Chapitre 17

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L'eau qu'elle me jette en pleine face vient s'éclabousser dans un bruit sec sur mon uniforme. J'en reste sans voix. Je n'ai pas le temps de lui demander ce qui lui est passé par la tête pour sortir une énormité pareille, qu'elle s'est déjà volatilisé. Les murmures s'amplifient de plus en plus autour de moi. Je me rends compte que c'est la première fois que je me sens humiliée de toute ma vie. On pourrait dire ce que l'on veut, que ce n'est que de l'eau, mais les rires qui commencent à atteindre mes oreilles font que cela me touche dans mon amour-propre.

Alors que Carter tente de me parler, je ne pense qu'à une chose maintenant : m'enfuir. M'enfuir loin de cette école, loin de cette ville, loin de tout. Mais ce n'est pas ce que je fais. Je le repousse et me réfugie aussitôt dans les vestiaires des filles. Heureusement qu'il n'y a aucun cours de sport en ce moment, sinon j'aurais dû me réfugier dans les toilettes. L'eau n'est en fin de compte pas que de l'eau. Je ne saurais identifier cette odeur mais une chose est sûre, j'ai besoin de prendre une douche. Si j'arrive en retard pour mon prochain cours, tans pis.

Je retire mon uniforme que je laisse au sol, puis m'approche de mon casier de sport pour en sortir un jogging et un t-shirt. Une fois que je les ai posés sur le banc, je m'aventure sous les douches. Je frotte au maximum mes cheveux et ma peau, pour retirer cette odeur. Tout en me rinçant je me pose la question : à savoir qui a fait croire à Rachel que j'avais couché avec Carter ?

Après la douche, j'attrape ma serviette et m'enveloppe dedans. En allant récupérer les vêtements que j'avais posés un peu plus tôt sur le banc, je constate compte qu'ils n'y sont plus. Je cherche partout dans la pièce, paniqué à l'idée que quelqu'un et volé mes affaires. Aucune trace de mon jogging, ni du t-shirt et par la même occasion ni de mon uniforme. Il ne me reste que ma culotte. Merde, comment je vais faire pour sortir ? Je ne peux quand même pas m'aventurer dans les couloirs pour chercher de l'aide à moitié nue. En plus, j'ai laissé mon téléphone portable dans mon autre casier. Je suis certaine que c'est Rachel qui m'a volé mes affaires. Elle veut m'humilier une deuxième fois de la journée, en m'apportant le coup de grâce.

Abattu, je me pose sur le banc. Cela doit être dû à la fatigue, mais je ne peux retenir les larmes qui coulent désormais sur mon visage.

Bon sang, maintenant je me mets à pleurer. On aura tout vu !

Alors que je baisse les bras, un coup contre la porte du vestiaire retentit. J'essuie mes yeux avant que quelqu'un ne me voie dans cet état. Je ne pourrais supporter une nouvelle humiliation dans cette même journée horrible.

— Oui, qui est-ce ?

— C'est moi, Ian.

Que fait-il là derrière cette porte ? Mon corps serré dans cette serviette, je fais quelques vers la porte et l'ouvre légèrement en me cachant derrière.

— Tu t'attires toujours des problèmes, dis-moi.

— Comment sais-tu que j'étais là ?

— En classe j'ai entendu des élèves parler de ce qui t'est arrivé dans les couloirs.

Oh non ! Ça a déjà fait le tour de l'école.

— J'ai décidé de m'absenter quelques instants, le temps de savoir si tu allais bien. J'ai cherché dans les toilettes des filles, mais tu n'y étais pas. Par contre, j'ai trouvé tes vêtements qui jonchait le sol d'une des cabines. Après déduction je me suis dit que tu pouvais n'être qu'ici.

Il me tend mes vêtements. Je passe un bras pour les attraper et me rends compte qu'il a dû voir mon soutien-gorge. Le rouge aux joues et le regard fuyant je le remercie.

YOU+ME AND MAYBE MORE... [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant