Chapitre 9

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En rentrant à la maison, je pensais être enfin tranquille... mais c'est raté lorsque j'aperçois Marissa déboulé comme une furie dans ma direction.

— Hazel, j'aimerais te parler.

— Quoi ?

— La directrice m'a appelée pour m'informer que tu avais eu une heure de colle aujourd'hui.

— Oui et alors, je réponds d'une manière nonchalante.

— Tu ne m'en avais pas parlé. Mais surtout je n'étais pas au courant que tu en étais quasiment venue aux mains avec une fille de ta classe.

Cela m'était sorti de la tête, que cette vieille bique de proviseur allait certainement appeler Marissa pour la prévenir.

— Maintenant que tu le sais, je peux y aller ? J'ai vraiment besoin de prendre une douche, après avoir dû nettoyer les chiottes du lycée, j'ajoute en frémissant de la tête aux pieds.

Je n'attends pas son assentiment et me dirige sans plus attendre vers l'escalier.

— Si cela recommence... sache que tu seras privé de sortie et de voiture, déclare Marissa lorsque j'ai atteint le deuxième étage.

Je me retourne avec vivacité pour lui faire face. Le sang bouillonne en moi, tandis que je lui crache au visage des mots longtemps enfouis au plus profonds de mon être :

— Alors c'est ça ! Madame se réveille après seize ans d'absence et décide enfin d'endosser son rôle de mère ?!

Ma voix se répercute en écho dans toute la maison. Je continue hors de moi :

— Tu ne penses pas que c'est un peu tard ?

— Je sais ce que tu penses Hazel. Que je n'ai pas le droit de me revendiquer comme ta mère après ce que je t'ai fait. Mais comprend moi ! Je suis et je resterais ta mère quoiqu'il puisse se passer. Je t'ai mis au monde, finit-elle d'une voix emplie d'émotion.

Un rire condescendant m'échappe, devant ce qu'elle ose prétendre.

— Et tu penses que la seule chose qui fait de toi « une mère » — c'est de m'avoir mise au monde ? Une mère c'est quelqu'un qui prend soin de son enfant quand celui-ci tombe malade et lui relève les cheveux quand il vomit. C'est aussi celle qui te relève lorsque tu tombes et qui te réconforte lorsque tu as peur du monstre sous ton lit. Mais c'est surtout celle qui reste près de son enfant quoi qu'il peut se passer.

Marissa ne peut retenir les larmes qui perlent dans ses yeux.

Ma voix se fait maintenant plus lasse.

— Tu vois, toute c'est chose là tu n'étais pas là pour les vivres avec moi. Heureusement qu'il y avait papa car crois-moi il a comblé ton absence avec brio. Comment peux-tu maintenant te revendiquer comme une mère ?

Son visage n'est plus que barbouillé de larmes. Son mascara a coulé en lui laissant des traînées noires sous les yeux.

Tout ce que j'avais retenu en moi a enfin cédé. Tout ce que je rêvais de lui dire lui a été jeté au visage sans retenue. J'imaginais qu'en laissant ses mots longtemps sans son interlocuteur principal, j'allais enfin pouvoir respirer et me sentir mieux le jour où je la verrais et que lui dirait tout ça, mais les larmes au bord de mes yeux manifestent sans doute le contraire désormais.

Après cette dispute je me suis réfugié dans ma chambre. Je n'y suis pas sortie lorsque Marissa et venue frapper à ma porte pour me dire d'aller dîner, ni même lorsque Oliver a tenté sa chance. Le pauvre, il n'avait sans doute pas espéré une belle fille comme moi...

YOU+ME AND MAYBE MORE... [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant