Cela fait maintenant quatre mois que je fais partie de la vie active des Survivants. Les quatre mois les plus longs et les plus pénibles de toute mon existence, je dirais. Mais j'ai fini par m'habituer un peu à la situation, à ceux qui m'entourent et aux différentes tâches et missions que j'accomplis. Maintenant, c'ets notre nouveau monde. À tous. Que nous le voulions ou non, nous devons faire avec, les sacrifices et les concessions, les frustrations forment notre nouvelle vie.
Voyez-vous, avant j'étais de celles qui avaient peur de rentrer seules du lycée quand la nuit commençait à peine à tomber et qui, par conséquent, se trimballaient avec un couteau ou quelque chose comme ça. Dans mon cas, c'était une bombe lacrymogène, et parfois le couteau à cran d'arrêt que mon père m'avait acheté au cas où, comme il disait. Même si mon quartier avait toujours été relativement sûr, j'avais toujours craint un problème. Comme les jeunes qui avaient un jour racketté mon frère. Malgré les guerres, les problèmes du quotidiens, les délits mineurs, la justice parfois corrompue, les politiciens véreux, la crise financière et tout ce qu'il y avait de pire, ce monde était mieux que celui dans lequel nous vivons maintenant. Je le regrette vraiment.
Maintenant, c'est infiniment pire. Sortir dehors, même en plein jour, avec un couteau pour seule arme ? Ça porte un nom chez nous : le suicide.
Tout le monde ici a des armes qui permettent de toucher un infecté - les morts qui marchent dehors avec une folle envie de nous dévorer - avec une distance de sécurité suffisamment grande pour qu'il ne puisse pas nous atteindre. Moi, par exemple, j'ai un pied de chaise. Mais pas n'importe quel pied que j'aurais trouvé comme ça : l'une des deux extrémités est entourée de scotch pour assurer une bonne prise, et l'autre côté est garnis de clous et de vis que j'ai trouvés sur les chaises, dans les bureaux et dans les salles de technologie, le tout assemblés avec de la super-glue provenant de la salle d'art-plastique. Pour une fois que cette matière sert à quelque chose ! Et cette arme est parfaite : elle pénètre très bien dans la chaire et dans les os des morts, ramollis à cause de la maladie. C'est vraiment efficace. Il faut juste savoir la manier sans être gêné par les gens autour lors d'un combat. Avec une grande allonge, il faut toujours faire attention aux autres dans une mêlé et être un. Tant soit peu habile pour ne blesser personne.
J'ai également le couteau d'armée de mon père que j'ai emmené avec les provisions provenant de chez moi le jour où j'ai rejoint cet endroit. En dernier recours, lors d'un corps à corps avec un croulant par exemple, ça peut sauver la vie. Enfin, seulement si on sait s'en servir... Et c'est mon cas. J'avais appris quelque trucs avec mon père qu'il tenait lui-même de son service millitaire dans sa jeunesse, et j'ai beaucoup appris, ici ; nous avons des hommes parfois qualifiés, ou tout simplement doués pour ce genre de choses. Ils donnent des cours. Maintenant, chaque connaissance provenant de la rue peut être utile. Les riches étaient peut être les maîtres de l'ancien monde, ils ont été les premiers à se faire attraper et dévorer, alors que les jeunes des rues ont su s'imposer et survivre. Le monde s'est inversé, et ceux qui avaient l'habitude de s'adapter aux changements et à se débrouiller par eux-mêmes sont devenus les plus forts, les rois. Mais c'est une bonne chose car ils ont transmis leur savoir. Qu'on le veuille ou non, tout le monde doit s'allier dans ce genre de monde, et les murs s'effondrent entre les gens, peut importe la couleur de peau, le savoir, les manières de vivre, la religion ou la classe sociale. L'union fait la force. C'est sûrement la chose la plus sensée que j'aie jamais entendue dans un film.
À présent, je vais vous parler de l'organisation de la base, de notre nouveau foyer. De mon nouveau chez moi. De notre chez nous.
Tout d'abord, il faut savoir que les fenêtres et les portes permettant l'accès aux bâtiments ont été minutieusement condamnées par nos soins. Le mur séparant la cour du collège du bâtiment de l'école primaire juste derrière a également été monté et renforcé. Ça nous a par ailleurs pris beaucoup de temps. Le portails de la cour qui donne accès au parking du personnel et à celui qui conduit de ce parking à la rue ont été fortifiés par des planches provenant des tables de cours. Mais ils sont toujours en service. Pourquoi, me demanderez-vous ? Et bien, tout simplement parce que dans la cour sont garés des véhicules en service que nous pouvons utiliser en cas d'urgence. Mais uniquement en cas d'urgence. C'est pourquoi nous ne les avons utilisé qu'une seule fois depuis que cette base à été créée : pour faire un tour dans la ville pour ainsi repérer des endroits pour les raids. Nous avons également trouvé une famille que nous avons emmenée jusqu'ici. Notre but premier était de trouver des provisions et des survivants, et ce fut un succès total.
Ensuite, un générateur a été bricolé par un professeur de technologie, un de physique-chimie et un jeune électricien vivant avec nous. Il se trouve dans le gymnase à droite de la cour, en bas, près des escaliers qui conduisent sur le lieu des anciens cours de sport. C'est également ici, dans un des 3 vestiaires et dans l'ancien entrepôt de matériel de sport, que nous avons entreposé nos provisions de nourriture, de médicaments, de piles, de batteries, de savon et de toutes ces choses si rares et si nécessaires dans ce nouveau monde. Et dire qu'avant, la plupart de ces choses faisaient partis de notre quotidien, que nous n'avions pas besoin de sortir affronter des cadavres sur pattes pour nous en procurer...
Ensuite, il y a la cantine, à l'autre bout, sur le même mur que le portail. Nous ne l'utilisons que pour cuisiner : nous préférons manger dans les étages du collège. C'est plus sûr, moins sombre et plus petit, ça nous donne donc une impression de sécurité, de famille, de convivialité, contrairement au grand réfectoire vide et sinistre qui accueillait autrefois plus de deux cents élèves à la fois.
Au rez-de-chaussée de l'établissement, il n'y a rien. Ce n'est qu'un lieu de passage car c'est l'endroit le moins sûr de toute la Base. Bien que les portes en verre aient été renforcées, on n'est jamais sûre de rien. La clé de la survie, c'est la prudence. Mais bon, pour arriver jusqu'au hall, il faudrait d'abord que les infectés passent la grille de fer. Autant dire que ça n'arrivera pas, vu qu'ils sont à peine assez coordonnés pour marcher droit. Alors escalader un portail ou une petite palissade, il n'y a aucune chance. Sauf s'ils s'entassent les uns sur les autres, formant ainsi une sorte de petit amoncellement leur permettant de passer par dessus. Mais ce ne serait que par hasard.
Au premier étage, il y a le centre de commandement de la Base. Autrement dit, c'est ici que nous avons certaines de nos armes qui sont entreposées, ainsi que les cartes de la villes, de la France entière et du monde. Et peut être aussi ce que nous avons de plus précieux au sein de notre camp : la radio. Nous nous servons de la radio pour communiquer à travers le pays avec les autres bases de rescapés comme nous. D'ailleurs, une règle a été établie avec eux (ou du moins avec la seule autre base que nous avons réussit à contacter) : nous ne communiquons par radio que durant les heures paires pendant au maximum 10 minutes de huit heures du matin à huit heures du soir pour limiter la consommation de piles ou de l'énergie fournie par le générateur quand nous la branchons sur le circuit. C'est également à cet étage que les stratèges, si je puis dire, décident de ce que nous allons faire de la journée ou des endroits à aller fouiller. Ils s'appellent le Conseil et prennent toutes les décisions. Et j'en fais partie. Le premier moment de deuil et d'incompréhension passé, j'ai vite su me faire une place importante au sein de cette petite communauté, je me suis imposée comme étant un élément crucial pour aider dans les décisions.
Au second et dernier étage, il y a les chambres qui ont remplacé certaines salles de classes, les salles ou nous mangeons, ainsi que les salles pour s'entraîner au combat rapproché ou avec une arme de longue portée, comme des battes de baseball ou des clubs de golf, par exemple. Durant la journée, cet étage n'est utilisé que pour cela. Nous ne tolérons pas la flemme, ceux qui ne font rien de leur journée ; ils représentent un poids mort pour nous, ils nous rendent faibles. Et nous ne pouvons pas nous permettre d'être faibles, car ça signerait notre arrêt de mort. Dans ce monde, il y a trois types de personnes : les morts, les forts, et les moins forts. Et les moins forts se font très souvent avoir par les morts car les plus forts s'en débarrassent parfois si les moins forts ne s'améliorent pas très vite. C'est en quelque sorte le principe de l'évolution, la sélection naturelle. C'est un retour à la nature à l'échelle humaine. Le prédateurs et la proie mais, comme depuis la nuit des temps, certaines proies sont plus intelligentes que d'autres.
Et c'est maintenant que l'histoire commence vraiment.
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Hello :)
J'ai toujours voulu écrire une histoire de zombies. Et ce n'est qu'il y a peu de temps que j'ai trouvé le personnage et un inspiration pour l'histoire alors j'ai sauté sur ce qui pourrait être ma seule chance avec une idée qui me plait vraiment.
Ça pourra paraître étrange, mais je vais raconter l'histoire au présent, comme dans Hunger Games.
Voilà, j'espère que vous apprécierez et que vous prendrez autant de plaisir à lire que moi à écrire :)
Dana
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The Last Survivors T1 (prochainement en réécriture)
ParanormalFrance. Fin mai 2014. Cinq mois plus tôt, une étrange épidémie s'est déclarée. En moins d'un mois, elle a fait des ravages dans le monde entier. D'abord, on tombe malade. Ensuite, en l'espace de deux à trois jours, le Virus se répend dans notr...