Chapitre 1 ✔️

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    Les mains serrées sous l'oreiller et mon corps replié sur lui même, je laisse la sonnerie de mon réveil me sortir de mon sommeil. Mes yeux s'acclimatent doucement à l'obscurité de ma chambre si bien que je distingue rapidement les objets environnants. Après un râle de fatigue, je tends la main et éteins mon réveil. La sonnerie se stoppe brusquement et le silence la remplace.

Je me tourne sur le dos afin de profiter de quelques secondes de répit pour fixer la carte du monde accrochée au plafond. La faible luminosité s'échappant des volets me permet de la distinguer convenablement. J'aime beaucoup prendre quelques secondes le matin pour l'examiner. Je contemple chaque pays un par un en me demandant où est-ce qu'il est en ce moment. Cet homme qui a pris ses marques dans mon esprit et qui ne le quittera jamais. Où se trouve-t-il ? Tout près d'ici ? A l'autre bout du monde ? Ce sont constamment les mêmes questions mais malheureusement aucunes réponses ne vient les compléter.

Je finis par me lever lentement en pestant. Je hais me réveiller aussi tôt. Cependant, un sourire naît rapidement sur mon visage lorsque je prends conscience du jour que nous sommes. Je suis sur le point d'entamer le dernier jour de mon année d'étudiante avant les vacances d'été. Ma première année à l'université et sur le point de prendre fin.

Un élan de motivation s'empare de mon corps si bien qu'en une dizaine de minutes je suis déjà habillée d'une jolie robe fleurie et coiffée d'un longue tresse. C'est seulement à cet instant que j'ouvre les volets, me séparant de cette obscurité rassurante pour faire apparaître la clarté et le soleil de l'été. Je respire rapidement l'air frais s'engouffrant dans la chambre avant de quitter la pièce d'un pas rapide.

Je retrouve ma mère assise à table dans la cuisine. Elle boit son café tout en tapant sur son ordinateur à chaque gorgée. Ma mère est toujours débordée par son travail qui l'accapare dix-huit heures sur vingt-quatre. Cela ne lui laisse que très peu de temps pour elle et pour moi par la même occasion. Pourtant, je respecte ses choix de vie sans rechigner. Je sais pertinemment qu'elle fait tout son possible pour mener à bien son rôle de mère. C'est surtout sa santé mentale qui me préoccupe. Elle dors très peu et cela s'observe surtout à ses cernes qui logent sous ses yeux.

Elle est directrice marketing d'une boîte de publicité. Sa société fonctionne particulièrement bien ainsi, elle est très souvent sollicitée. Que ça soit le jour, comme la nuit. Le terme « fatiguant » serait un euphémisme pour décrire tout le travail qu'elle accumule chaque jours et qu'elle doit gérer immédiatement.

- Bonjour maman.

Je passes devant elle et attrape une barre de céréales dans mon placard. Ici, ces derniers sont attribués. C'est une invention de ma part pour nous facilité la vie a toutes les deux. En effet, depuis que ma mère s'est inscrite au yoga et à un club de nutrition, elle n'achète que des aliments bio et sans saveur à mon goût. Elle en achète a une quantité telle que je ne reconnais plus les placards de ma propre maison. La dernière fois, j'ai mis pas moins d'un quart d'heure à trouver mon paquet de chips. Au final, ce dernier était caché sous sa tonne de graines de tournesol qu'elle ajoute à son yaourt tous les matins. Donc pour ne pas perdre un temps précieux chaque matin, j'ai étiqueté les placards à nos noms. Comme ça, toute difficulté pour retrouver notre nourriture est écartée.

- Bonjour ma chérie, me dit-elle sans même décrocher l'écran des yeux.

Je fais couler de l'eau dans la théière, l'installe sur son socle et la fais chauffer. Ensuite, j'observe ma mère rapidement. Je remarque ses sourcils se plisser, signe d'une concentration extrême. Et également signe d'un total détachement à ce qui l'entoure. Je soupire lâchement. Plus le temps passe et plus je suis démunie face à cette situation.

SOULMATE [ EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant