- Scott ! J'ai une bonne nouvelle pour toi ! Tes blessures sont quasiment toutes guéries et tu peux sortir de l'hôpital !
Alan entre en lançant joyeusement cette phrase. Comme d'habitude, je suis assis sur une chaise devant la baie vitrée. Je regarde la ville qui s'éveille doucement en bas. Les petits carrés bleutés s'allument tout autour des fenêtres des différents immeubles que j'ai face à moi. Les gens s'éveillent à la lueur de leurs murs connectés. Je ne comprends le sens de la phrase de Alan que lorsqu'il eu prit la peine de la répéter deux fois. Bien qu'il s'inquiète fortement pour moi, il n'en laisse rien paraître et sans mes talents... particuliers, je n'aurais eu aucune idée de ce que ça lui fait de me voir comme ça. Et lorsque les mots ''tu peux sortir'' se gravent enfin dans ma mémoire, je comprends une chose. Alors seulement je comprends que je pourrais aller voir Hellen. Hellen, qui n'est pas venue me voir une seule fois depuis que les visites sont autorisées. Je me dis qu'elle doit avoir cours ou bien que son père l'a empêchée de sortir. Mais ce ne sont que des excuses que je lui fournis moi-même pour éviter de souffrir. Je range rapidement mais succinctement la chambre puis enfile les vêtements qu'Alan m'a apporté. Un pantalon d'entraînement et un tee-shirt basique. Ma tenue habituelle. Je sors de la salle qui me sert de chambre depuis mon sauvetage. Plusieurs personnes sont dans le couloir et toutes se retournent sur mon passage. Ce sentiment permanent de danger dans lequel je suis plongé depuis tout ces jours amplifie. Mais dès qu'on a franchit le seuil de l'hôpital, je comprends que ce sentiment de danger ne m'appartient pas. Qu'il appartient aux gens qui entrent, angoissés à l'idée que leur famille se brise.
- Viens. Me dit Alan.
L'hôpital est en centre-ville et en quelques minutes de marche, on se retrouve dans le cœur de la ville. J'allais continuer vers l'immeuble de l'agence, mais Alan me tire dans une petite ruelle. Il sourit de manière exagérée et puis me regarde. Je sens tout de suite qu'il attend quelque chose de moi. Je ne mets pas longtemps à comprendre.
- Merci.
Mon habituelle spontanéité, cet humour parfois lourd et toutes ces choses positives qui émanaient de moi il y a quelques semaines ont totalement disparu, ne laissant place qu'à l'uniformité. Toujours les mêmes gestes. Toujours les mêmes réflexes, en constante concentration pour ne pas réagir au quart de tour. Pour ne pas perdre le contrôle de moi-même et avoir un nouveau visage qui tourne en boucle dans ma tête, la peur que je lui inspire gravée sur le visage.
- J'ai réussi une fois à te rendre heureux. J'y arriverais à nouveau c'est clair ? Martela Alan.
Je hoche simplement la tête. Puis sans que ça ne me paraisse être un effort, je déchire mon tee-shirt et décolle. Mon décollage est vacillant et je raye plusieurs fois les murs. Mon aisance habituelle en vol est partie elle aussi, mais au bout de deux heures de vol, j'étais plus souple et au bout de quatre, j'étais tout à fait à l'aise. Comme dans le bon vieux temps : plus encore que si je marchais. Je finis par retourner dans la ville. Je passe au-dessus de la maison des Doris. Avec un pincement au cœur, je la dépasse et continue mon vol jusqu'à l'immeuble de Alan. Je m'y pose souplement et entre dans l'agence, en cachant du mieux que je pouvais mes cicatrices, mais les gens se retournent tout de même. Sur plusieurs lèvres, je lis une histoire. Une attaque au sein de l'agence. La Justicière qui est venue. Mon sauvetage. Je ne comprends absolument pas ce qu'il s'est passé. Mais je n'ai pas envie de comprendre, en fait je n'ai plus envie de rien. Je déboule dans le bureau de Alan.
- Alors ce dé-rouillage des ailes ?
Il réussit la prouesse de me tirer un sourire. Je me redresse un peu. Il sourit à ce revirement puis hoche la tête. Il m'envoie un tee-shirt, que j'attrape au vol et enfile. Il a deviné que je voulais revoir "mes" hommes.
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Homme-Loup
Fantasy"Aujourd'hui, la science est arrivée à un tel point que l'Homme est en capacité de modifier jusqu'au génome humain pour pouvoir soigner les maladies face auxquelles nos ancêtres ne pouvaient qu'abdiquer." Dr Bersheker, conférenc...