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On dit que l'amour rend aveugle mais ce n'est pas vrai. Moi, ça m'a ouvert les yeux. Je n'avais jamais éprouvé de sentiment qui m'avait fait en vouloir plus. Le vol mis à part peut-être. Alors que avec Hellen c'est tout...

- Scott ?! Tu es prêt ?!

Je secoue la tête, pour me remettre les idées en place, avant de sortir de ma douche à la vitesse de l'éclair et de m'habiller tout aussi rapidement. Un tee-shirt blanc tout simple avec un pull avec de grosses mailles, pour pas avoir froid, un jean et une paire de chaussures et le tour est dans le sac. Je mets un peu de gel dans mes cheveux pour ne pas que ma mèche tombe devant mes yeux et j'ouvre la porte. Hellen est plantée devant. Elle sourit avant de se reculer pour me regarder. Puis elle saute dans mesbras.

- Il est vraiment beau comme un dieu. C'est la seule chose à laquelle j'ai pensé en te voyant pour la première fois. Confessa-t-elle.

- Moi je me suis simplement dit que tu étais magnifique mais chaque jour qui passe me rappelle à quel point c'est mentir. Tu es tellement plus que ça...

Elle sourit, les yeux pétillants de joie et de malice. Elle dépose ses lèvres sur ma joue, laissant une marque rouge qu'elle s'empresse de faire disparaître avant de s'enfuir en courant et en riant. Je la suis en riant moi aussi, mais soudain, je vois son pied se prendre dans le tapis qui était étendu sur les marches pour étouffer le bruit de nos pas. Je la vois basculer en avant. En parallèle, je vois son père et sa mère, en bas de l'escalier, ouvrir des yeux exorbités. Tout se passe au ralentit et je suis capable d'assimiler tant de choses en même temps que je m'y perds. Mais le visage de Hellen, décomposé par la peur me réveille. Je saute en bas des deux étages et remonte les trois marches qui me séparent d'elle pour la recevoir dans mes bras. On tombe à la renverse mais on atterrit au sol, vivants. Indemne.

- Tu viens de sauver ma fille. Me dit cérémonieusement le père de Hellen une fois remis de sa peur.

Cette phrase fit sourire Hellen. S'il savait...

- Vous m'avez demandé de veiller sur votre fille sans faillir à mon devoir, à la manière d'un ange gardien inconnu. J'obéis.

Ma réponse parait le satisfaire puisqu'il incline la tête sur le côté et approuve.

On va manger le petit déjeuner puis on part au lycée où je suis accueilli par les habituelles moqueries de Bruce. Je ne sais pas ce que je leur ai fait mais quelque chose me dit qu'ils n'en ont pas fini avec moi ces deux là. Mais sans vraiment parvenir à déterminer pourquoi, la main de Hellen dans la mienne me permet d'écarter rapidement cela, je hausse les épaules et passe outre, même si l'habituel pincement au cœur se fait sentir.

La matinée se passe rapidement et on va manger. Les gars et moi allons au vestiaire pendant que les filles s'installent dans les gradins. Ce soir c'est le premier match officiel de l'équipe du lycée et le coach à voulu faire un entraînement ce midi.
Comme d'habitude, on fait des tours de terrain, des entraînements de lancer, des étirement puis on va à la douche et on retourne en cours. La routine quoi. Les filles nous applaudissent quand on revient.

- Les mecs, vous GÉ-REZ !!!

En fait le coach a fait deux équipes. On a dû faire semblant de jouer les uns contre les autres. Et notre équipe a mis une sacrée raclée à l'autre. Du coup, comme il y a trois personnes de trop, le coach détermine qui a la pêche et qui ne l'a pas. Et donc qui peut jouer et qui ne peut pas. Comme on a bien joué, on est sûrs de disputer le match de ce soir.

- Aller les enfants ! En cours ! S'époumone le coach.

On sourit et on obéit. De toute façon, une fois qu'on a appris à obéir on ne fait plus que ça. Le gouvernement s'arrange pour qu'on soit tous les mêmes. Des petits chiens bien obéissants. Bon ils ont un peu raté leur truc avec nous, Hellen et moi, puisque l'on fait semblant mais bon...

Homme-LoupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant