Lorsque mes yeux s'ouvrent, que mon cerveau -brumeux- se réveille, tout mon corps m'envoie une onde de douleur. Le match de la veille m'a plutôt bien secoué et passé la joie de la victoire, je n'ai plus eu envie que de dormir, ce que j'ai fait. Hellen s'est moquée de moi, parce que je me suis endormi dans la voiture, mais avec un baiser, elle m'a empêché de riposter.
Ma plus belle force et ma plus grande faiblesse.
Je laisse échapper un son,mi-ronronnement, mi-gémissement, qui réveille la belle brune quidort désormais toutes les nuits à mes côtés. Je l'entends sourire alors qu'elle se tourne vers moi.
- Tu n'as pas le droit de te moquer ! Ça me fait comme si j'avais couru un marathon ! Protestais-je.
- Mais je ne me moque pas.
Je tourne la tête dans sa direction.
- Bon okay, un peu. Avoue-t-elle, vaincue.
Je hoche la tête puis essaie de me retourner pour me rendormir parce qu'on est en week-end mais mes muscles ne veulent pas alors je me contente de remonter la couette jusqu'à mon nez et de fixer le plafond dans la semi-obscurité.
Je retente de me tourner et cette fois y arrive, mais Hellen proteste.- Te rendors pas ! Je ne sais jamais comment m'y prendre pour te réveiller !
- Tu sais très bien comment. Marmonnais-je déjà à moitié endormi.
Elle se glisse hors du lit et va dans la salle de bain, pour prendre une douche, m'accordant ainsi les quelques minutes dont j'ai besoin pour m'étirer. Mais elle ressort immédiatement, une simple serviette autour du corps et ouvre les volets électriques ainsi que les rideaux opaques. Le soleil inonde brutalement la pièce et m'éblouit. Pendant un instant, j'envie les hommes qui vivaient au XXI ème siècle, parce qu'ils avaient des hivers bien sombres quelques soient les pays. Maintenant, tout est au printemps, il fait souvent beau, jamais noir à moins de vingt-trois heures, et les températures oscillent à peine entre quinze et vingt degrés. Seuls les pays très au nord, comme la Norvège ou le Groenland, ont droit à des beaux hivers bien noirs et bien froids. Mais en contrepartie, les températures ne dépassent que très rarement les dix degrés.
Bref fin du bulletin météo !
Je me lève d'un bond mais mes réflexes ne sont pas habitués à ce plomb liquide dans mes veines qui me rend pataud, parce que je me prends les pieds dans la couverture, ce qui fait que je m'étale au milieu de la chambre dans un bruit d'éléphant qui saute à pied joint. Hellen sort de la salle de bain, en soutien-gorge en train d'enfiler un tee-shirt, et catastrophée mais en me voyant étalé sur le sol comme une crêpe, elle éclate de rire. Je m'assieds en tailleur en me frottant le coude, qui a encaissé quasiment tout le choc. Je n'ai pas l'habitude de tomber sans raison. Hellen s'accroupit et me sourie doucement, me faisant fondre de l'intérieur.
Elle s'approche doucement et pose ses lèvres sur les miennes, faisant tourner mes sens. Mais un petit cri retentit derrière nous. Hellen bondit sur le lit en position d'attaque tandis que je me mets en garde. Mais ce n'est que Matt, qui me regarde effaré. Au début je ne comprends pas mais lorsqu'il bafouille le mot "aile", je comprends tout de suite, et replies les causeuses de troubles derrière mon dos. Mes yeux fixés au sol, pour ne pas aggraver les choses avec mes pupilles verticales, je ne suis plus capable de bouger. Hellen réagit plus vivement que moi.- Matthew, dans la salle de bain, maintenant.
Surpris par son ton, Matt baisse la tête et obéit, se dirigeant dans ma salle de bain. Dès que la porte est fermée, Hellen fait un salto arrière et se retrouve face à moi, les yeux dans les yeux.
- Tu vas lui dire ou pas ? Interrogea-t-elle.
- Ben je ne sais pas manipuler l'esprit des gens pour leur faire oublier des trucs et sachant que je n'ai rien oublié de ce qui c'est passé dans ma vie depuis ma première année, je ne suis pas le pro dans ce genre de choses, tu comprends, donc pour moi c'est quelque chose de vraiment nouveau. Et puis de toute façon, même si je le voulais vraiment, je ne pourrais pas lui mentir il le verrait tout de suite, il est pas bête. Et puis tu comprends c'est pas non plus quelque chose de facile à avouer parce que ça ce n'est que ce que l'on peut voir mais le pire est à l'intérieur de...
- Scott, Scott, Scott ! Calme toi. On va lui dire que c'est un déguisement. C'est ce que j'ai dit lorsqu'il m'a surprise alors que je me changeais.
- Si tu veux mais je n'aime pas lui mentir.
- Tu préfères qu'il aille le dire aux parents ?
- Non ! Ils me vireraient !
- Bon bah alors !
- Je te laisse lui dire. Mes oreilles me trahissent quand je mens.
- C'est bon à savoir.
Je vois un rire passer dans ses prunelles. Elle fait sortir Matthew de la salle de bain, lui explique que après le match on a été à une fête et que j'ai oublié de me changer en rentrant. Matthew hoche la tête avant de me féliciter sur ce déguisement parfait. C'est passé juste mais à son âge, il ne peut pas deviner encore qu'on lui ment sur ce genre de choses. Hellen rajoute que c'est un secret et Matthew sort de ma chambre, les yeux brillants comme s'il venait de trouver un trésor.
Et puis il y a la porte de sa chambre qui claque avec force.
Ce cri, ou plutôt hurlement qui nous déchire les tympans.
Et le silence, plus assourdissant encore que le hurlement de peur de Matt. Hellen et moi n'hésitons qu'une demi-seconde. Le temps de savoir qui va où. Elle saute par la fenêtre alors que je me précipite dans la chambre adjacente à la mienne en passant par les couloirs. Je tire les deux lames qui se trouvent à ma cheville et que je garde pour ma protection et épingle un type au mur, malheureusement, celui qui tient Matt est trop rapide. Plaquant le garçon apeuré contre lui, il saute dehors et s'enfuie. Le bruit de combat en bas me fait courir à la fenêtre. Ce que j'y vois me fait douter du bien-fondé de notre entreprise. A qu'à nos combats servent-ils si des innocents deviennent des cibles ? Un homme la tête recouverte d'une capuche noire tend les bras en poussant un sifflement étrange. Celui qui portait Matthew se tourne et lance le garçon dans les bras tendus de son acolyte. A nouveau mon cerveau se met en mode rapide et je vois au ralentit les genoux de l'homme à la capuche se fléchir en prévoyance du choc. Je vois Matt décoller et Hellen se ramasser pour bondir. Je m'élance pour sauter par la fenêtre mais deux mains se plaquent avec violence sur mes épaules et me collent au sol. Quelques secondes plus tard, on entend le bruit de moteur d'une voiture. Le bruit s'estompe. La carrure du gars au dessus de moi m'empêche de bouger. Je finis par arrêter tout mes mouvements et fais semblant de m'être évanoui. Très bonne technique pour tromper quelqu'un qui vous enlève ! Ou qui ne peut pas voir votre visage. Il arrête de m'écraser et se relève.- Pfff... sensible ! Lâche-t-il.
Je me sers de ma musculature féline, c'est le moins qu'on puisse dire, pour le ceinturer mais il s'échappe et mon entraînement de tueur prend le dessus. La lame vole et se fiche dans le dos de l'homme, qui s'effondre au sol. Je saute par la fenêtre et atterris dans une roulade simple. Hellen est assaillie de par et d'autre par trois hommes mais elle les tient en respect avec ses perches. Elle ne fait qu'un coup de menton pour me faire comprendre que je dois poursuivre l'homme qui détient Matt. Je hoche la tête mais m'approche juste assez pour que lorsque mon aile se déplie, elle entaille profondément et donc mortellement un des hommes. Puis je m'envole et m'élance à la poursuite d'une berline noire qui s'éloigne ses turbo propulseurs nouvelle génération ne laissant qu'une lueur sombre derrière eux. Je la suis et elle finit par s'arrêter devant un entrepôt. Au moment où l'homme sort Matt, inconscient, de la voiture, je lui tombe dessus. Me forçant à ne prendre que Matt et à m'en aller sans défoncer l'homme, je m'envole. Grâce à nos activités nocturnes avec Hellen, les muscles de mes ailes ont gagné en force et en puissance. Et du coup je n'ai aucun mal à m'élever rapidement et à éviter les deux lames que l'homme lance dans notre direction dans sa rage. Je ramène Matt à bon port et m'aperçois que les hommes qui ont eu la mauvaise idée de s'attaquer à Hellen en ont payé le prix fort. Elle évacue les corps et va déposer Matt dans son lit pendant que je passe par ma chambre pour prendre un tee-shirt. Catherine sort de sa réunion et monsieur Doris m'appelle dans son bureau.
Juste à temps.
Comme hier.
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Homme-Loup
Fantasía"Aujourd'hui, la science est arrivée à un tel point que l'Homme est en capacité de modifier jusqu'au génome humain pour pouvoir soigner les maladies face auxquelles nos ancêtres ne pouvaient qu'abdiquer." Dr Bersheker, conférenc...