous aurons notre vrai "chez nous". Il a été décidé que l'on commencerait par ma maison. Je guide donc Scott jusqu'au centre traditionnel de Tokyo.

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La matinée s'écoule lentement,rythmée par la visite de la maison qu'a choisit Hellen. Une maison plutôt moderne pour le quartier. Des murs beiges, un toit noir, et un petit jardin artificiel derrière la maison. - Milieu d'après-midi-

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- Alors comment tu la trouves ? Demandais-je, sous le charme de la petite maison.

- Jolie, coquette, discrète, nickel quoi !

Je hoche la tête et puis regarde une dernière fois mon coup de cœur. Puis il hèle un taxi et rentre une adresse dans le moniteur de conduite. Depuis quelques années, la grande mode est de posséder ce genre de voiture, le conducteur n'a plus rien à faire si ce n'est donner des directives au moniteur de conduite, un ordinateur qui dirige et conduit la voiture à notre place. Les rues défilent et après dix minutes de trajet, on s'arrête près du parc, celui qui m'a tant plu lorsque j'étais en pleines recherches pour retrouver Scott.
Ce dernier me guide par la main jusqu'à un haut portail devant lequel nous attend un Japonais. Il ouvre le portail et nous guide à l'intérieur. Après avoir remonté une petite allée bordée d'arbres et de bosquets fleuris qui cachent la maison à la vue des passants, on arrive devant une magnifique villa. Je marque un temps d'arrêt devant la beauté des lieux. La maison, avec les bords de toit recourbés comme le veux la tradition, la façade recouverte de roses grimpantes, est construite sur une espèce de toute petite colline qui domine le reste du parc. Les boiseries anciennes ont été remplacées par d'autres matériaux, mais l'effet reste le même et les détails dorés qui luisent et reflètent la lumière sont sublimes. Devant, après une petite terrasse pavée, une piscine d'eau turquoise reflète la lumière mouvante du soleil à nos pieds.On entre dans la maison et bien que les pièces soient vides et exemptes de vie, elles m'enchantent. Ma petite maison en centre ville ne fait certainement pas le poids ! Les concepteurs de la maison ont su allier la tradition et la modernité. Ce qui fait que la séparation en bois ajouré de deux pièces côtoie un mur connecté. La baie vitrée de la chambre, donnant sur un jardin naturel, avec un grand bonzaï, côtoie un dressing holographique. Les vêtements qui se trouvent à l'intérieur sont normaux, mais l'on peut entrer dans une minuscule pièce et modifier certains choses comme la couleur, ou les détails. Il y a comme quelque chose de terriblement doux et simple qui plane dans l'air, et je me sens chez moi au sein de ces murs. Surprise par tant de beauté et de douceur, je demande le prix au vendeur. Le chiffre qu'il m'annonce me fait ouvrir des yeux ronds comme des soucoupes. Hébétée, je lui fais répéter. Souriant face à ma surprise, il m'explique que les gens d'aujourd'hui cherchent des maisons les plus modernes possibles, et que le dressing, la table et les trois murs connectés ne sont pas assez à la pointe de la technologie pour eux. Tout changer reviendrait à faire de trop gros travaux. D'où le prix bas, et le fait que la petite maison moderne de centre-ville soit beaucoup plus chère. Je fais les yeux doux à Scott qui ne met pas longtemps à comprendre. Cette maison est celle qu'il a choisie et celle que je préfère.

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Ça y est,notre villa, comme on aime tant l'appeler est parfaite. Notre chambre, plus trois autres pour des invités, le salon, la cuisine, tout est meublé. Scott a vraiment fait des merveilles ! En parlant de lui, le voilà qui revient d'un petit vol matinal.

- Salut mi amor ! Lance-t-il.

- Scott ! Ça roule ?

- Non, ça vole !

Il éclate de rire, fier de sa blague et me prend dans ses bras. Il me fait tourner avant de me reposer au sol. Avec une infinie douceur, il m'embrasse, avant de se glisser hors mes bras comme l'eau coule entre des doigts .Lorsqu'il ressort de la salle de bain, vêtu d'un jean et d'un tee-shirt sombre, je propose une sortie en ville.

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C'est comme ça que l'on se retrouve dans la rue, cible de tout les regards parce que Scott a décrété que continuer à cacher sa nature est trop contraignant et qu'il avait décidé d'assumer les ailes. Bien que surprise par ce choix, trop habituée à le voir se cacher, j'ai été heureuse pour lui. Qu'il se libère de ce fardeau qu'il traîne depuis trop longtemps. C'est donc déterminé qu'il a franchit les grilles de notre maison. Mais j'ai rapidement sentit sa détermination flancher. Les japonais ont beau être habitués aux extravagances, celle de Scott est tout de même d'un autre rayon. Je comprends enfin pourquoi il a caché sa vraie nature à tout le monde pendant toutes ses années. Les gens ne font pas juste le regarder et s'étonner, non, ils s'approchent, touchent ses ailes, jusqu'à ce qu'il se dégage et les replie contre son dos pour ne pas blesser les gens. Et puis finalement au fur et à mesure, les gens s'habituent à elles et ça ne choque qu'au début. J'espère seulement que personne ne fasse le lien entre ses ailes et les Justiciers. Mais Scott me rassure, nous sommes trop loin de ma ville natale. Il avait plusieurs fois été aperçu en vol en Norvège et pourtant, son signalement n'en avait pas dépassé les frontières. Lorsque, en sortant d'un magasin, on remarque que seuls quelques personnes plus curieuses et indiscrètes que les autres s'approchent, Scott me lance un regard victorieux, heureux de s'être débarrassé de ses chaînes.