Je me réveille dans une grande chambre. Un lit énorme trône au milieu, je suis couché dedans, en diagonale. Il y a quatre fenêtres, trois bureaux et une sorte de mini-cuisine. La porte massive s'ouvrit sans bruit, mais je faisais déjà semblant de dormir. Un homme entre. Il sentait la ville, un mélange de gaz d'échappement et d'alcool. Il s'assoit sur le bord du lit avec un soupir. Je reconnu le timbre de voix de celui qui avait ordonné l'exécution de Max. Il ne dit rien mais son inquiétude à mon égard me fait culpabiliser. J'ouvre les yeux. Immédiatement sa vague de stress diminua jusqu'à disparaître.
- Tu es réveillé ! J'avais peur que mes hommes ne t'aient tué !
- C'est vous qui avez demandé à ce qu'ils tirent. Est-ce que le soigneur s'en est sortit ?
- Oui. Ça me contrarie de dire ça mais mes hommes ont été incapables de le retrouver.
- Qu'allez-vous faire de moi ?
- Notre meilleur agent.
Et c'est ainsi que un peu plus de deux ans plus tard, je deviens le meilleur tueur que Alan, l'homme qui est venu me chercher, n'ait jamais vu. Mon entraînement s'est déroulé rapidement, je possède un avantage impressionnant grâce mon côté loup.
Je suis dans une salle d'entraînement, en train de me battre contre des illusions. En fait ce sont des pièces faites en verre et en métal. Et partout où l'on regarde, il y a des projecteurs et des caméras. Avec différentes armes, on doit détruire les personnages qui sont créés dans notre environnement. Des lasers dessinent grossièrement une silhouette humaine, souvent armée. Si un laser touche la personne, ne serait-ce qu'une mèche de cheveux, elle ressent une brûlure et les lasers s'éteignent.
Soudain, un homme frappe à la vitre, et d'après son costume, je peux en déduire que c'est un des nombreux serviteurs de Alan, l'homme qui m'a plusieurs fois sauvé la vie et arraché des griffes de Bersheker. Non pas que j'aie oublié qu'il ait tenté de tuer Max, mais parce qu'il n'a jamais eu de mot plus haut que l'autre ni levé la main sur moi.
Je sors de la pièce et prends un plaisir particulier à fixer l'homme dans les yeux, tout en sachant que Alan me l'a interdit parce que plusieurs de ses hommes ont démissionné, par peur. Le serviteur se tend puis ferme les yeux fortement et se redresse.
- Monsieur vous demande.
- Une seconde, je prends ma douche.
- Monsieur est pressé.
- Donc vous me dites d'aller le voir en sentant le vestiaire ?
- Monsieur Scott ne doit pas me vouvoyer. Et Monsieur m'a recommandé d'insister.
- Et ben dis lui que moi j'insiste pour aller me laver ou au moins me changer.
Le serviteur finit par incliner la tête et disparaître au détour d'un couloir. Je souris. Je sais que c'est pas correct mais j'aime bien contredire Alan, parce que je n'ai pas envie de redevenir un chien de compagnie. Je me faufile dans le plus profond des silences jusqu'aux douches où je fais sursauter un des hommes qui s'entraîne parfois avec moi. Je me douche à la rapidité de l'éclair et vais enfiler un tee-shirt propre. Je me regarde dos au miroir pour inspecter l'avancement de la cicatrisation de mes nouvelles blessures. Oui, l'entraînement peut être violent parfois. Je remarque que j'ai deux bleus gros comme des balles de tennis au niveau des omoplates. Plus personne ne joue à ce jeu, parce qu'il est apparemment trop fatiguant, mais moi je l'aime bien. Je n'y joué qu'une seule fois, avec un scientifique qui venait d'Europe, il avait emmené avec lui des raquettes et des balles, sachant que Bersheker avait un fils. Bon je lui ai cassé ses deux raquettes, je mettais trop de force dans mes coups mais cela m'a laissé un très bon souvenir. Même si Alan possédait de quoi jouer, je ne pourrais pas, ma force m'empêche de jouer avec quelqu'un sous peine de lui casser quelque chose.
Je cours dans les couloirs jusqu'au bureau de Alan. J'y entre sans frapper. Il a l'habitude, je suis la seule personne dans son agence à le faire. Et surtout qu'il laisse faire cela.
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Homme-Loup
Fantasy"Aujourd'hui, la science est arrivée à un tel point que l'Homme est en capacité de modifier jusqu'au génome humain pour pouvoir soigner les maladies face auxquelles nos ancêtres ne pouvaient qu'abdiquer." Dr Bersheker, conférenc...