Chapitre 22

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Des brownies. Il est deux heures du matin et j'ai envie de faire des brownies. Je me glisse hors du lit puis enfile mes pantoufles, avant de descendre à la cuisine en faisant le moins de bruit possible. Après avoir allumé la lumière, je commence à sortir les ingrédients que je pose sur l'établi. Je coupe en morceaux le chocolat noir et mets la moitié dans un bol que je dépose au four micro-onde pour le faire fondre. Quand c'est fondu, je le mets de côté pour plus tard et m'occupe du beurre.

— Il t'arrive de dormir la nuit ?

— Je pourrais te poser la même question, je rétorque à Ian qui vient d'entrer dans la cuisine.

— Oui, mais ce n'est pas moi qui m'endors presque sur ma table en cours.

Je ne proteste pas et lâche même un petit rire.

— Que fais-tu ? demande-t-il en se servant un verre d'eau.

— Devine.

Il vient s'asseoir sur une des chaises, devant l'établie.

— Des cookies ?

— Non.

— Uhm... brownies ?

— Bravo, j'applaudis ton sens de l'observation .

Je joins la parole au geste.

— Cela t'arrive-t-il souvent de te lever en plein milieu de la nuit pour faire de la pâtisserie ?

Pour répondre à sa question, je lui explique que depuis longtemps lorsque j'ai du mal à trouver le sommeil, je me lève parfois pour faire des gâteaux.

— Pourquoi tu as du mal à dormir ? m'interroge-t-il.

Je verse le beurre dans le saladier avant d'y déposer le sucre et de remuer.

— Pour différentes raisons, dis-je en haussant les épaules. Et toi ?

— Je viens de finir de corriger des copies.

— Franchement, tu n'avais pas mieux à faire ?

— Être un professeur n'est pas de tout repos, jeune fille. Il faut parfois passer la moitié de la nuit pour corriger et préparer les cours.

— Et blablabla et blablabla... tu en as pas marre d'être prof parfois ?

Je le vois réfléchir à ce que je viens de dire. Ses yeux restent fixés sur son verre qu'il a dans la main.

— Je n'ai jamais voulu faire autre chose qu'être un enseignant. Même si mon père à une époque, voulait que je travaille avec lui dans son agence.

— C'est vrai qu'Oliver aime son travail, il en parle avec beaucoup de passion même.

— Trop parfois, ajoute-il.

— Effectivement.

Nous nous mettons à rire tous les deux, sans nous quitter des yeux, jusqu'à qu'il rompt en premier ce contact en se levant de sa chaise.

— Bon, je vais aller me coucher maintenant. J'ai hâte de pouvoir goûter t'es brownies demain. Allez, bonne nuit.

— Bonne nuit, Ian.

Une fois qu'il est parti, mon sourire me quitte. Dommage qu'il se soit si vite envolé, j'aurais bien aimé qu'il reste un peu plus longtemps pour me tenir compagnie. Je termine ma préparation et l'enfourne dans le four. Reste plus qu'à patienter. J'occupe les vingt-minutes de cuisson en jouant à un jeu sur mon téléphone. Quand le four m'indique que l'heure est passée, je sors le moule. Fier de moi je le prends en photo pour le poster sur Instagram. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas mis à jour. Quelques secondes plus tard, une notification m'indique un message laissé sur la photo que je viens tout juste de poster.

YOU+ME AND MAYBE MORE... [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant