Chapitre 41

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Point de vue Harry Styles.

«Parle moi de tes parents...»
Il soupira et cala sa tête sur mon torse, comme pour éviter mon regard. Depuis qu'il avait annoncé que sa mère était morte d'une overdose, ma curiosité était à son comble. Mal placée, je l'avoue. Mais dans un sens, je voulais en savoir plus sur lui, sur la façon dont il avait grandit, comment il en était arrivé là. De qui il tenait ses magnifiques yeux bleus, ses racines pour faire court.
«Ce n'est pas un conte de fée...
- J'ai envie d'en savoir plus sur toi, Lou...»
Du bout des doigts, il caressa mon papillon présent au dessus de mon ventre et soupira à nouveau. Il est vrai que le moment n'était pas vraiment choisi: nous venions de faites des fêtes. Mais j'avais besoin de savoir.
«Mon père était un Junki, comme Niall, mais un peu plus avec le style de Zayn. Ils étaient jeunes lorsqu'ils s'étaient rencontrés. Mon père, Austin, a fait découvrir les drogues dans toutes leurs splendeurs à ma mère qui s'y était mise pour lui plaire. Leur histoire a pas durée bien longtemps. Quand ma mère a su que j'étais dans son ventre, elle l'avait annoncé à mon père et celui-ci s'était barré en courant. Je n'étais qu'un accident. Je n'étais pas voulu. La famille de ma mère l'avait mise dehors, étant très chrétienne et n'ayant jamais accepté qu'elle ait un enfant hors mariage. Il n'y avait que ma grand-mère, sa mère donc, qui était plus tolérante mais ne pouvait pas contredire mon grand père. Alors, quand elle pouvait, elle l'aidait. Seulement, même si j'étais dans son ventre, elle empirait son état en prenant des drogues dures. Nous aurions pu y passer tous les deux, ou alors j'aurai pu finir avec une malformation, mais non, j'étais là. À ma naissance, elle s'était occupée de moi seulement pour le stricte nécessaire. Elle ne jouait pas avec moi, ne m'apprenait pas à parler comme il faut. Le premier mot que j'avais sorti était pute, il rit nerveusement. Parce que je n'entendais que ça, parce que c'était son métier, en quelques sortes, c'était comme ça qu'elle gagnait de l'argent et elle n'avait toujours pas oublié mon père alors elle ne voulait pas de relations sérieuses. Et le fait que je sois là, n'arrangeait rien. J'ai grandi, puis quand j'ai commencé à aller à l'école, j'ai dû apprendre à me demerder seul. J'y allais seul, je rentrais seul en maternelle. Je mangeais à la cantine, mais à la maison, il n'y avait rien que je pouvais me mettre sous la dent sans devoir utiliser un four ou la plaque à gaz. J'étais maigre, mais personne ne s'en était alerté. Il y avait de la coke, des aiguilles, des joints, de l'alcool partout dans la maison à porter de main. Mais quand je voyais l'état de ma mère, même en étant enfant, je n'avais pas envie d'essayer. Il m'était arrivé plusieurs fois de la voir faire des choses avec des mecs, c'était choquant pour un enfant de voir sa mère dans des positions inimaginables.»
Il fit une courte pause pour s'essuyer les joues et je caressais tendrement ses cheveux.
«Plus je grandissais, plus elle me laissait tomber. C'est au collège que j'ai rencontré Niall et sa petite sœur. Nous nous étions immédiatement entendu, et je passais la majorité de mon temps avec eux. Quand ma mère ne me laissait pas entrer à la maison parce qu'elle était trop en colère contre moi sans aucunes raisons, ils me logeaient. Ils voulaient appeler les services sociaux mais j'avais tout fait pour qu'ils ne le fassent pas. Malgré tout, j'aimais ma mère. Si elle en était là, c'était de ma faute. Je ne lui en ai jamais voulu. Puis, il fallait voir le bon côté des choses: j'avais appris à me gérer seul tôt. Je m'étais en quelques sortes éduqué seul, bien que Maura, la mère de Niall, s'y était également investi comme si j'étais son propre fils. Puis un jour, je suis rentré du lycée. J'allais lui annoncer que j'avais trouvé un job à mi-temps et que grâce à ça, nous pourrions nous en sortir et qu'elle pouvait arrêter de se prostituer. Mais... ses larmes devinrent plus abondantes. Mais quand je suis rentré, elle était morte. J'ai appelé une ambulance et je hurlai à la mort, je pleurais comme pas possible. J'avais la sensation de mourir avec elle. Quand ils sont arrivés, ils m'ont annoncés que c'était trop tard et ce, depuis longtemps. Overdose. Vu que j'étais pas loin de la majorité je n'ai pas été obligé d'aller en foyer. Le lycée terminé, avec Niall et sa sœur, nous avions déménagé à Londres. Et me voilà. Tu sais tout. Je te l'avais dit, ma vie n'était pas un conte de fée.»
Je le fis glisser sur mon corps et j'attrapais son visage entre mes mains afin de plonger mon regard dans le sien.
«Rien n'est de ta faute, Lou. Tu es la personne la plus merveilleuse que je n'ai jamais rencontré. N'oublie jamais ça.»
Il m'embrassa doucement, les larmes toujours présentes sur son visage. C'était douloureux. Il n'avait clairement pas eu une vie facile et à côté de lui, la mienne était un conte de fée, vraiment.
«A ton tour. Parle moi de toi.»
Il me suppliait presque du regard, et je passai une main dans ses cheveux.
«Il n'y a rien de vraiment intéressant. Je n'ai jamais connu mon vrai père non plus, mais ma mère s'était remarié et il m'avait aimé comme si j'étais son propre fils. J'ai une sœur, Gemma, mais je n'ai aucun contact avec elle, elle habite aux Etats-Unis maintenant. J'ai été une horreur avec elle. Tout comme avec ma mère, depuis presque 2 ans. J'ai toujours été entouré d'amour mais... Certaines choses nous changent.
- Zayn m'a dit que tu n'étais pas comme ça avant. Que s'est-il passé? Si tu veux bien en parler...
- Mon ex, Jacob, mannequin. Il débutait lorsque je l'avais rencontré. Nous étions fous amoureux l'un de l'autre. Enfin... Moi, je l'étais. C'était mon premier. On a été ensemble pendant 1 an, jusqu'au jour où j'ai découvert qu'il me trompait avec tout le monde et que j'étais le seul à ne pas m'en être rendu compte. Qu'il était avec moi juste pour l'argent et se faire un peu plus connaître. À partir de là, j'ai été anéanti et j'en ai voulu au monde entier. J'avais fini par détester mon métier car si je n'avais pas été célèbre, j'aurai pu connaître quelqu'un qui m'aurait aimé pour ce que j'étais et non par intérêt. Il savait tout de moi. Je lui avais tout donné comme un imbécile.
- Quand tu le vois dans les magazines, qu'est-ce que tu ressens?
- Rien.
- C'était ton premier. Tu es tombé sur la mauvaise personne, mais c'est souvent que les premières histoires ne se terminent pas bien. Grâce à ça, tu as grandi et appris.
- Tu as déjà été amoureux?
- Non. Tu es le premier qui me fais ressentir autant de choses et qui me chamboule autant. Tu es le premier à en savoir autant sur moi.»

Et si c'était toi, l'homme de ma vie?

Opposites attract [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant