THAÏS ferme les yeux avec un léger soupir de bien être puis les rouvrent pour re-découvrir l'ambiance tamisée que crée les bougies avec leurs flammes vacillantes dans la petite salle de bain de son studio parisien, son regard parcoure la mosaïque de camaïeu beige, ses meubles modernes et sa modeste baignoire qui lui offre un merveilleux moment de délassement. Elle sait qu'elle a eu beaucoup de chance de dénicher son appartement, situé au 5ème étage d'un magnifique immeuble haussmanien avec sa cuisine ouverte sur le salon, les murs couleur lin, accroché dessus quelques tableaux chinés à mont-martre, une mezzanine avec un simple futon en guise de lit, et bien sûr son bureau qui a une place de choix à côté de la fenêtre, rangé à la perfection, le tout démontre son goût pour l'organisation.
Elle n'était pas du genre à revenir sur son passé mais ce petit moment pour elle, lui offre l'occasion de faire une petite introspection et d'explorer les méandres de ses pensées, et c'est comme à chaque fois, Hélène qu'elle revoit en premier, sa maman de cœur, son doux visage, ses mains chaleureuse, l'intérêt constant qu'elle lui portait, la plus merveilleuse des mère de substitution qu'elle avait eu tout au long de son enfance mais aussi celle avec laquelle elle est restée le plus longtemps, elle en a eu cinq au total depuis qu'elle fut trouvée devant l'entrée d'un couvent à tout juste 6 mois avec absolument rien qui pouvait aider à connaître ses origines mise à part une gourmette en or au poignet où on pouvait lire son prénom THAÏS, un prénom plutôt original mais qui ne l'avance pas pour autant, et comme il lui fallait un nom de famille, on lui donna le non moins commun nom de MARTIN
-on ne sait pas trop cassé la tête, pense-t-elle.
Elle se remémore le jour où Hélène s'en est aller, la déchirure qu'elle avait ressenti et la douleur incommensurable que les 3 années passées depuis, n'arrive pas à apaiser, elle se surprend à penser que les 5 étapes du deuil peuvent se succéder sur un mois comme sur une journée.
C'est dans le travail qu'elle arrive à trouver le repis moral nécessaire pour avancer.
La stabilité qu'elle a connu dans ce tendre foyer, lui a permis de s'épanouir, d'étudier et de rattraper son retard et contre toutes attente, elle se révéla brillante, elle obtient son BAC avec les félicitations du jury à 16 ans, qui coïncidait avec la disparition d'Hélène, dès alors elle pris la décision de s'émanciper, et entame grâce à sa bourse, ses études universitaires de médecine, et avec les économies qu'Hélène lui avaient légué, elle a pu s'acheter son petit chez elle, elle n'imagine même pas comment aurai pu être sa vie si en plus de ses études elle devait travailler pour payer son loyer, sûrement qu'elle n'aurai pas choisi des études aussi prenante, pourtant elle sentait que c'était là sa place, dans un hôpital à aider les personnes les plus vulnérables.Elle savoure un long moment son bain chaud, il faisait déjà nuit et elle refusait de penser à la journée qui l'attendait le lendemain.
-encore une soirée tranquille, se dit-elle
C'était dimanche son seul jour de repos et elle compte bien en profiter jusqu'au bout, il sera toujours tant d'entrer dans le tourbillon et le tumulte de la semaine, réveil à 6h00, le deux stations de métro a parcourir, les cours à l'université Pierre et Marie curie à 8h tapante, les stages pratiques l'après-midi et parfois la mauvaise surprise des cours de rattrapage le samedi, tout ça ne laissait que peu de repis à la jeune fille.
Cependant, elle ne regrette rien, sa vie lui convenait parfaitement, réservée et discrète, elle n'aime pas se retrouver en groupe, elle sort rarement, d'un tempérament solitaire et indépendant, elle s'est toujours senti à l'aise toute seule et ne s'entourait que de peu de personnes, qui font généralement partie de son cercle d'études.
Thaïs sort à regret de son bain et s'enveloppe dans une grande serviette éponge bien moelleuse, dans le miroir en face d'elle elle peut contempler sa silhouette, en rien avantageuse, pense-t-elle, elle passa la main sur son ventre et s'attarde sur sur sa vilaine cicatrice, d'environ 5 cm située en bas à droite de son abdomen, encore un mystère sur sa vie, tout le monde semblait croire que c'était une cicatrice d'une appendicectomie mais elle n'en avait aucun souvenir et rien n'était mentionné dans son dossier médical depuis qu'elle a été recueillie, et avant l'âge de 6 mois une appendicite est peu probable.
Elle s'approche encore du miroir pour contempler son visage, ses yeux noisettes, le nez droit et les lèvres un peu mince, elle entame de sécher ses cheveux châtain qui ruisselent sur ses épaules en s'efforçant de les discipliner en vain, elle fini par les attacher en queue de cheval comme à son habitude, il fallait l'avouer, il n'y avait rien qui pouvait attirer les regards mais ça lui convenait car elle n'avait jamais éprouvé le besoin d'aller vers qui que ce soit, au grand désespoir de son amie Emily qui la pressait de sortir avec un garçon, elle organisait souvent des rendez vous à quatre pour la caser avec quelqu'un, ce qui avait le don de la contrarier mais s'y pliait pour lui faire plaisir, et à chaque fois ses compagnons de soirée se révélé être soit trop guindés, sinistres ou au mieux ennuyeux et les soirées cinéma mis à part le film se révélait assommantes.Voilà maintenant 3 ans que THAÏS parcourait le même trajet, elle arpente les couloirs pour rejoindre son amphithéâtre, à l'entrée, elle aperçoit de suite Emily qui lui faisait de grand signes de la main ou plutôt du bras pour lui indiquer qu'elle lui avait laissé une place à côté d'elle, elle ne pu s'empêcher de sourire en la voyant, très enjouée et expressive, elle l'amusait énormément et son débit de paroles contrastait avec le mutisme et la discrétion de Thaïs , c'était un vrais boute-en-train ce qui allait parfaitement avec son physique, de belles boucles blondes qui encadre un visage rond avec des yeux gris, de petite taille, le tout lui donnait un air de poupée en porcelaine.
Le cour dura jusqu'à midi, elles choisissent ensuite un endroit tranquille pour se poser et prendre un sandwich avant d'aller à l'hôpital.-je suis toute excitée de pouvoir travailler avec Jeremy, je vais pouvoir le voir tout les jours, tu imagines ? Il est tellement beau, tu ne trouves pas , en plus il a de l'allure..... , continue Emily, dans un flot de paroles sans attendre de réponses.
-c'est ton troisième petit-copain de l'année et on n'est qu'en avril, rétorque Thaïs amusée.
-mais lui c'est différent, il est plus mâture que les autres, dit-elle en rêvassant.
-il n'a que 2 années d'avance et ce n'est qu'un externe, insiste Thaïs .
-je t'assure que ça compte, en plus il va nous encadrer, je suis sûre qu'on aura droit à quelques faveurs, dit-elle
-lesquels ? Moins de dossiers à remplir, répond Thaïs en riant de bon cœur.
-non mais c'est les urgences, le stage le plus difficile, répondit Emily un peu dépitée.
-allez ! vient l'amoureuse, clôture Thaïs , on va être en retard pour notre premier jour de stage
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THAÏS : la révélation (Terminé)
Paranormal-Je ne veux pas l'abandonner, je n'arrive pas à m'y résoudre, chuchotât la jeune femme en réprimant un sanglot -tu sais bien que nous n'avons aucun autre choix, répondit l'homme, l'air déterminé, tout en conduisant. La berline grise filait à toute...