Chapitre 11

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Devrais-je être soulagé que ce soit M. Stanford est non la proviseur qui m'est surprise en train d'ouvrir un casier qui n'est pas le mien ? Pas très rassuré quand même, je lui fais face. Il se tient droit, les bras croisés contre son torse.

— Que faite-vous ? mademoiselle Smith.

— Eh bien... je... j'étais...

Merde ! Rien ne me vient à l'esprit.

— Je vais répondre à votre place. Vous étiez en train d'ouvrir un casier qui n'est manifestement pas le vôtre, constate-t-il. La question que je me pose est : pourquoi ?

Pendant que je réfléchis à une échappatoire, mon regard se fixe au sol, sur un papier plié en deux. Il a dû tomber lorsque j'ai ouvert la porte du casier. Alors que je m'apprête à l'attraper, le professeur va plus vite que moi en le ramassant.

— Qu'est-ce que c'est ? s'interroge monsieur Stanford en le dépliant.

Sans attendre je lui dérobe le papier des mains, et le fourre dans ma bouche. Je le mâche seulement quelques instants avant de le recracher dans ma main. Quelle horreur, j'ai encore le goût de l'encre sur ma langue. Il fallait vraiment que je le fasse, sinon il l'aurait lu.

Un martèlement de talons nous parvient dans un des couloirs. Ils proviennent certainement de la proviseur.

— Retournez en classe, vite ! m'ordonne-t-il en refermant le casier.

Je suis tellement étonné que je ne bouge pas immédiatement. Une pensée me vient alors à l'esprit : pourquoi me protège-t-il ainsi ? Et pourquoi ai-je l'impression qu'il me suit à la trace ?

— Allez retourner en classe, avant qu'elle ne vous voit dans le couloir.

Je déguerpis rapidement sans me retourner, en ayant quand même en tête de lui demander pour quelle raison il me protège autant.


— Alors, tu as réussie ? me demande Tallya en me rejoignant à mon casier.

— Oui.

Tally s'approche de moi pour me sauter au cou une seconde fois dans la journée.

— T'es génial Hazel ! Où as-tu mis le mot?

— Je ne savais ce que je devais en faire, alors je les détruis.

Je fuis son regard, de peur qu'elle ne s'aperçoive que je lui mens. Mon père me répétait toujours, que les mensonges se lisaient sur mon visage. Dès que j'en sortais un, il le devinait toujours. Je ne connais pas encore tout à fait Tallya, j'espère juste qu'elle ne voit pas le mot « menteuse » inscrit sur mon front. Je ne voudrais pas lui expliquer que monsieur Stanford a presque failli lire son mot.

— Qui y a-t-il ? Tu as l'air préoccupé. Ne me me dis pas que tu as lu le mot, je t'en supplie Hazel.

Tallya est au bord de l'affolement. Je la rassure vite.

— Bien sûr que non.

Du coin de l'oeil, je remarque que M. Stanford sort de l'établissement. Je tiens là ma chance pour avoir des explications avant le week-end. À la hâte, je ferme rapidement mon casier.

— Excuse-moi Tallya, je dois te laisser, on s'appelle ce soir ! dis-je précipitamment.

— Eh ! Ont a cours de sport ensemble ! Où vas-tu ?

Tans pis pour le cours ! De toute façon je déteste le prof et en plus aujourd'hui c'est cours de danse. Je préfère encore sécher que de subir cette torture ! Après avoir poussé les lourdes portes de l'école, je le hèle. Celui-ci se tourne vers moi.

YOU+ME AND MAYBE MORE... [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant